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Comment passer en douceur à la retraite

Voici quelques conseils pour vous préparer à profiter au mieux du plus grand bien qui s’offre à vous : le temps. À lire en couple, car avec la retraite, c’est tout l’écosystème de la famille qui se modifie.

- Par Sophie Rouchon

Anticiper son départ Vous avez sans doute pensé, depuis un moment, à l’aspect financier de votre retraite, en essayant de prévoir comment l’améliorer ; un an avant de partir, pensez aussi à ses aspects psychologi­ques. Si vous n’avez pas envisagé de départ progressif (voir ci-dessous), tâchez de lever le pied, passez peu à peu la main, en transmetta­nt votre savoir-faire. Puis prenez du recul afin de commencer à voir ce qui pourrait vous manquer (vos collègues ? Votre image et rôle dans l’entreprise ? Vos avantages ?) et ainsi essayer de penser à ce que vous pourriez faire, au sein d’une associatio­n, comme hobbies ou même en second métier.

Faire un bilan Même si vous ne rêvez qu’à vos futures grasses matinées, très vite viendra la nécessité d’avoir

des projets, même modestes, ou des rêves à réaliser. Posez-vous des grandes questions, c’est le moment : qu’est-ce que je n’ai jamais eu le temps de faire ? Qu’est-ce qui est important pour moi ? Qu’estce que j’aime le mieux faire ? Certaines questions se posent en couple : où aimerait-on vivre ? A-t-on envie de voyager ? Qu’estil important de faire ensemble ? Si vous trouvez difficile de faire ce bilan seul(s), vous pouvez rencontrer un psychologu­e, c’est un profession­nel qui accompagne les changement­s de vie.

Rester calme La première année, vous pouvez vous attendre à des émotions

contradict­oires : le soulagemen­t, mais aussi la peur devant les années qui viennent, la joie de disposer de votre temps, mais aussi le sentiment d’avoir perdu votre identité… Pas de panique, acceptez ce moment de transition sans prendre de grandes décisions dans la hâte, telles qu’un déménageme­nt, pour se rapprocher d’un enfant, par exemple. De même, évitez de trop vous engager auprès de votre famille ou d’associatio­ns, par peur du vide. Traverser un moment de déprime est normal, toutes les étapes de changement­s (adolescenc­e, maternité,

séparation, déménageme­nts…) comportent des moments de doute et de remise en question. Prenez du recul. Faites-vous cependant aider si, au bout d’un an, une déprime semble s’installer.

Bien communique­r avec ses proches

En parallèle de ce bilan interne, il va falloir vous redéfinir par rapport à vos proches. D’abord au sein de votre couple, en partageant vos rêves mais aussi vos inquiétude­s, ou encore vos angoisses. C’est une autre lune de miel qui peut commencer, dans un quotidien qui n’est plus rythmé par les enfants, ni le travail. Si vos parents sont en vie, vous allez davantage pouvoir ou devoir vous occuper d’eux, à vous d’en organiser les modalités avec vos frères et soeurs. Même chose pour vos enfants et petits-enfants, discutez de votre implicatio­n auprès d’eux – cela ne va pas de soi – de façon à ce que chacun s’ajuste aux besoins les uns des autres.

Penser à la retraite progressiv­e

Le dispositif est assez peu utilisé, pourtant, à partir de 60 ans, vous pouvez opter pour un temps

partiel : entre 40 et 80 % de votre temps de travail, ce qui ne représente plus qu’un jour et demi à quatre jours par semaine. Le complément de revenu étant apporté par la fraction correspond­ante de votre pension de retraite. Tous les salariés y ont droit, à condition d’avoir accumulé 150 trimestres de cotisation. Toutefois, l’entreprise doit être d’accord. Cela peut être une excellente manière de s’habituer à désinvesti­r le travail, et à goûter à la liberté.

Et si c’est votre conjoint qui prend sa retraite…

Votre vie ne s’est pas organisée autour de votre travail à l’extérieur, vous vous êtes occupée de vos

enfants, puis ils ont eu de moins en moins besoin de vous, ce qui vous a permis de vous concocter un emploi du temps bien à vous. La retraite de votre conjoint risque de venir bouleverse­r votre quotidien et peut-être même remettre en question votre lieu d’habitation, puisque vous pouvez désormais envisager d’en changer. Dans cet équilibre que vous aviez trouvé, il va falloir désormais faire de la place à celui qui partage votre vie, au risque sinon de mener des vies parallèles. Pensez à anticiper sa présence permanente à la maison, en discutant avec lui de la manière dont chacun voit les choses, de ce que vous allez pouvoir partager… ou pas. L’erreur serait de lui faire toute la place, en devenant totalement disponible. Faites-lui confiance, il va petit à petit retrouver ses marques, et vous, vous avez besoin de garder les vôtres.

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