Aidants familiaux : faites-vous aider
De 8 à 11 millions de personnes soutiennent un proche en perte d’autonomie. Des dispositifs permettent de se faire épauler.
Un droit à des congés
S’occuper d’un parent âgé n’est pas facile à concilier avec une activité professionnelle. Des congés spécifiques existent.
✔ Le congé de proche aidant, de trois mois renouvelables dans la limite d’un an sur toute la carrière, ne peut pas être refusé par l’employeur, à condition d’avoir un an d’ancienneté. Il peut être transformé en temps partiel ou pris en fractionné. Demandez-le à votre employeur un mois avant en justifiant de ce que votre proche a un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 % ou qu’il bénéficie de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Depuis le 1er octobre 2020, il est indemnisé par la caisse d’allocation familiale, 43,83 € par jour pour les personnes en couple et 52,08 € par jour pour une personne seule, et pris en compte pour les droits à la retraite.
✔ Le congé de solidarité familiale, de trois mois renouvelable une fois, est destiné à accompagner un proche en fin de vie. Il peut être transformé en période d’activité à temps partiel ou être fractionné. Le salarié peut percevoir de l’assurance maladie l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie à hauteur de 56,27 € par jour dans la limite de 21 jours ou 42 jours en cas de temps partiel. Vous devez en faire la demande 15 jours avant (sauf en cas d’urgence absolue) accompagnée d’un certificat médical, et il ne peut pas être refusé.
✔ Un don de jours de congé (cinquième semaine de congés, jours de récupération ou RTT) de vos collègues est possible avec l’accord de l’employeur.
Des aides financières
La personne que vous soutenez peut actionner plusieurs dispositifs destinés à financer des aides extérieures pour vous soulager dans les tâches domestiques, l’accompagnement dans les déplacements, l’assistance pour les soins… ✔ L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est versée sans condition de ressources aux personnes dépendantes de plus de 60 ans afin de financer les services d’une auxiliaire de vie ou le portage de repas. Elle est exonérée d’impôt et ne fait pas l’objet d’une récupération sur les droits de succession. ✔ Les caisses de retraite et les mutuelles proposent aux retraités qui ne touchent pas l’APA de financer une aide au domicile ou l’adaptation du logement.
✔ Le département et les services sociaux des mairies peuvent prendre en charge une partie des frais pour une aide ménagère, la livraison de repas ou l’achat d’équipement de téléassistance.
✔ Un droit au répit permet de vous ménager un temps de repos en vous assurant que votre parent sera pris en charge en accueil de jour dans un centre, pour un hébergement temporaire en maison de retraite, chez un accueillant familial ou avec un relais à son domicile. Il permet de financer jusqu’à 500 € par an en plus de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Renseignez-vous au point d’information sur les personnes âgées le plus proche (adresses sur le site pour-les-personnes-agees. gouv.fr).
✔ Votre parent peut vous employer pour l’aide que vous lui apportez. Vous serez considérée comme une aide à domicile et l’APA peut servir à vous rémunérer sur la base de 13,78 € bruts de l’heure. Assurezvous au préalable de l’accord de vos frères et soeurs pour éviter tout conflit. ✔ Si vous l’assistez à titre non-professionnel au quotidien, vous pouvez recevoir un dédommagement du département via la PCH (Prestation compensation handicap). Calculée sur la base de 50 % du Smic horaire net, soit pour 2020, 3,94 € de l’heure ou 5,91 € si vous réduisez ou abandonnez votre activité professionnelle, la somme perçue n’est pas imposable depuis 2019.