Nice, un doux parfum d’ailleurs
Anglais, Russes, Italiens ont fait de Nice ce qu’elle est: la perle de la Côte d’Azur. Retour sur les pas de ces amoureux de cette belle ville méditerranéenne.
« The place to be » pour les Anglais
Littéralement « le lieu où il faut être » ! À la fin du xviiie siècle, un médecin devenu romancier, Tobias Smollett, relate dans ses récits les amandiers en fleurs en février, à Nice. Il n’en faut pas plus pour séduire l’aristocratie britannique. Une véritable communauté va s’y installer pour l’hiver et certains même à l’année. Ils font construire des « folies », bâtisses originales, notamment le long de l’actuelle rue de France.
Où apprécier ce parfum d’Angleterre ?
✔ Sur la promenade des Anglais, évidemment ! ✔ À l’ancien hôtel Excelsior Régina, sur la colline de Cimiez, où résida la reine Victoria. ✔ Au château de l’Anglais sur le mont Boron, bel exemple de l’architecture des folies. ✔ À l’église anglicane Holly Trinity (11, rue de la Buffa). ✔ À La confiserie Auer, qui fut fournisseur officiel de la reine Victoria (7, rue St-François-de-Paule). ✔ Au Wayne’s Bar, un pub animé à la cuisine typique, dans le Vieux Nice (15, rue de la Préfecture). ✔ Au Comptoir irlandais, avec sa sélection de produits en provenance d’Irlande, mais également d’Écosse et du Royaume-Uni (25, avenue Notre-Dame). ✔ Et tous les jours à midi, depuis 1860, résonne le coup de canon « de Sir Thomas Coventry ». Cet ancien colonel de l’armée anglaise avait imaginé cette solution pour rappeler le déjeuner à sa femme, impénitente bavarde partie en promenade matinale. Après le départ du gentleman, la population, fort désorientée, exigea le maintien du coup de canon.
L’empreinte russe toujours présente
En 1856, l’impératrice Alexandra Feodorovna, épouse de Nicolas Ier, attirée par le climat de la côte méditerranéenne, décide d’y prendre ses quartiers d’hiver. Dans son sillage, l’aristocratie s’installe entre le quartier des Baumettes et celui de Cimiez. C’est ainsi que furent édifiés, dans des parcs luxuriants, des bâtiments aux proportions gigantesques imprégnés de
baroque et d’orientalisme, jalousement préservés par la colonie russe.
Où se reflète l’âme slave ?
✔ À La cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas et à la chapelle commémorative. Visite hors des offices religieux (avenue Nicolas-II). ✔ Au cimetière orthodoxe de Caucade (78, avenue Ste-Marguerite). ✔ Au château des Ollières (39, avenue des Baumettes). ✔ À l’isba du château Valrose, siège de la faculté des sciences, dont le parc est accessible au public (28, avenue Valrose). ✔ À la villa Kotchoubey qui abrite aujourd’hui le musée des BeauxArts (33, avenue des Baumettes). ✔ Au musée national Marc-Chagall (36, avenue Dr-Ménard), où se trouve la série de dix-sept toiles illustrant le message biblique du peintre russe, naturalisé. ✔ Au Transsibérien, restaurant et boutique russe (1, rue Bottero).
Un héritage de l’Italie voisine
Une histoire compliquée entre la France et le royaume de Piémont-Sardaigne, pendant plusieurs siècles, a permis aux Turinois de donner l’élan baroque au Vieux-Nice et le développement urbanistique de la ville : tracés et largeurs des rues, places, façades colorées et volets peints en vert.
Où vivre la « dolce vita » ?
✔ Dans le Vieux Nice, magnifique concentration d’édifices baroques, notamment les églises et chapelles, particulièrement la cathédrale Sainte Réparate et la chapelle de la Miséricorde. ✔ Au palais Lascaris, musée des instruments de musique anciens (15, rue Droite). ✔ À l’ancien Sénat, actuellement Centre du patrimoine (14, rue JulesGilly). ✔ Les trois places majeures, aux ocres divers, façonnées par le Consiglio d’Ornato (le conseil d’embellissement de Nice) : Masséna, Îlede-Beauté et Garibaldi. ✔ La Casa Leya et sa cuisine italienne raffinée et inventive (36, cours Saleya, tél. : 04 92 47 80 90).