Patricia n’a jamais trop compté sur Alain pour s’occuper de leurs deux filles

mais, depuis sa séparation, elle a besoin de son oreille et de son avis, qui ont toujours beaucoup compté pour elle : « j’admire son énergie et son intelligence, il fait partie de moi, c’est ma famille, je me suis construite avec lui », ajoute-t-elle. « Ce type d’amitié, souligne Myriam Ott, est en général très solide car il naît entre des personnes qui se connaissent bien pour avoir vécu ensemble et surmonté des épreuves, dont celle de la séparation. »

Avec le temps, les pièges propres à la relation amoureuse s’éloignent : la dépendance qui génère la frustration ; les trop grandes attentes qui mènent à la déception. Le lien de confiance se renforce, en même temps que les enjeux s’effacent. Cette amitié est d’autant plus riche qu’elle est en principe dénuée d’ambiguïté : l’attirance sexuelle ou l’amour, toujours possible entre deux êtres humains, sont passés par là et ne planent plus.

Et vis-à-vis des nouveaux conjoints ?

faut-il ménager le présent, en la personne des nouveaux conjoints éventuels de chacun. Les témoignages convergent, l’amitié n’est possible, et parfois même encouragée, qu’à la condition que les conjoints respectifs soient consentants. Ce qui implique donc qu’ils ne se sentent pas menacés. Pour cela, il faut que le divorce soit consommé depuis un certain temps et que les actuels conjoints soient assurés de l’amour de l’autre et convaincus d’être « titulaire » de leur place auprès de lui. Les tempéraments jaloux souffrent trop. Agnès regrette d’être tenue à l’écart des rassemblements lorsque le père de leurs grands fils vient dans la région, alors même que sa compagne n’est pas présente : « Depuis qu’il est avec elle, impossible de se retrouver, elle fait trop d’histoires et il préfère avoir la paix », dit Agnès, déplorant une telle « soumission ».

Cependant, dans des cas de plus en plus fréquents, le fait d’avoir aimé la même personne renforce les liens entre les conjoints passé et présent, allant même jusqu’à évoquer, vu de l’extérieur, un ménage à trois. Yvette, toujours elle, a eu un autre mari et trois filles après celui de « sa famille de Nancy », les couples sont passés, mais le père de son fils aîné est resté. Elle a même été témoin de sa femme, lors de leur remariage, puisque celle-ci était devenue entre-temps… sa meilleure amie !

* Rens. sur le site Internet psychologue-aix-provence.com.