Maxi

« J’essaie d’être plus démonstrat­ive »

- Laïla, 48 ans

J’ai toujours eu du mal avec les surnoms amoureux qui me semblent un peu ridicules. J’ai un caractère assez indépendan­t, je ne suis pas sensible au romantisme et j’ai aussi du mal à dévoiler mes sentiments. Du coup, les surnoms ne me viennent pas facilement. Je préfère montrer mes sentiments à mes proches par des actions concrètes. Sauf que… mon mari est très surnoms ! Il en emploie beaucoup envers moi : « Chérie, amour, mon chou, mon ange, bébé… ». Nous avons eu un jour un conflit à ce sujet. Je lui demandais d’en faire un peu moins et lui, au contraire, se plaignait que je ne tienne pas suffisamme­nt à lui pour lui donner des surnoms… J’ai compris qu’il souhaitait que je sois plus démonstrat­ive et depuis, je fais des efforts. J’emploie des classiques (« mon chéri » principale­ment) et seulement dans l’intimité, car je n’aime pas étaler notre vie privée devant les autres. En présence de nos amis, j’emploie plutôt le diminutif de son prénom. Je compense aussi le manque de diversité dans les surnoms par davantage de gestes tendres et des « je t’aime » dans l’intimité. On a trouvé un compromis.

L’avis de la psy

Laïla est quelqu’un de réservé, qui n’est pas à l’aise avec l’usage des surnoms. Peut-être a-t-elle écopé de surnoms ridicules dans l’enfance ? Quoi qu’il en soit, elle a du mal à les donner et à les recevoir. Surtout en public. Elle n’a pas tort : la vie du couple appartient au couple. Ne pas tout dévoiler devant les autres est une bonne chose ! Néanmoins, Laïla a entendu la demande de son époux : si elle ne cédait pas à ce rituel, qui est important pour lui, il ne se serait pas senti assez aimé ou écouté.

Elle a compris que le surnom était aussi une marque d’engagement à donner. Tous deux ont trouvé un terrain d’équilibre : on ne peut que les féliciter, c’est une belle preuve d’intelligen­ce émotionnel­le.

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