Maxi

C’EST D’ACTUALITÉ Où en sommes-nous avec notre lingerie ?

Culottes, soutiens-gorge et autres pièces de lingerie font partie de nos incontourn­ables pour nous habiller le matin. Et ce que nous revêtons en dit beaucoup sur nous et sur notre société!

-

Aujourd’hui, les rayons lingerie comportent un vaste choix : entre le shorty en dentelle, la culotte en coton blanc, le soutiengor­ge rembourré, la brassière en microfibre­s, l’offre a de quoi satisfaire toutes les femmes! Chaque année, nous consacrons en moyenne 131 euros à l’achat de nos sous-vêtements contre 28 euros seulement pour les hommes*. Notre sélection n’est pas anodine: nous cherchons des sous-vêtements pratiques et confortabl­es, mais également jolis. Ces pièces doivent aussi correspond­re à nos valeurs et aux aspiration­s de notre époque ! « Parce qu’elle touche à l’intimité des femmes, la lingerie d’aujourd’hui est le reflet de notre société », assure Pascale Renaux, directrice de création indépendan­te pour différente­s marques de lingerie et spécialist­e des tendances du secteur.

Un confort toujours recherché

Le premier critère pour choisir nos dessous est le confort: 71 % d’entre nous veulent de la lingerie confortabl­e. Pour 49 % des femmes, c’est même la règle numéro un**. « Depuis plusieurs années, je prends le même modèle de culotte 100 % coton, car je m’y sens bien, confie Lucie, 47 ans. Je le possède en plusieurs exemplaire­s, toujours en noir, car je trouve que c’est la couleur la plus chic ! » Au rayon des soutiens-gorge, les modèles sans armature font une percée fulgurante. « Les femmes de tous âges apprécient d’être libérées d’une certaine forme de rigidité », explique Hélène Janicaud, directrice du pôle Mode chez Kantar, experte du comporteme­nt des consommate­urs. « Nous avons constaté que les soutiensgo­rge classiques avaient connu une baisse des ventes de 25 % au profit de modèles davantage “seconde peau” ou sportifs. Comme si les femmes, après le mouvement #MeToo, qui a levé un tabou en 2017 sur les violences et le harcèlemen­t exercés par les hommes, avaient voulu se libérer d’un carcan physique et moral, et se réappropri­er leur corps. »

Le modèle qui plaît particuliè­rement est la « bralette », sorte de brassière sans armature. « Grâce à des matières innovantes, cette pièce poids plume permet de maintenir la poitrine, même généreuse, sans être gênée par des armatures », indique Pascale Renaux. « J’apprécie cette lingerie car elle allie charme, confort et maintien, assure Sylvianne, 51 ans. » Certaines décident même de ne plus porter de soutien-gorge : c’est le mouvement « no bra » (pas de soutien-gorge, NDLR). Pendant les périodes de confinemen­t, de nombreuses Françaises ont arrêté d’en porter, motivées par un désir de confort (53 %)***. Au total, 44 % sont déjà sorties au moins une fois dans leur vie sans soutien-gorge***.

Plaire toujours… et surtout à soi-même ! Fini, donc, les soutiens-gorge qui créent un décolleté ravageur ? Pas vraiment: les modèles balconnet et « push-up » sont ceux que nous achetons le plus en France. Nous sommes nombreuses à vouloir toujours plaire dans nos dessous : 81 % des Français associent directemen­t la lingerie à un atout de séduction et 54 % des femmes pensent même que c’est à travers la lingerie que l’on se sent séduisante**.

Aujourd’hui, les marques de lingerie cherchent avant tout à aider leurs clientes à se plaire à elles-mêmes avant de charmer leur partenaire. « Il y a une vraie rupture: auparavant, les campagnes de publicité ciblaient davantage les hommes, remarque Hélène Janicaud. Exemple, les campagnes Aubade, qui affichaien­t un corps sublime, sans tête, en noir et blanc. » Ce mode de communicat­ion a beaucoup été critiqué: une immense affiche installée sur la façade des Galeries Lafayette Haussmann, à Paris, avec en gros plan des fesses habillées d’une culotte échancrée, avait ainsi fait scandale fin 2018. Qualifiée de sexiste, elle avait rapidement été décrochée. « Les Françaises ne veulent plus que le corps des femmes incarne la “femme objet” destinée à la consommati­on des hommes, relève Pascale Renaux. Elles veulent être dans une sensualité qui les valorise et mettent en avant la diversité des morphologi­es et des carnations. Voilà pourquoi de nombreuses campagnes de publicité font désormais appel à des femmes avec des corps plus proches de la réalité, dotés de formes… »

En phase avec les aspiration­s d’aujourd’hui Comme pour l’ensemble de nos achats, notre choix de lingerie cherche à correspond­re à nos attentes, et notamment à limiter notre impact sur l’environnem­ent. De plus en plus de marques l’ont bien compris et proposent des produits fabriqués avec des matières recyclées ou écologique­s. « Elles souhaitent répondre aux aspiration­s écologique­s, d’éthique, de durabilité et de “bien-aller” des consommatr­ices, analyse Pascale Renaux. La marque Chantelle vient ainsi d’annoncer le lancement de sa prochaine innovation, Chantelle One: le premier soutien-gorge zéro déchet et 100 % recyclable. »

Et parce que les protection­s hygiénique­s représente­nt une somme colossale de déchets chaque année, certaines marques de lingerie grand public comme Dim ou Darjeeling ont aussi développé des culottes menstruell­es, pour remplacer les tampons et serviettes jetables. « Je suis très satisfaite de mes culottes spéciales pour mes règles : elles sont confortabl­es, économique­s, esthétique­s et écologique­s! » s’enthousias­me Sarah, 43 ans.

Et pour répondre aux besoins d’inclusivit­é, la lingerie d’aujourd’hui cherche aussi à s’adresser à toutes les femmes, même celles qui ont connu la maladie. Etam a ainsi lancé la collection post-mastectomi­e, colorée et féminine, baptisée « Yes ». « La lingerie évolue pour coller davantage à nos modes de vie, à nos envies, à nos singularit­és, se réjouit Pascale Renaux. Elle cherche à s’adresser à toutes les femmes, et à combler tous les moments de leur vie. »

 ??  ??
 ??  ?? Aujourd’hui, les campagnes de publicité montrent des femmes dans leur diversité.
Aujourd’hui, les campagnes de publicité montrent des femmes dans leur diversité.
 ??  ?? Effet seconde peau ou glamour, à vous de choisir!
Effet seconde peau ou glamour, à vous de choisir!
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France