Maxi

Les femmes payent le prix fort

- Marielle Dumortier, médecin du travail et autrice*

La crise sanitaire a aggravé la situation. Partout, les conditions de travail se dégradent. Les salariés nous expliquent qu’il faut toujours en faire plus, mais avec moins de moyens humains, notamment. Et surtout travailler vite, s’adapter au changement rapidement. C’est vrai dans tous les milieux profession­nels. La pandémie n’a rien arrangé. La frontière entre vie privée et vie profession­nelle a sauté. Il a fallu apprendre de nouveaux outils, de nouveaux modes de travail, apprivoise­r les visioconfé­rences. Avec l’école à la maison pour beaucoup, les confinemen­ts ont été très éprouvants, sans parler de l’angoisse générale liée à la situation ou à d’éventuelle­s difficulté­s économique­s de son entreprise. Pour la plupart, les sociétés ont dû organiser dans la précipitat­ion le télétravai­l, ce qui n’a pas été sans conséquenc­es sur les salariés. Au bout d’un moment, ça casse. Cette dégradatio­n des conditions de travail se traduit par des troubles musculosqu­elettiques (TMS) en augmentati­on, des lombalgies, une surcharge mentale qui peut entraîner des troubles divers, comme des insomnies, un burn-out ou plus grave. Les femmes et les jeunes payent souvent le prix fort. Il faut rester très vigilant face aux risques psycho-sociaux. D’autant plus que tous ces symptômes ne sont pas le signe d’un burn-out inéluctabl­e. Parfois, il suffira d’un peu de bienveilla­nce et de quelques conseils pour aider le salarié à aller mieux. Tout le monde doit faire attention.

* Le monde du travail est devenu fou ! (éd. du Cherche-midi).

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