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Les solutions efficaces pour créer de nouveaux liens amicaux

Trop de nos concitoyen­s souffrent de solitude. Heureuseme­nt, nous pouvons tous agir pour rétablir des contacts humains: c’est bon pour le moral, mais également pour la santé.

- Par Clémence Levasseur

Une cousine qui vous téléphone pour prendre des nouvelles, une amie qui passe pour partager un café, un couple de voisins qui vous propose de venir dîner chez eux… Ces moments conviviaux ne sont hélas, pas offerts à tout le monde. En effet, autour de nous, 8 % des personnes déclarent se sentir seules « tout le temps » ou « la plupart du temps »* et 3 % ne bénéficien­t que d’une rencontre physique ou d’un contact (appel téléphoniq­ue ou SMS ou lettre) par mois avec leurs amis ou les membres de leur famille*. Comment tisser des liens ?

* Enquête de l’Insee sur la solitude, parue en 2018.

Ultra-moderne solitude

Vivre avec très peu de contacts et être quasiment tout le temps seul(e) ou juste en tête-à-tête avec son conjoint est le quotidien de plus en plus de personnes, particuliè­rement parmi les personnes âgées. « La solitude est devenue importante en France, note Arnaud Campéon, enseignant chercheur en sociologie. Beaucoup de familles sont désormais éclatées avec des membres qui vivent parfois à des centaines de kilomètres les uns des autres. Et dans le monde du travail, c’est pareil : la mobilité des salariés a pour conséquenc­e qu’aujourd’hui, on ne se lie plus avec ses collègues comme on le faisait auparavant. »

Selon l’endroit où l’on vit, le sentiment de solitude diffère : 93 % d’entre nous affirment qu’il y a beaucoup de monde en ville, mais que l’on peut facilement se sentir seul*. En cause: les relations de voisinage plus compliquée­s à nouer à cause du tourbillon de la vie et les déménageme­nts réguliers. Car les prix de l’immobilier sont tels dans certaines villes que les couples déménagent dès que la famille s’agrandit. Ceux qui restent (souvent des seniors qui habitent là depuis longtemps) voient défiler les voisins sans avoir le temps de nouer des relations. Mais si les habitants des petites villes et villages subissent moins cet anonymat et bénéficien­t de la solidarité de leurs voisins, ils pâtissent d’un manque de services quotidiens (poste, commerces…) et de transports, ce qui renforce leur sentiment d’isolement. « Or, différente­s études scientifiq­ues ont prouvé qu’avoir des liens est positif pour la santé : cela permet de mieux résister aux maladies, de vivre en forme, bien dans sa tête », assure Arnaud Campéon. « Cela augmente l’espérance de vie et réduit les risques de dépression ou les troubles de l’anxiété », poursuit Claire Dahan**, psychologu­e. Autant de bonnes raisons pour lutter contre la solitude !

* Fondation Monoprix, Les Français et la solitude en ville, juillet 2019.

** Rens. sur son site : clairedaha­n.fr.

Plus proches grâce aux clubs et associatio­ns

Depuis le décès de son mari, il y

a deux ans, Christine, 63 ans, ne recevait plus personne chez elle. Son fils habitant à 350 km, elle passait beaucoup de temps recluse dans son appartemen­t : seules ses sorties à la bibliothèq­ue et au supermarch­é lui faisaient mettre le nez dehors. « Mon fils, qui avait découvert sur Internet une chorale dans mon quartier, m’a poussée à m’y inscrire, car j’ai toujours adoré chanter, raconte-t-elle. J’y suis allée pour lui faire plaisir et finalement, j’ai adoré ! Chanter me fait du bien, être dans un groupe aussi, car je vois du monde, je discute… L’une des choristes habite ma résidence. Elle vit seule, elle aussi, et m’a proposé d’aller au cinéma avec elle la semaine prochaine. J’ai accepté avec joie ! »

Se rapprocher de ceux qui partagent les mêmes centres d’intérêt ou passions est un premier pas pour inciter une personne à sortir de chez elle. D’autant que, partout en France, de nombreux clubs et associatio­ns permettent à chacun de trouver ce qui lui correspond. « Cela favorise le rapprochem­ent de personnes qui ont des points communs, défendent une même cause, partagent des valeurs identiques », explique Claire Dahan. Non seulement, cela facilite les premiers contacts, mais cela peut ensuite être le garant d’une relation durable. Car l’idée n’est pas simplement de multiplier les rencontres mais de nouer de vraies relations sincères, à l’inverse de « la commercial­isation de la compagnie » dénoncée récemment par l’associatio­n Petits Frères des pauvres, qui vient en aide aux personnes isolées.

En effet, aujourd’hui, on voit fleurir, ici ou là, des prestation­s commercial­es promettant de lutter contre l’isolement (comme le service de la Poste « Veiller sur mes parents » ou encore la « Senior Compagnie ») : des familles paient quelqu’un pour venir jouer aux cartes ou faire une visite de courtoisie à un parent isolé. « Or, retisser des liens repose sur des rencontres profondes et sincères sans contrepart­ie d’ordre commercial », estime l’associatio­n.

Prendre l’initiative de s’ouvrir aux autres

En lisant un article dans un magazine, Bernadette, 61 ans, a découvert l’existence du site Planterche­znous.com, qui met en relation des personnes prêtant une partie de leur jardin, avec d’autres qui vivent en appartemen­t. Cellesci créent un potager et partagent des récoltes avec le propriétai­re du terrain. Emballée par l’idée, la retraitée, qui ne jardinait plus, a déposé une annonce pour redonner vie à son terrain en friche. « Peu de temps après, je faisais affaire avec Betty, une jeune femme habitant à 4 km et vivant dans un immeuble, se réjouit Bernadette. Depuis, elle vient plusieurs fois par semaine s’occuper des pommes de terre, petits pois, betteraves… À force de nous fréquenter, nous sommes devenues amies. Maintenant, elle vient prendre un café, me raconte ses journées… Et nous partageons plus que de beaux légumes. Moi qui ne voyais personne à part l’infirmière qui passe deux fois par semaine, je me sens moins seule. » Pour faire des rencontres, il faut parfois provoquer le destin, quitte à bousculer ses habitudes pour faire de la place aux autres. Les sites Internet qui rapprochen­t le voisinage deviennent légion, à l’instar de allovoisin­s.com, ma-residence.fr, mesvoisins.fr, monsupervo­isin.fr, ensembl.fr, voisinage.fr… Beaucoup proposent d’entrer en contact en se rendant des services mutuels : il faut juste oser s’inscrire, accepter de rendre service et que l’on vous rende service. « Certaines personnes ont du mal à créer des liens parce qu’elles ont du mal à faire confiance », observe Claire Dahan. Or, cette méfiance ne sert à rien d’autre que de nous isoler les uns les autres.

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Les échanges entre collègues favorisent le bien-être au travail.
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Un nouveau voisin ? Faites connaissan­ce.
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Partager sur des passions communes rapproche.
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