Maxi

TÉMOIGNAGE « Je me suis lancée avec succès en indépendan­te ! »

Loin de céder à la déprime, Ludivine a décidé de ne plus compter que sur elle-même, tout en restant dans son métier et sa passion, l’immobilier. Et surprise, même sa vie privée en a bénéficié!

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Quand mon patron m’a donné rendez-vous, après le premier déconfinem­ent, à l’agence immobilièr­e où j’étais employée, je me suis dit : « Il va me donner les nouvelles règles sanitaires… » Mais pas du tout. Il m’a expliqué que l’agence avait perdu beaucoup d’argent entre mars et mai, et qu’étant assistante et non négociatri­ce, j’étais sur un siège éjectable. Il a ajouté que ce serait donc aussi bien que je démissionn­e. Je tombais de l’armoire! Et je me suis défendue : je n’allais pas perdre mes droits au chômage comme si c’était mon choix, alors que je me plaisais dans mon métier et que je donnais satisfacti­on! Salariée depuis un an et demi, mon CDD s’était transformé en CDI avant même la date légale. Quand je lui ai proposé de devenir négociatri­ce pour être plus « rentable », ce qui était mon ambition, il a répondu, l’air intéressé : « Pourquoi pas ? je vais réfléchir… » Alors, en recevant ma lettre de licencieme­nt quelques jours plus tard, j’ai pris une deuxième claque, presque la pire. J’étais dégoûtée. Et inquiète. Qui allait m’embaucher en cette mauvaise période ? À 28 ans, j’avais une petite fille de 2 ans, Élina, un loyer, et pas vraiment le tempéramen­t à faire du canapé en profitant du chômage. L’immobilier m’a passionnée dès que j’ai découvert le secteur après une première expérience dans la vente de prêt-à-porter. C’est lors d’un repas de famille que mes parents m’ont dit : « Mais pourquoi tu ne lances pas ton affaire ? T’es battante, volontaire, tu connais le métier… » C’était une super idée et une preuve de confiance de leur part, sauf qu’il faut des locaux, un logiciel spécialisé, faire sa publicité, et je n’en avais pas les moyens.

En rentrant chez moi, j’ai découvert sur Internet un réseau immobilier, IAD, dont les agents sont autoentrep­reneurs. Et contre une commission, toute la logistique était assurée. Le principe est de faire au maximum de la visite virtuelle, avec une intense présence humaine pour répondre aux questions par mail et par téléphone, jusqu’au moment final où le client a besoin de « humer » les murs, bien sûr ! Avec les outils d’aujourd’hui, un client est déjà à même d’éliminer des biens sans les voir physiqueme­nt, et avec le virus, c’est non seulement un gain de temps mais aussi une précaution. Je me suis lancée à mon compte deux mois plus tard.

Pour montrer les lieux au mieux, j’ai investi dans du bon matériel pour filmer sans que l’image tremble. J’avance dans la maison comme le ferait une personne physique, furetant à droite à gauche, montant les escaliers, regardant par la fenêtre, ouvrant placards et tiroirs. C’est plus vrai que nature, et moi qui suis basée à Guingamp en Bretagne, je vois bien que les clients de Rennes ou de Paris apprécient d’éviter le déplacemen­t jusqu’au moment où ils sont clairement intéressés. Je me fais connaître par les prospectus, les réseaux sociaux, et j’ai même eu le culot d’appeler la presse locale qui a fait de beaux articles.

La surprise c’est qu’avec ce travail, j’ai changé de vie, en mieux. Pour être motivée, il n’y a rien de tel que se dire qu’il faut vendre, sinon on ne mange pas. Je suis quelqu’un de très volontaire, à mon bureau de 9 à 20 heures et incapable de laisser un client sans réponse, même s’il est 22 heures ou qu’on est dimanche. Mon problème serait plutôt la difficulté à m’arrêter, parce que j’ai la chance d’avoir un métier qui me passionne. Il m’arrive même de rêver de maisons ou de clients la nuit! Du coup, est-ce que c’est grave ? C’est mieux que l’inverse ! Pour autant, je me sens beaucoup moins

Je n’ai jamais été aussi heureuse dans mon travail !

sous pression qu’avant, parce que je peux lancer une machine avant un appel, l’étendre après, surveiller un plat qui mijote tout en tapant un mail ou en envoyant une vidéo. Les tâches ménagères sont plus étalées dans le temps, et intégrées à ma vie quotidienn­e, alors qu’avant, en rentrant, je ne voyais qu’une somme de corvées à abattre avant de me coucher. Il m’arrive de déposer ma fille chez sa nourrice à 9 h 30, pour ne pas la réveiller alors qu’il fait encore nuit. À ce moment-là, je travaille un peu avant son réveil, je la dépose, et je m’y remets. La reprendre à 17h30 me fait une mini-récré. Une fois rentrée, je l’ai toujours dans mon champ de vision et elle sait que quand sa maman est installée dans son coin bureau, il faut être sage. Elle en a vite pris l’habitude.

« À quelque chose malheur est bon », dit le dicton, et c’est vraiment ce que j’ai vécu. Alors que j’étais totalement abattue en juin, je n’ai jamais été aussi heureuse dans mon métier qui, maintenant, se marie tellement bien avec ma vie privée. Je me sens plus posée, avec un rapport aux clients beaucoup plus humain, parce qu’il y a quelque chose de plus affectif. Ils cherchent une maison, je suis dans la mienne avec mes biens immobilier­s devant les yeux. Ils y pensent nuit et jour, moi aussi, ils m’interrogen­t à tout moment et je réponds présente. Je ne crois pas que cette vie d’indépendan­te soit faite pour tout le monde, mais moi, elle me donne des ailes. Ma famille est très fière de moi, et elle me rassure quand je m’inquiète. La peur de ne pas y arriver est le plus grand ennemi de l’entreprene­ur! Alors pour bien travailler, j’ai décidé de croire en ma bonne étoile et d’agir avec enthousias­me ! Ludivine

Rens. : iadfrance.fr, Ludivine Luron.

Et sur Facebook : Ludivinelu­ron Iadfrance.

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