Maxi

Le retour vers les métiers techniques

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Depuis plus d’un siècle, l’école a été réformée pour donner la primeur aux métiers non manuels, mais certains emplois intellectu­els ont atteint un tel degré d’abstractio­n que les choses évoluent.

Des diplômés intellectu­els se reconverti­ssent dans le technique, leurs enfants font le choix du concret, constatant qu’il n’y a aucun bonheur à ne plus comprendre l’objectif de ce que l’on fait, ou ne pas en voir le résultat. Pouvoir faire, savoir faire, visualiser le produit de son travail procure une satisfacti­on personnell­e. Le besoin de vie matérielle augmente comme pour compenser la déferlante de vie virtuelle. C’est loin d’être un phénomène de masse, mais c’est une tendance qui était encore impensable il y a trente ans. On voit de plus en plus la réussite comme le bonheur à se lever le matin.

contrairem­ent à l’électricie­n qui travaille léger. J’essaie de ne pas travailler après 21 h, mais on ne sait jamais combien de temps une interventi­on va durer et on essaie aussi de ne pas laisser le client avec un problème non résolu. Alors, il arrive que je rentre à 22 h, éreintée, mais avec la sensation d’avoir accompli ma mission, donc je dors fière de moi. Et je m’accorde des week-ends, à défaut de vacances. C’est la première fois, cette année, que le Sourire de la Plombière a fermé trois semaines en été, le luxe ! Avoir une vie de famille est sans doute un peu compliqué avec un métier qui demande de la disponibil­ité, mais je ne suis pas convaincue qu’avoir des enfants me rendrait plus heureuse. Mon quotidien est loin de toute routine, chaque chantier pose de nouvelles énigmes à résoudre et me fait rencontrer de nouvelles personnes. Lors des trajets à Paris et en petite couronne, il m’arrive de devoir supporter deux heures d’embouteill­ages, comme beaucoup de travailleu­rs pour qui le télétravai­l est exclu. Mais je prends mon mal en patience, parce que j’en suis sûre, j’ai fait le bon choix ! Mona

*Auteur de L’Intelligen­ce du travail (éd. Desclée de Brouwer).

* Rens. sur laplombier­e.com ; Le Sourire de la Plombière est sur Facebook.

Les faits cités et les opinions exprimées sont les témoignage­s recueillis dans le cadre d’enquêtes effectuées pour réaliser ce reportage. Rapportés par Maxi, ils n’engagent que les témoins eux-mêmes.

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Pierre-Yves Gomez, économiste*.

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