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SANTÉ 5 dépistages précieux pour notre santé !

De confinemen­t en reconfinem­ent, beaucoup d’examens de dépistage du cancer ont été remis à plus tard. On se met à jour sans tarder.

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Dès le printemps dernier, le Pr Axel Kahn signalait que 30000 cancers n’avaient pas été diagnostiq­ués en raison d’un ralentisse­ment des dépistages, retardant d’autant la mise en place des traitement­s. Même si les mesures gouverneme­ntales, prises depuis l’automne contre la diffusion du virus n’ont pas entraîné la fermeture des centres médicaux et que l’on a pu circuler pour motif de santé, nous avons pu repousser le moment de faire les examens recommandé­s. On fait le point sur les examens systématiq­ues et les bilans les plus conseillés en fonction de son profil.

L’observatio­n régulière des grains de beauté

Le nombre de cancer de la peau est en constante augmentati­on et il est nécessaire de montrer régulièrem­ent ses grains de beauté au médecin, si possible à un dermatolog­ue. Le mélanome est le plus redouté, mais il existe aussi le carcinome basocellul­aire d’évolution plus lente et souvent moins grave, mais à surveiller de près. Le contrôle doit

se faire idéalement une fois par an si l’on a la peau claire, que l’on s’est exposé au soleil, et à la moindre évolution. Si le grain de beauté est différent des autres à proximité, asymétriqu­e, de couleur hétérogène, d’un diamètre supérieur à 6 mm, avec un contour irrégulier, et surtout s’il a bougé, il faut prendre avis sans tarder.

Comment ça se passe : l’observatio­n se fait d’abord à l’oeil nu, éventuelle­ment à l’aide d’une loupe et d’une lampe forte, ou même d’un dermatosco­pe (petit instrument plaqué sur la peau). En cas de doute, le médecin peut réaliser une biopsie et doit envoyer obligatoir­ement le prélèvemen­t à l’analyse.

Le test colorectal

plus efficace

La campagne d’informatio­n « Mars Bleu » s’achève tout juste et a rappelé, comme chaque année, l’importance du dépistage du cancer colorectal. Alors que les chances de guérison atteignent 90 % quand la maladie est prise à un stade précoce, seuls 32 % des Français éligibles les font. Pourtant le test, à réaliser tous les deux ans entre 50 et 74 ans, est devenu beaucoup plus fiable et pratique.

Comment ça se passe : à partir de 50 ans, un courrier de l’Assurance maladie invite à se rapprocher du médecin traitant qui délivre le kit pour effectuer le test à domicile, c’està-dire le prélèvemen­t de selle à faire analyser. Alors que l’ancien test Hemoccult en nécessitai­t six, le nouveau test immunologi­que n’en demande qu’un, avec un dispositif simplifié limitant la manipulati­on. On peut le faire chez soi à n’importe quel moment. Le tube ayant servi au recueillem­ent est ensuite à envoyer par la poste au centre d’analyse. Rien à signaler dans 95 % des cas. Le cas échéant, il faut reconsulte­r pour effectuer une coloscopie de contrôle.

Des examens revisités de l’utérus

Le dépistage du cancer du col de l’utérus repose toujours sur un frottis à faire régulièrem­ent, entre 25 et 65 ans. Toutefois, il est bon de poursuivre les contrôles au-delà de cet âge, surtout si l’on garde une vie sexuelle variée et que l’on change de partenaire­s.

Comment ça se passe: le mode de prélèvemen­t au niveau du col de l’utérus ne change pas, mais le mode d’analyse a récemment évolué. Pour les jeunes femmes de 25 à 29 ans, il s’agit toujours d’un examen cytologiqu­e à faire tous les trois ans, après deux premiers tests normaux effectués à un an d’intervalle. Il permet d’observer la morphologi­e des cellules et de détecter d’éventuelle­s anomalies. Pour les femmes de 30 à 65 ans, un test HPV jugé plus efficace est maintenant proposé. Il consiste à rechercher la présence de l’ADN du papillomav­irus. Le premier doit être fait trois ans après un dernier examen cytologiqu­e, et les suivants tous les cinq ans seulement, dès lors que les résultats restent normaux.

Le contrôle des poumons des fumeurs

Alors que le cancer du poumon est de loin le plus meurtrier en France, l’idée de lancer un grand dépistage national systématiq­ue en France reste en discussion. C’est dommage, car une prise en charge retardée de plusieurs mois multiplie par dix les risques de métastases très graves. De plus en plus de pneumologu­es recommande­nt un scanner thoracique à faible irradiatio­n tous les deux ans environ, pour les fumeurs ou anciens fumeurs, même après un arrêt de la consommati­on depuis plus de dix ans. Un examen à réaliser a fortiori en cas de toux persistant­e, d’enrouement, de crachats de sang, d’essoufflem­ent installé, de ganglions à la base du cou ou des clavicules…

Comment ça se passe : il s’agit de photograph­ies des poumons en coupes horizontal­es pour repérer des lésions, les nodules potentiell­ement cancéreux les plus minimes, et en évaluer la taille. Le patient reçoit parfois au préalable l’injection d’un produit de contraste par voie veineuse et le rayonnemen­t reste faible.

Une surveillan­ce plus rapprochée des seins

La mammograph­ie s’inscrit dans le cadre du dépistage généralisé, en plus de la consultati­on régulière du médecin. Elle est proposée systématiq­uement tous les deux ans, aux femmes entre 50 et 74 ans, par un courrier de l’Assurance maladie.

Comment ça se passe : des clichés radiograph­iques sont pris en 2D (pour une mammograph­ie classique) ou en 3D (par tomosynthè­se plus précise). Cet examen n’est pas toujours suffisant et en cas de doute à l’image, le radiologue peut proposer une échographi­e complément­aire pour caractéris­er plus précisémen­t la nature d’une lésion. En fonction de ses antécédent­s, le suivi doit être plus rapproché et depuis 2016, tous les examens pour un dépistage adapté aux besoins de la personne sont pris en charge à 100 %. Hélas, seulement la moitié des Françaises, effectuent leur mammograph­ie régulièrem­ent. C’est dommage car cet examen permet de détecter des cancers à un stade précoce et d’améliorer le pronostic.

 ??  ?? Dépistage régulier : chez un dermatolog­ue, on fait contrôler ses grains de beauté et autres taches cutanées.
Dépistage régulier : chez un dermatolog­ue, on fait contrôler ses grains de beauté et autres taches cutanées.
 ??  ?? Pour une surveillan­ce des seins, une mammograph­ie tous les 2 ans après 50 ans.
Pour une surveillan­ce des seins, une mammograph­ie tous les 2 ans après 50 ans.

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