Une reconversion réussie ‘‘J’ai quitté la mode pour la plomberie, et j’aime ça !’’
Mona était une fashion-victim au point d’en faire sa profession… jusqu’à sa reconversion dans la plomberie. Un métier dit « d’homme » où les femmes ont une botte secrète : le sourire en bandoulière !
Le matin, j’enfile mon treillis, mon sweat à capuche, mes chaussures de sécurité, j’attrape mon sac de matériel, et je pars sur mon dépannage ou mon chantier. Elle est bien loin, la petite « pépète » parisienne en talons que j’étais, qui courait les soldes de créateurs ! Quand j’ai changé de métier, j’avais dix ans d’expérience comme commerciale dans un grand groupe de prêtà-porter. La passion m’avait même fait partir à Londres, capitale de la mode, quand j’étais toute jeune. Mais je n’y voyais plus aucun sens, j’avais la sensation de brasser du vide. Retaper des maisons, bricoler, m’avait toujours plu, mais je ne voulais pas prendre le risque de monter une entreprise qui demande un gros investissement. Alors, j’ai réfléchi, et j’ai choisi la plomberie !
Quand j'ai annoncé la nouvelle à mes parents, qui ont des métiers intellectuels, mon père a jugé en riant : « Enfin un vrai métier » ! Il estimait à juste titre que c’était plus utile que marchander des tee-shirts fabriqués au Bangladesh ! Ma mère, encourageante aussi, m’a assuré : « Ça va marcher ! » Quant à mes amis, ils m’avaient vu évoluer et n’avaient aucun doute : je faisais le bon choix. C’était parti pour neuf mois de formation sur les bancs de l’école avec des petits jeunes, j’avais tout à apprendre. Je n’avais qu’une copine de mon âge, Aude, en reconversion aussi. Une fois installée, je n’ai pas perdu de vue
Aude, dont les affaires ont vite démarré aussi. Avoir eu une vie professionnelle avant nous aidait à avoir des clients, et le boucheà-oreille a fait le reste. Au bout d’un an, on a décidé de se réunir en une unique société. On l’a appelée Le Sourire de la Plombière*, misant sur notre féminité comme atout, on ne pouvait pas avancer le slogan « de père en fils » ! On promet souplesse, douceur et patience, surtout Aude qui a été psychologue, et avec certains inquiets, cela peut servir. Après quelques articles dans la presse, grâce à notre spécificité, la maison a vite tourné à son rythme de croisière et on a pu se rémunérer correctement.
Mon but en changeant de voie n'était pas de gagner le plus d'argent possible, mais de garder du temps pour moi et pour mon compagnon, moniteur de moto et très bon mécano, lui aussi les mains dans le cambouis. Et, surtout, d’avoir un métier utile qui me donne envie de me lever le matin. Mon secteur ne connaît pas la crise parce que je suis utile. La preuve, pendant le confinement, j’ai eu le droit de travailler car cataloguée « activité indispensable ». La plus grande satisfaction, c’est le retour du client dans un métier de services où on sort les gens de la mouise… parfois au vrai sens du terme. Quand on débouche des toilettes, quand on rend l’eau chaude ou le chauffage à des gens en plein hiver, on se sent dans la peau de la sauveuse ! Le confort basique est une valeur indémodable. Je vais sur les interventions seule, parfois avec Aude, parfois avec des artisans d’autres corps de métier quand il s’agit d’un chantier, comme refaire une salle de bains. L’équipe respecte la mixité puisqu’elle est composée d’une électricienne, de menuisiers des deux sexes, d’une peintre, d’une carreleuse; c’est ce qui plaît, aux femmes comme aux hommes.
C’est un métier utile, qui me donne envie de me lever le matin !
Certaines femmes ont eu des expériences pas forcément agréables avec des artisans machos. Quant aux clients pas doués de leur main, ils se sentent plus à l’aise pour annoncer dès mon arrivée : « Désolé, je suis nul ». Pour ma part, les seules réflexions désagréables sont venues de collègues qui se permettent de donner des conseils qu’ils ne donneraient pas à leurs collègues masculins. La seule chose que j’envierais parfois
aux hommes plombiers, ce serait peut-être leurs muscles, bien que les miens soient plus développés aujourd’hui que si je m’usais à la salle de sport. Le sac de base pèse déjà 25 kg, et quand il faut porter un chauffe-eau dans les étages, je prends mon souffle ! Et descendre l’appareil mort bourré de calcaire, c’est pire encore ! Parois de douche, sacs de ciment, paquets de carrelage, le soir venu, je ne suis pas fâchée de me coucher.
C’est un métier où il y a beaucoup de manutention,
6 suprêmes de pintade • 350 g de châtaignes au naturel • 1 potimarron • 12 fines tranches de poitrine fumée • 1 blanc d’oeuf • 3 c. à soupe de crème épaisse • 100 g de beurre • 15 cl de vin blanc sec • ½ bouquet de persil plat • sel et poivre.
Prélevez l’aiguillette dans chaque suprême. Ouvrez les suprêmes pour obtenir de fines escalopes. Posez-les sur un rectangle de film alimentaire. Mixez les aiguillettes avec le blanc d’oeuf, la crème et la moitié des feuilles de persil. Salez, poivrez. Émiettez 100 g de châtaignes, ajoutez-les. Salez et poivrez les suprêmes, répartissezy la farce. Posez dessus 2 tranches de poitrine. Enroulez-les et enveloppez-les de film alimentaire. Ficelez les extrémités, faites cuire 15 mn à la vapeur.
Épépinez et coupez le potimarron en morceaux. Faites cuire 20 mn à la vapeur, puis réduisez en purée avec 50 g de beurre. Émiettez le reste de châtaignes, ajoutezles. Salez, poivrez et maintenez au chaud. Faites cuire les suprêmes dans 20 g de beurre, 5 à 7 mn en les retournant. Réservez au chaud.
Versez le vin à la place. Déglacez en grattant les sucs de cuisson. Ajoutez le beurre restant. Servez les suprêmes avec la sauce et la purée parsemée de persil ciselé.