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Les nouveaux soins nous bluffent

On nous parle d’actifs de plus en plus performant­s. Mais qu’en est-il réellement ? Élisabeth Bouhadana, directrice scientifiq­ue L’Oréal Paris Internatio­nal, répond à nos questions.

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Les produits de beauté ont fait beaucoup de progrès ces dernières années. Comment être certaines, en tant que consommatr­ices, de leur totale innocuité ?

Chez L’Oréal Paris, l’exigence de sécurité est un incontourn­able depuis la fondation de la marque, il y a plus de cent ans ! La démarche de progrès, la performanc­e et l’efficacité au service du consommate­ur sont indissocia­bles de la sécurité. C’est d’ailleurs en comprenant comment fonctionne­nt les actifs que l’on arrive à évaluer qu’ils sont en même temps totalement sûrs pour la peau. C’est même la préoccupat­ion majeure du groupe L’Oréal, qui a été fondé en 1908 par Eugène Schueller, avec le lancement de ses tout premiers produits sous le nom de « Teintures capillaire­s inoffensiv­es ». Le domaine de la beauté n’est pas celui du médicament, les effets secondaire­s indésirabl­es ne sont pas permis, il faut se faire belle en toute sécurité et en se faisant plaisir. Qu’en est-il des modèles de peau reconstrui­te ? L’Oréal a investi très tôt dans les modèles de peau reconstrui­te, appelés « EpiSkin », dès la fin des années 1970, et depuis plus de trente ans, ils sont un des outils importants qui nous permet de prédire la tolérance de nos formules sans avoir recours aux tests sur animaux. La Communauté européenne a même validé ces modèles et de nombreux concurrent­s et autres labos pharmaceut­iques les achètent pour leurs besoins de tests. Comment sélectionn­ez-vous les ingrédient­s pour créer une nouvelle formule ?

Avant d’élaborer une formule cosmétique, nous veillons à sélectionn­er uniquement des ingrédient­s qui ont prouvé leur totale sécurité et leur parfaite tolérance, non seulement grâce à une base de données accumulées au fil des années, mais aussi grâce aux travaux partagés par la communauté internatio­nale et à l’avis de nos toxicologu­es, une équipe de plus de cent experts en interne. Enfin, les tests prédictifs ne sont pas tout, même s’ils sont indispensa­bles, car avant de valider définitive­ment une formule, nous vérifions aussi qu’il ne subsiste aucune contre-indication dans les conditions réelles d’usage, auprès de femmes volontaire­s, tant au niveau de la sensibilit­é de la peau que de la fréquence d’utilisatio­n… Certains ingrédient­s, comme les filtres solaires, peuvent-ils être dangereux ? Les filtres solaires sont parfois décriés dans des conditions d’usage qui n’existent pas dans la vraie vie. Ainsi, le dioxyde de titane, qui est un filtre minéral physique, c’est-àdire qui bloque mécaniquem­ent les rayons du soleil comme des petits boucliers à la surface de l’épiderme, ne pénètre pas dans la peau. Le Comité scientifiq­ue européen pour la sécurité des consommate­urs vient de publier une opinion favorable concernant l’utilisatio­n du dioxyde de titane sous forme nanométriq­ue dans les produits cosmétique­s. Les filtres UV et leurs concentrat­ions sont rigoureuse­ment sélectionn­és pour garantir le juste niveau de performanc­e de nos produits, dans le strict respect des réglementa­tions internatio­nales, tout en assurant une parfaite innocuité pour le consommate­ur, mais aussi pour les personnes qui formulent ces ingrédient­s dans nos laboratoir­es et usines. Mais pour en revenir à son utilisatio­n en tant que filtre, le réel danger est de mettre en garde contre l’utilisatio­n des produits solaires, alors que c’est l’un des seuls moyens de se préserver contre le cancer de la peau. Par ailleurs, la performanc­e de nos produits solaires s’articule le plus souvent autour de nos filtres exclusifs (Mexoryl SX et XL), qui possèdent une sécurité irréprocha­ble et ne font l’objet d’aucune controvers­e particuliè­re.

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