˝ J’écoute davantage les autres ˝

Je suis une grande bavarde et j’ai tendance à monopoliser les conversations : c’est une façon pour moi de prendre ma place, de m’imposer. L’autre facette de mon caractère, c’est que je déteste être contredite. J’ai l’impression qu’on me dévalorise quand on me remet trop en question. Cela m’est particulièrement pénible au travail. Depuis 35 ans que je travaille comme secrétaire médicale, je connais mes dossiers, les patients, la manière dont tout est géré. Quand une collègue conteste ce que je fais, cela m’horripile au plus haut point, surtout si elle est plus

L’avis de la psy

Dahvia, jeune que moi. Je me sens attaquée et préfère renchérir. Avoir le dernier mot est un moyen de me sentir respectée. Toutefois, cela m’a joué quelques tours dans mes relations. Deux nouvelles embauchées se sont froissées dernièrement. Ma cadre supérieure a dû intervenir. Depuis, j’ai réfléchi et je fais désormais des efforts pour écouter davantage les autres, les laisser parler et prendre en compte leurs idées. Je dois admettre que l’ambiance s’en ressent, au travail comme avec mon entourage proche. Je sens tout le monde moins à cran, moi la première…

Pour Dahvia, prendre sa place, c’est s’imposer avec la certitude de ne pas être contredite. Cette position défensive montre qu’elle manque au fond d’assurance. Si elle avait confiance en elle, elle n’aurait pas besoin de défendre ainsi son territoire. Tout échange avec les autres la ramène à une position infantile : sans doute n’a-t-elle pas été assez écoutée petite. Elle a aussi du mal à admettre le point de vue des personnes plus jeunes : le cap de la retraite qui s’annonce est peut-être aussi difficile à passer ? Pour vivre mieux, Dahvia doit se demander ce qui lui fait peur dans le point de vue de l’autre et apprendre à lâcher prise. Écouter l’autre ne veut pas dire adhérer à son point de vue, mais apprendre à le diversifier !