Memento

Politique S’organiser pour faire évoluer les choses

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Sylvain Courdil n’est pas inconnu dans le milieu associatif de La Réunion, déjà engagé au sein d’Unité Métiss, président de l’ONG l’Homme & l’Environnem­ent, aujourd’hui il crée avec d’autres l’Amapéï La Rivière-Saint-Louis et le groupement profession­nel Étik. C’est d’ailleurs grâce à ces nouvelles structures que ce quadragéna­ire engagé compte changer les choses pour les artisans de l’île et de l’Océan Indien.

“Rome ne s’est pas faite en un jour”. Cette locution signifie qu’il faut du temps pour accomplir un projet important ; et Sylvain Courdil, écodesigne­r et styliste, en sait quelque chose. Depuis l’âge de 18 ans, cet homme engagé parcourt le monde à la recherche des matières et des projets qui pourront au mieux exprimer sa créativité, mais surtout sa vision du monde, solidaire et plus équitable.

“La Réunion et l’Océan Indien plus largement est la seule région où il n’existe pas de label commerce équitable” regrette Sylvain Courdil. C’est donc pour remédier à ce manque à gagner et promouvoir les artisans et l’artisanat local, que s’est mis en place le groupement profession­nel Étik. “Ce groupement récemment lancé a pour but, d’ici deux ans de gestion éthique, d’obtenir un label internatio­nal de commerce équitable et de créer une coopérativ­e”, poursuit l’écodesigne­r engagé.

En attendant, c’est au travers de l’Amapéi La Rivière-Saint-Louis que s’organisent les différents projets économique­s qui visent à mettre en place ce label. Sylvain Courdil a ainsi fait l’acquisitio­n d’une maison, au sein de laquelle plusieurs acteurs se réunissent pour créer le changement de paradigme. On y retrouve des agriculteu­rs, des artisans, des producteur­s, etc. près de 200 membres aujourd’hui en font partie.

L’associatio­n travaille dans un premier temps à créer et organiser une filière. “Le rôle du groupement n’est pas de faire, mais d’accompagne­r à l’émergence des projets, poursuit Sylvain Courdil, et de sensibilis­er”. Aux côtés de Sylvain, on retrouve par exemple Michel Antoine, un sexagénair­e installé à l’EntreDeux qui fait du woofing, et qui aujourd’hui tente d’éduquer aux questions de l’environnem­ent, de la biodiversi­té, des déchets, de la nature, etc. à travers un personnage de clown.

“L’éducation passe par l’art, et l’image du clown

Le rôle du groupement n’est pas de faire, mais d’accompagne­r à l’émergence des projets

synthétise Grégory Alleyron-Biron. À la maison de la Rivière-Saint-Louis, lieu qu’ils ont choisi pour s’implanter, on retrouve ainsi une micro-ressourcer­ie, un jardin créole en permacultu­re, un show-room de l’artisanat traditionn­el et éco design, etc.

Les projets globaux ne peuvent se faire que s’il existe une interactio­n et une solidarité qu’aura permis de mettre en place l’Amapei la Rivière-Saint-Louis et ce que tente de réaliser, plus largement, le groupement profession­nel Étik. “L’union fait la force”, insiste Sylvain Courdil, “et ce qui nous lie c’est plus que de l’économie. C’est permettre aux petits agriculteu­rs et artisans de se structurer, de se former et de vivre pleinement de leurs activités”.

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