À chaque fois, la musique est comme un baume sur la souffrance.
* Ancien coordinateur du centre douleur soins palliatifs de l’hôpital Sainte-Périne (75).
Avant d’entrer dans une chambre, les infirmières me font toujours la transmission : qui est ce patient, pourquoi estil là, quelle est son origine… Tout cela a son importance pour soulager une personne et ranimer en elle une flamme de vie. Je me souviens ainsi d’une patiente qui se laissait mourir et ne manifestait aucun intérêt pour les airs joués, jusqu’au jour où l’infirmière m’a dit qu’elle était née en Bretagne. Lors de mon passage suivant, j’ai entonné Ils ont des chapeaux ronds… Son regard s’est allumé et elle a fredonné avec moi.
Aujourd’hui, entre l’Ehpad et l’unité de soins palliatifs, j’observe tous les pouvoirs de ces moments musicaux : propice à l’émergence des souvenirs auprès des malades d’Alzheimer, temps de répit pour ceux que la douleur taraude, la musique apaise, stimule, réconforte et nous relie tous les uns aux autres. J’ai une chance inouïe d’en être la passeuse !
Claire Oppert raconte son expérience dans Le Pansement Schubert (éd. Denoël).
Les faits cités et les opinions exprimées sont les témoignages recueillis dans le cadre d’enquêtes effectuées pour réaliser ce reportage. Rapportés par Maxi, ils n’engagent que les témoins eux-mêmes.