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DROIT Les nouveaux droits des passagers

En cas d’annulation ou de retard de vol, une indemnisat­ion est parfois versée. D’ailleurs, de récentes décisions de justice renforcent la protection des passagers.

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Plus de 5000 vols annulés au départ de la France et plus de 2000 retards supérieurs à 3 heures ont été enregistré­s sur l’année 2019. Bien que la France ne soit pas le plus mauvais élève comparé à ses voisins européens (Allemagne, suivie de l’Angleterre, puis de l’Espagne), le nombre de passagers impactés par ces incidents est impression­nant ! Heureuseme­nt, un règlement européen prévoit le versement d’une compensati­on aux victimes d’un retard ou d’une annulation de vol, d’un surbooking ou d’une correspond­ance manquée. Encore faut-il répondre aux conditions exigées et que les compagnies aériennes acceptent de payer… Rémy Duquenne, expert juridique chez Flightrigh­t*, nous aide à y voir plus clair.

Qui est concerné par l’indemnisat­ion?

Le règlement européen concerne tous les passagers qui décollent d’un aéroport de l’Union européenne, de Norvège, Islande ou Suisse. Pour le voyage du retour, le vol doit atterrir dans l’un de ces pays et également être effectué par une compagnie européenne.

Par exemple, si vous effectuez un Paris-New York, aller et retour, sur Air France : vous remplissez les conditions à l’aller car vous décollez de l’Union européenne, et au retour, car la compagnie est européenne. En revanche, pour le même trajet à bord d’une compagnie américaine, vous êtes couvert par la

réglementa­tion à l’aller, mais pas au retour. Ainsi, quand on a le choix, mieux vaut choisir une compagnie européenne.

Bon à savoir : en cas de vol avec escale, c’est la destinatio­n finale qui compte.

Quels incidents sont couverts?

Le surbooking, c’est-àdire le refus d’embarqueme­nt dû à un trop grand nombre de passagers. Un retard de plus de 3 heures à l’arrivée (destinatio­n finale). L’annulation du vol, moins de 14 jours avant le départ.

Dans quelles circonstan­ces ?

La compagnie doit être responsabl­e du problème survenu, comme un problème technique de l’avion. En revanche, les circonstan­ces dites extraordin­aires ne permettent pas l’indemnisat­ion : conditions météo, collisions avec des oiseaux, consignes des contrôleur­s aériens. Et cela dépend aussi des pays : la grève du personnel est considérée comme circonstan­ce extraordin­aire en Allemagne, mais ne l’est pas en France.

Quel montant espérer ?

Il dépend de la distance du vol : 250 euros pour un vol inférieur à 1 500 km ; 400 euros entre 1500 et 3500 km ; 600 euros audelà de 3 500 km pour les vols internatio­naux. Bon à savoir : cette indemnisat­ion est due, bien que la compagnie ait pris en charge les passagers (hôtel, repas…), car cela revient à compenser « le temps irrémédiab­lement perdu ».

Dans quel délai?

Pour réclamer, le plus tôt est le mieux ! Néanmoins, des décisions de justice ont confirmé que le délai pour agir en France est désormais de 5 ans (au lieu de 2 ans auparavant).

Et si on n’a plus sa carte d’embarqueme­nt, comment faire ?

Voici une nouveauté favorable aux passagers aériens. Depuisune récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne, les voyageurs n’ont plus à fournir la carte d’embarqueme­nt comme preuve de leur présence à l’enregistre­ment du vol retardé. Autrement dit, si vous n’êtes plus en possession de ce document lors de votre réclamatio­n, la compagnie aérienne ne peut pas prendre ce prétexte pour refuser votre indemnisat­ion. En effet, ce sera à elle d’apporter la preuve que vous n’étiez pas à bord du vol retardé. * Voir le site flightrigh­t.fr.

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