L’avis de l’expert
Dr Yves Simon, psychiatre et psychothérapeute* Le rôle des parents est fondamental L’anorexie mentale peut survenir dans n’importe quel type de famille et pas seulement dans des milieux dits « à problèmes ». Les parents doivent être très vigilants, car c’est une maladie qui se développe de façon sournoise et la famille identifie rarement les troubles alimentaires tout de suite. Il s’agit souvent de jeunes filles qui ont de légères rondeurs au moment de la puberté et qui disent simplement se lancer dans un « petit régime ». Beaucoup de parents, à tort, les y encouragent… Il faut être extrêmement attentif dès que la perte de poids paraît rapide et importante. De même, la pratique intensive d’un sport et de nouveaux comportements (comme l’évitement des situations où il est question de manger) sont des indices. Dès que l’on s’inquiète, la première démarche peut être de consulter son généraliste. Si le problème se précise, il ne faut pas hésiter à prononcer le mot « anorexie », ne pas en avoir honte, et faire appel à un professionnel, psychiatre ou psychothérapeute, spécialiste, surtout, des troubles alimentaires. Le rôle des parents est fondamental. Il existe d’ailleurs une thérapie familiale – la méthode Maudsley – qui a fait ses preuves. * Spécialiste des troubles alimentaires de l’adolescent et auteur, avec Isabelle Simon-Baïssas, de Comment aider votre fille à sortir de l’anorexie (éd. Odile Jacob).