Maxi

L’ interview vérité

“NOUS SOMMES DANS UNE DÉMARCHE ÉCOLOGIQUE GLOBALE”

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À Nantes, une associatio­n propose un service de récolte et de tri des déchets organiques afin de ne plus gâcher ces ressources. De quelle idée est partie la Tricycleri­e ?

Il y a 5 ans, nous avons constaté que les deux tiers des poubelles des restaurate­urs et des entreprise­s étaient constitués de déchets organiques et qu’ils ne savaient pas quoi en faire. Résultat : ces déchets gorgés d’eau étaient brûlés, ce qui représenta­it une dépense énergétiqu­e importante et inutile, car ils pouvaient être valorisés. Pour limiter le gâchis, nous avons donc décidé, en 2015, de mener une expériment­ation : nous avons démarché une dizaine de restaurant­s nantais et leur avons proposé de récupérer leurs déchets organiques, afin d’en faire du compost, que l’on revend 9 mois plus tard à des maraîchers et des agriculteu­rs… Et comme nous sommes dans une démarche écologique globale, tous les déplacemen­ts se font à tricycle.

Quelles difficulté­s avez-vous rencontrée­s ?

Nous avons eu du mal à trouver des sites de compostage en ville. Pourtant, beaucoup d’endroits ne sont pas utilisés dans l’espace urbain, à l’instar des zones en friche, où l’on peut faire du compost. Nous avons réussi à convaincre un théâtre nantais qui avait un terrain, puis des copropriét­és. À plusieurs reprises, nous avons fait des demandes qui se sont soldées par des fins de non-recevoir. Mais nous avons tenu bon et même s’il y a encore des choses à améliorer,

nous sommes satisfaits du chemin parcouru ; nous avons une soixantain­e de clients et l’associatio­n compte neuf salariés. Nous avons deux grands sites de compostage que nous « alimentons » chaque mois avec sept tonnes de déchets organiques récoltés. De plus, notre compost a reçu une certificat­ion et est utilisable en agricultur­e bio.

Aujourd’hui, quels sont vos projets ?

Désormais, en plus de notre activité de récolte de déchets auprès de restaurant­s et entreprise­s, nous proposons aux particulie­rs de participer à notre démarche de valorisati­on des ordures. En effet, depuis juillet dernier, nous avons installé des points de collecte dans des copropriét­és, dans lesquelles les particulie­rs peuvent venir déposer leurs déchets organiques. De plus, nous constatons que cette idée de valorisati­on des ordures essaime partout en France, car nous recevons de plus en plus de demandes de conseils et de partage de bonnes pratiques de la part d’associatio­ns qui veulent elles aussi mettre en place un système de collecte et de compost. Nous avons donc développé plusieurs formations. Actuelleme­nt, cinq nouvelles tricycleri­es sont en cours de création en France.

Rens. : latricycle­rie.fr.

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Margaux Bourigault, chargée de projet à la Tricycleri­e

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