Envolez-vous en téléphérique
TRANSPORT D’ici 2023, il sera possible de rallier SaintDenis à la Montagne en à peine 4 minutes, et ce, grâce à un téléphérique panoramique. Xavier Gallot-Lavallet, dirigeant français du groupe français MND, qui a été choisi par la Cinor pour réaliser ce grand projet était dans notre île. Le Mémento l’a rencontré.
Le Mémento : Pouvez-vous nous présenter ce téléphérique ?
X. G.-L. : C’est un téléphérique qui fera 1.300 m de long. Le trajet se fera en quatre minutes. Il sera équipé de deux cabines entièrement panoramiques de cinquante places avec un design unique, réalisé pour cette installation. Entièrement vitrées, elles permettront une vue sur tout Saint-Denis, ce qui apportera un atout touristique indéniable à la ville. Ces cabines pourront transporter jusqu’à 7,5 millions de passagers par an. Elles seront accessibles aux personnes à mobilité réduite, aux cyclistes et aux mamans avec leurs poussettes.
Le départ se fera tout près du CHU de Bellepierre, le terminus se situera, lui, au niveau de la Vigie. Le téléphérique sera entièrement intégré aux réseaux de bus existants et au projet de tramway. Les travaux devraient démarrer à la fin de l’année 2021, et le téléphérique livré courant 2023. Le coût global du projet est estimé à 39,8 millions d’euros.
Le Mémento : Quelle sera votre mission ? X. G.-L. : Nous nous occupons de la partie conception des cabines, de la production, de l’assemblage. Nous nous sommes associés pour ça dans le cadre du Groupement Payenke, avec six entreprises, dont quatre réunionnaises. Il est important pour nous d’avoir des partenaires locaux, déjà pour les retombées économiques sur le territoire, et pour utiliser le savoir-faire de La Réunion dans la durée.
Nous aurons également un certain nombre de sous-traitants locaux qui nous accompagneront, notamment la société TTS, qui interviendra sur les opérations de montage et de maintenance de l’installation. Nous allons former leurs équipes pour qu’il y ait un réel transfert de savoir-faire.
Le Mémento : À quelles contraintes avez-vous été confronté ?
X. G.-L. : Le survol de la zone classée espèces endémiques. Nous créerons la ligne la plus light possible. Il n’y aura aucun pylône, ce qui permettra de survoler cette zone en n’ayant aucun impact au sol. Nous avons travaillé sur une solution intégrée pour atténuer le bruit de l’installation, afin de ne pas déranger la faune sur les zones de survol, avec des câbles spécifiques qui réduisent fortement le bruit ambiant et le bruit extérieur, aussi bien dans les stations qu’en ligne. Ce sont toutes ces technologies et ce savoir-faire que nous amenons dans le cadre de ce projet.
Le Mémento : Comment se dérouleront les travaux ?
X. G.-L. : Nous commencerons par la construction des deux ouvrages de gare où seront installées les machineries. Une fois que nous aurons monté tous les systèmes de moteur de poulies, de tension de câbles, nous déroulerons les six câbles entre les deux gares par moyen héliporté. Nous accrocherons ensuite les cabines sur ces câbles.