Maxi

3 questions à

Hervé Magnin, psychothér­apeute, auteur de C’est décidé, je m’aime !, éd. Jouvence.

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Dans quelles situations, le fait de rire de soi peut-il être bénéfique ?

L’autodérisi­on permet de désamorcer la malveillan­ce. Elle montre qu’on accepte le jeu de la taquinerie et oblige l’autre à ne pas aller trop loin dans ses vannes : il ne peut plus contre-attaquer ou être trop critique. Savoir rire de soi, c’est aussi avoir l’art d’amener une certaine légèreté ou fluidité dans la relation. Cela apaise les tensions et permet de sauver la face dans des moments embarrassa­nts : chute, mauvais geste, maladresse de langage, lapsus, etc. C’est une manière de s’affirmer qui, en règle générale, plaît !

Quel genre d’image donne-t-on aux autres ?

Quand on arrive à faire ces pirouettes sur nous-même, on renvoie l’image de quelqu’un qui a de l’à-propos. On est souvent perçu comme une personne positive, de celles qui savent se remettre en question ou « qui prennent tout bien ». C’est un mode de communicat­ion qui permet de détendre l’atmosphère, de rentrer vite en contact avec les autres et de se rendre sympathiqu­e à leurs yeux, même quand on les connaît finalement assez peu. Une sorte de passeport social.

L’autodérisi­on a-t-elle ses limites ?

Oui, deux. La première, c’est qu’on ne doit pas tomber dans l’excès, c’està-dire accepter toutes les vannes, y compris celles qui font mal. Prudence, rire de soi, ce n’est pas rire jaune. Nous avons tous notre degré de sensibilit­é et nos propres limites. Si l’on rit de soi avec les autres, alors qu’au fond on se sent blessé, c’est qu’il y a un réel problème d’estime de soi à travailler. La seconde limite, c’est qu’il ne faut pas toujours anticiper les remarques en mettant constammen­t en avant ses complexes avant même que les autres n’y pensent. Car, en définitive, cela revient à se dénigrer, à oublier la valeur que l’on a et, chaque jour, s’aimer un peu moins.

Tout est donc question de dosage et d’équilibre !

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