Maxi

C’EST D’ACTUALITÉ

Nous sommes de plus en plus nombreux à décider de faire l’impasse sur les traditionn­elles réunions familiales des 24 et 25 décembre. Et cela n’empêche pas de passer un joyeux Noël!

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Et si on passait les fêtes autrement ?

La belle table de fête avec les incontourn­ables toasts au saumon, dinde aux marrons et bûche au chocolat fait de moins en moins recette ! En effet, 36 % d’entre nous se déclarent indifféren­ts à l’égard de Noël et 35 % voient cette fête comme « une obligation » que nous « redoutons »*. Et, alors que Noël reste encore LA fête de famille par excellence, nous sommes de plus en plus nombreux à oser décliner l’invitation tout en préservant des moments gais et généreux !

* OpinionWay/Amaguiz.com, 2016

Une tradition qui tend à s’essouffler

Jusqu’à présent, c’était le moment des retrouvail­les et du partage en

famille ! D’ailleurs, 96 % d’entre nous qualifient Noël de « familial »*. Bien plus que n’importe quel anniversai­re ou autre fête, Noël permet qu’au moins une fois par an les familles soient réunies. « Mes parents habitent au Mans, ma soeur à Strasbourg et moi à Caen, raconte Fabienne, 45 ans. Avec nos emplois du temps respectifs, se voir est donc souvent compliqué, sauf à Noël où nous savons que nous aurons le temps pour de vraies retrouvail­les. »

Rendez-vous incontourn­able des familles, Noël a longtemps rassemblé les tribus: « À l’heure où les familles sont éclatées, vivant parfois aux quatre coins de France, Noël représente la certitude de se réunir tous ensemble, au moins une fois dans l’année », assure Anne-Catherine Sabas, psychothér­apeute, auteure du Pouvoir d’être heureux (éd. Bussière). Dès la mi-novembre, tout nous incite à nous projeter dans la liesse à venir: les rues affichent leurs illuminati­ons, les vitrines des boutiques se parent de leurs plus belles décoration­s, les sapins et autres arbres se retrouvent enguirland­és de toutes les couleurs… Quant au Père Noël, plus on s’approche du 24 décembre, plus il fait des émules à tous les coins de rue… Bref, même si l’on a envie d’y échapper, difficile d’ignorer que l’on est entré dans la fameuse période des fêtes. Pourtant, un quart d’entre nous ne fêtent pas systématiq­uement Noël par choix** !

* Sondage Odoxa/Le Parisien, déc.2016. ** LCL Opinions Way 2013.

En finir avec le stress

Près de 37 % d’entre nous se déclarent stressés à l’approche du 25 décembre*. Il faut dire qu’avec les configurat­ions familiales, les organisati­ons peuvent vite virer

au casse-tête. « Dans ma famille recomposée, fêter Noël est particuliè­rement complexe, témoigne Angélique, 51 ans. Cette année, mes aînés réveillonn­eront avec leur père, qui est mon ex-mari. Le lendemain, ils me rejoindron­t pour que l’on se retrouve le 25 au soir. Quant à mon compagnon et moi, nous passerons le réveillon du 24 décembre avec mes parents puis, au matin du 25 décembre, il partira retrouver sa mère qui est en maison de retraite pour passer la journée avec elle. Et chaque année, le programme change afin de prendre en compte les impératifs de chacun et de contenter tout le monde ! » À la clé ? Des bouchons, du stress et l’impression de courir en permanence. « Entre la recherche et l’achat des cadeaux pour tous ceux qui seront présents, les courses et la préparatio­n des repas, la sempiterne­lle question “comment vais-je m’habiller?”, cela fait beaucoup de pression et de fatigue qui s’ajoutent à toutes les obligation­s habituelle­s de la vie quotidienn­e. Tout cela représente beaucoup d’énergie pour parfois seulement quelques heures agréables passées avec les siens. », assure Anne-Catherine Sabas. D’autant que les fêtes de famille ne riment pas toujours forcément avec grand bonheur… « Certaines personnes se sentent en permanence scrutées et jugées par leurs parents ou les autres membres de la famille : “Pourquoi sont-ils toujours célibatair­es? Pourquoi n’ont-ils toujours pas retrouvé de travail? Pourquoi ne disentils pas à leurs enfants de ranger leur téléphone?” Ces réflexions deviennent très vite pénibles et nous privent du plaisir de se retrouver. Après quelques Noëls à se justifier ainsi, on est gagné par le stress à la simple perspectiv­e de remettre ça l’année suivante ! Parfois aussi, les vieilles rivalités entre frères et soeurs refont surface », explique Noémie de SaintSerni­n, coach en développem­ent personnel et auteure de l’ouvrage Les Clés du passé, se libérer pour changer de vie (éd. Eyrolles). Ainsi, 36 % d’entre nous sont préoccupés par les tensions familiales à Noël*. Pour bien faire, mais aussi pour donner une bonne impression et montrer que l’on sait recevoir, certaines d’entre nous se « mettent la pression » pour accueillir la famille dans une maison parfaiteme­nt décorée avec un repas délicieux. Or, ça aussi, c’est une source de stress !

* OpinionWay/Amaguiz.com, 2016.

Rester tout de même dans l’esprit de Noël

Pour éviter les contrainte­s d’organisati­on ou les tensions fami

liales, de plus en plus de personnes prévoient un autre programme pour Noël, comme voyager en amoureux ou uniquement avec les enfants. « Cette année, j’ai décidé de partir au soleil dans un hôtel-club avec mes enfants et mon mari, indique Carole, 41 ans. Ce sera notre cadeau à tous! J’avais envie de nous faire plaisir et de me libérer du cassetête de Noël qui m’oppresse dès début novembre. Je rendrai visite à mes parents en février, sans me mettre la pression. » Autre phénomène en hausse: passer Noël entre amis. Nous sommes 7 % à célébrer cette fête avec notre « famille de coeur »*. « Aujourd’hui, grâce notamment au développem­ent personnel, on ose davantage affirmer ses désirs, écouter ses angoisses et prendre de la distance avec sa famille, si on en ressent

le besoin », assure Anne-Catherine Sabas. Mais 57 % d’entre nous considèren­t que Noël est aussi un moment où l’on se sent plus solidaire des personnes démunies et isolées**. Par conséquent, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir nous rendre utiles en participan­t à un réveillon solidaire organisé par une associatio­n. D’ailleurs, aux Restos du Coeur comme au Secours populaire ou chez Les Petits Frères des pauvres, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour faire des maraudes et consacrer une partie de la soirée aux gens qui n’ont pas de toit, ou pour visiter des personnes âgées qui sont seules chez elles. De même, dans les hôpitaux ou les Ehpad, on cherche souvent des bénévoles pour préparer des événements offrant un moment convivial aux personnes démunies, malades ou isolées. De quoi préserver l’esprit généreux de Noël… sans les obligation­s familiales !

* Sondage Odoxa/le Parisien, décembre 2016.

** Sondage IFOP Sud-Ouest, décembre 2012.

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Par Clémence Levasseur
C’EST D’ACTUALITÉ Par Clémence Levasseur
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