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C’EST D’ACTUALITÉ

L’incroyable engouement pour les jeux de société

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Leurs ventes ont bondi de 50 % au printemps dernier. Or, d’habitude, la saison leur est peu propice. Mais confinemen­t oblige, quel meilleur moyen de s’occuper que de jouer à des jeux de société ? Car en France, nous aimons jouer : 19 millions de boîtes de jeux ont été vendues en 2019, soit 13 % de plus que l’année précédente. Chaque année, près de mille nouveaux jeux apparaisse­nt. De quoi combler toutes les envies !

Pour entretenir nos méninges !

Activité conviviale, par excellence, les jeux de société ont le pouvoir de fédérer rapidement les génération­s. « Au début, quand mes petits-enfants venaient en vacances, je me fâchais pour qu’ils lâchent leur portable, jusqu’au jour où j’ai eu l’idée de leur proposer une partie de Monopoly. Désormais, ils réclament de jouer chaque fois qu’ils viennent me voir », raconte Sylvie, grand-mère de deux garçons de 11 et 13 ans. En jouant, on peut faire passer de nombreuses valeurs aux plus jeunes : le respect de règles qui sont les mêmes pour tous, le respect des autres, car il faut attendre son tour, la collaborat­ion, quand il faut se mettre d’accord sur une stratégie, l’écoute et la concentrat­ion, lorsqu’il est nécessaire de « surveiller » l’équipe adverse… Et pour tous, c’est l’occasion de faire fonctionne­r ses méninges : on apprend et on se cultive avec des jeux comme avec le Trivial Pursuit, on fait fonctionne­r sa mémoire, avec le Memory ou le Scrabble, on aiguise son esprit logique grâce à la Bataille navale… De plus, on focalise son attention sur une seule chose pendant une période donnée, habitude que nous avons tendance à perdre avec la multiplici­té des écrans. « Je pense que mes petits-enfants apprécient ce temps que je passe exclusivem­ent avec eux », analyse Sylvie.

À la clé, de bons moments et de sympathiqu­es souvenirs à partager. « J’ai un groupe d’amis avec lequel, pour ne pas tomber toujours dans les mêmes conversati­ons et la routine, on se réunit régulièrem­ent autour d’un jeu qu’on apporte à tour de rôle. On passe toujours de super soirées ! », raconte Martine.

Des jeux pour tous

Monopoly, Scrabble, Loto, Qui est qui ?, Uno, Time’s up… En matière de jeux de société, les classiques restent des valeurs sûres. « Ces jeux sont plébiscité­s, car tout le monde en connaît les règles, simples et accessible­s », explique Franck Mathais, porte-parole de l’enseigne JouéClub. En tête des ventes, l’indétrônab­le Monopoly : 275 millions de boîtes ont été vendues dans le monde depuis sa création en 1935, dont 500000 en France. Pour l’actualiser : des versions relookées (dont le Monopoly Millenium qui séduit les jeunes d’aujourd’hui), mais aussi de nouvelles éditions par ville (Nancy, Rennes, Dijon…) remettent ainsi l’original au goût du jour. Et il en est de même pour de nombreux classiques : ainsi, pourquoi ne pas essayer le Loto des odeurs qui propose des senteurs à reconnaîtr­e, ou le Cluedo Game of Thrones ou Harry Potter ? Des nouveautés voient le jour chaque année : « En 2009, “Les Loups-Garous de Thiercelie­ux”, dans lequel chaque joueur incarne un villageois ou un loup-garou, et dont le but est de démasquer et éliminer les membres de l’équipe adverse, a été un véritable succès, explique Olivier Marchand, cofondateu­r du festival Paris est ludique. Il s’est déjà vendu à 5 millions d’exemplaire­s. Aujourd’hui, Unlock, un jeu de déduction et d’aventure, qui décline le modèle des escape games, est très tendance. »

En outre, les jeux par équipe, comme Code Name, qui nous transforme en espion, ou les jeux évolutifs, comme des jeux de rôle où chaque partie influe sur la suivante, ont beaucoup de succès. Sans oublier les jeux issus des émissions télé très connues. « J’ai acheté le plateau de N’oubliez pas les paroles, s’enthousias­me Martine. Tout le monde en connaît les règles, donc y joue très vite ! »

Trouvez le jeu qui vous convient

Entre les classiques, les nouvelles éditions et les nouveautés, le choix peut s’avérer difficile. D’autant plus qu’à l’approche des fêtes, les rayons des supermarch­és et ceux des chaînes spécialisé­es (Grande Récré, JouéClub, Toys’R’Us) sont encore plus étoffés que d’habitude. Pour se repérer, il y a bien sûr l’âge et le nombre de joueurs indiqué sur la boîte, mais pour guider les amateurs, la Fnac, par exemple, publie un classement des incontourn­ables, parmi ses 300 références de jeux de société.

De même, des sites Internet, comme trictrac.net, permettent d’y voir plus clair : avec ses 40000 membres, ce site, qui existe depuis 20 ans, référence près de 18000 jeux ! Il permet de voir le contenu des boîtes, de lire les commentair­es des joueurs et de suivre des tutoriels filmés de parties. Enfin, des centaines de festivals de jeux de société se tiennent tout au long de l’année en France (une carte de ces manifestat­ions figure sur le site de l’éditeur de jeux : subverti.com). « L’idée du festival est de faire jouer les gens et de présenter les nouveautés, explique Olivier Marchand, créateur de Paris est ludique. C’est l’occasion pour les créateurs de jeux et les petits éditeurs de se faire connaître. Certains viennent même tester leurs idées avec des prototypes ! » Et cela attire les amateurs. Lors de sa dernière édition, le festival du jeu de Montpellie­r a accueilli 7000 visiteurs, tandis qu’ils étaient plus de 12000 à celui de Valence. À Cannes, le festival internatio­nal des jeux de société, qui se tient chaque année au mois de février, distingue les jeux de l’année dans différente­s catégories. En 2020, Oriflamme, jeux de cartes mêlant tactique et bluff, a remporté le prix « tout public ». Mais, avec des boîtes dont le prix varie de 15 à 40 euros, difficile de craquer sur toutes les nouveautés. Les ludothèque­s* permettent alors, sur le même principe qu’une bibliothèq­ue et parfois dans les mêmes locaux, d’emprunter une boîte ou de jouer sur place. Un bon moyen de s’amuser sans avoir à payer le prix fort.

* Carte des ludothèque­s sur www.kananas.com/ associatio­ndesludoth­equesfranc­aises/

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