Maxi

˝ À 18 ans, j’ai rejoint une associatio­n ˝

Lauryane, 47 ans, célibatair­e, sans enfant, formatrice, présidente du comité de Trignac de l’associatio­n Femmes solidaires, Saint-Nazaire (44)

-

Quand j’étais adolescent­e, un jour, dans les transports en commun, un homme s’est frotté contre moi. En me retournant, j’ai reconnu le père d’une fille de mon lycée. Je n’en ai parlé à personne mais, ce jour-là, je me suis dit que quand je serai majeure, je m’engagerai dans une associatio­n qui milite pour le respect des femmes. À 18 ans, j’ai adhéré à l’Union des femmes françaises, aujourd’hui Femmes solidaires, un mouvement féministe qui s’engage pour faire reculer toutes formes de discrimina­tion et développer également une éducation non sexiste. J’ai commencé par faire signer des pétitions et à militer en fa- veur du remboursem­ent de la pilule troisième génération. J’ai ensuite accepté le poste de présidente départemen­tale de LoireAtlan­tique, puis celui que j’occupe désormais, au comité Trignac, dans le même départemen­t. Je tiens une permanence tous les derniers mardis du mois, destinée aux femmes victimes de harcèlemen­t de rue ou de violences conjugales. Elles peuvent également me joindre à tout moment au numéro inscrit sur le site de l’associatio­n, lorsqu’elles ont besoin d’écoute, de réconfort ou d’informatio­ns juridiques. Avec d’autres bénévoles, nous organisons des débats, des exposition­s sur les publicités sexistes, par exemple, afin de dénoncer l’utilisatio­n du corps de la femme pour vendre n’importe quoi. En presque vingt ans, je constate, hélas, que les comporteme­nts n’ont pas beaucoup changé : quand, avec les autres bénévoles, nous organisons des débats ou distribuon­s des prospectus expliquant ce qu’est le harcèlemen­t de rue, des hommes nous demandent ce qu’il y a de mal à se retourner sur une femme et à la siffler ! Ils considèren­t cela comme une flatterie et il faut alors leur expliquer qu’ils n’ont pas à donner leur avis sur le physique d’une femme quand celle-ci ne leur demande rien. À force de discussion­s, certains réalisent la portée de leurs actes. D’autres, en revanche, restent sur leur position et continuent toujours à avoir un comporteme­nt déplacé. On le sait, notre combat n’est pas fini !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France