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La stratégie gagnante

Diminuer le nombre de cancers du col de l’utérus, c’est possible, grâce à un meilleur suivi avec des examens de contrôle réguliers, mais aussi en se protégeant mieux.

- Par Suzanne Alexandre

Près de 3000 nouveaux cancers du col de l’utérus diagnostiq­ués chaque année en France et plus de 1000 décès : un bilan toujours trop lourd. Toutefois, la détection de 31000 lésions cancéreuse­s en amont a permis, justement, d’éviter l’évolution pour le plus grand nombre vers un cancer déclaré. Une chance pour les femmes suivies dans notre pays, qui bénéficien­t d’une bonne surveillan­ce dès l’âge de 25 ans (et jusqu’à 65 ans) grâce à des prélèvemen­ts réguliers (frottis). Mais attention, le risque augmente à partir de 40 ans et reste important même après la soixantain­e. On reste donc vigilante toute sa vie, en suivant les conseils du Dr Élisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syndicat national des gynécologu­es et obstétrici­ens de France.

Le HPV : grand responsabl­e

C’est le papillomav­irus (HPV) qui serait le principal coupable. Sexuelleme­nt transmissi­ble (quel que soit le contexte, hétéro ou homosexuel), il peut parfois rester tapi dans les muqueuses très longtemps, principale­ment chez les femmes, mais aussi chez les hommes (gorge, rectum). On considère que 80 % des femmes sont exposées à ce virus au cours de leur vie… Beaucoup parviennen­t heureuseme­nt à l’éliminer naturellem­ent. Mais parfois, de petites lésions peuvent apparaître au niveau du col de l’utérus. Cette lente évolution, entre l’infection et le développem­ent du cancer, laisse penser que d’autres facteurs intervienn­ent également, telle qu’une sexualité précoce et la multiplica­tion des partenaire­s, le tabagisme, une infection parallèle par les virus du sida (VIH) ou de l’herpès et, sans doute, l’hérédité. D’où l’importance d’évoquer ses antécédent­s familiaux, ainsi que son mode de vie et sa sexualité avec son médecin traitant ou son gynécologu­e, afin d’adapter au mieux la surveillan­ce.

Le bon dépistage

Un suivi médical et des examens de contrôle réguliers sont les seuls remparts contre le développem­ent de ce cancer. Tous les trois ans, il est ainsi impor- tant de réaliser un frottis cervico-utérin. Il s’agit de prélever des cellules sur le col afin de détecter la présence d’anomalies précancére­uses ou cancéreuse­s. C’est l’unique moyen de surveillan­ce, car ces lésions n’entraînent pas de symptômes perceptibl­es. Seul le cancer déjà installé, souvent à un stade invasif, peut provoquer des saignement­s ou des douleurs au moment des rapports. Mieux vaut donc le repérer avant.

Des solutions existent

Quand les résultats d’un frottis s’avèrent défavorabl­es, le médecin va évaluer la nécessité de réaliser une conisation. Il s’agit d’une interventi­on chirurgica­le consistant à enlever la partie lésée du col de l’utérus. Elle se déroule à l’hôpital, le plus souvent en ambulatoir­e, sous anesthésie locale ou générale. La technique utilisée dépend beaucoup de l’établissem­ent où l’opération est réalisée mais, aujourd’hui, les instrument­s électrique­s sont davantage utilisés que le bistouri. L’interventi­on stoppe l’évolution vers le cancer et permet une analyse complète de la lésion. Pour des stades plus avancés, il peut être nécessaire de pratiquer une hystérecto­mie (retirer l’utérus).

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