Maxi

3 questions à…

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Didier Courbet, professeur en sciences de la communicat­ion à l’université d’Aix-Marseille*

Que nous apportent les célébrités ?

De la distractio­n, du rêve, une certaine fascinatio­n, mais aussi des sentiments plus personnels : de la joie, de la confiance en soi. Les personnes qui suivent l’actualité des célébrités ont presque le sentiment d’être intimes avec elles, tant elles les connaissen­t par coeur. Voilà pourquoi la stupeur est grande en cas de décès brutal. La tristesse, la colère et le questionne­ment succèdent au choc : pourquoi, comment la personne en est-elle arrivée là ? On cherche à comprendre ce qui s’est passé, pour mieux se rassurer.

Quand peut-on parler d’intérêt démesuré ?

Il n’y a pas d’addiction pathologiq­ue à la célébrité, même chez les grands fans. Mais à partir du moment où l’on ne peut plus s’empêcher d’y consacrer du temps et de l’argent, où l’on perd une certaine autonomie dans la vie quotidienn­e, on peut se dire que cela va trop loin. Autre signe de dépendance : lorsque la célébrité passe avant nos proches et que ceux-ci en souffrent. Enfin, certaines personnes vivent le décès d’une célébrité comme une tragédie, comme si elles perdaient un ami proche, un frère ou une soeur ; et ont besoin de soutien pour passer le cap.

Comment surmonter ce décès particulie­r ?

En partageant sa douleur avec des personnes compréhens­ives dans notre entourage. On peut renouer avec un ami qui symbolise cette période de vie, ou se rapprocher d’un groupe de fans, via les réseaux sociaux, pour se sentir mieux compris. Certaines personnes auront besoin de visionner des films, d’écouter des disques ou de ressortir de vieilles photos. D’autres d’aller mettre des fleurs sur la tombe : c’est une manière de raviver le souvenir de la célébrité, mais aussi de lui dire au revoir pour que ce deuil ne prenne pas trop de place.

*Coauteur de Connectés et heureux (éd. Dunod).

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