Le gouvernement s’intéresse enfin à l’économie
COVID-19 Attendu sur le front de l’économie depuis le début de la crise sanitaire au mois de mars, le gouvernement s’est finalement prononcé sur le sujet mi-juin. Des mesures ont été prononcées à destination du secteur privé. Si le patronat a massivement salué un président de la République à l’écoute, les membres du secteur privé attendent plus de l’exécutif.
“Madagascar en chantier”. Ces mots sont ceux d’Andry Rajoelina lors d’une rencontre au sommet le 22 juin avec le secteur BTP. Une multitude de projets d’infrastructures dans plusieurs domaines a été présentée.
Lors de son intervention télévisée du 14 juin, le président de la République a annoncé les premières mesures phares pour le secteur privé et l’économie en général, avec en point d’orgue un important programme d’investissement dans les infrastructures, un plan Marshall de 1 043 milliards d’ariary. Industrialisation était l’autre mot-clé de son intervention avec une volonté affichée de donner un coup d’accélérateur au renforcement du tissu productif local. Pour ce qui est des mesures d’atténuation des effets de la crise, les grandes lignes ont été présentées lors de la rencontre entre Andry Rajoelina et le gros du patronat le 17 juin.
Le gouvernement a mis en place trois types de soutien financiers d’urgence selon la taille des activités. Pour les clients des institutions de micro-finances, l’initiative prévoit un plan de refinancement de 80 milliards d’ariary.
Concrètement, ces établissements bénéficieront d’un taux d’intérêt concessionnel de 4.97% de la part de la Banque centrale pour qu’ils puissent accorder des taux abordables aux petits opérateurs soit inférieur à 10% contre 20% à 40% en temps normal. L’initiative prévoit alors de toucher plus de 980 000 opérateurs dont des petits exploitants et distributeurs agricoles ou encore des opérateurs individuels du tourisme, du commerce et de l’artisanat. Pour les PME/PMI, l’exécutif a dédié une enveloppe de 150 milliards d’ariary disponibles à des taux bonifiés toujours inférieurs à 10%.
20 000 entreprises sont visées par cette mesure. La troisième enveloppe, de 50 milliards d’ariary, constitue le prêt Miarina qui est un prêt sur 24 mois à un taux situé entre 8% et 9% avec un différé pouvant aller jusqu’à 6 mois.