Memento

L’écologie politique des écoumènes

- @LouaprePot­tier

Ne vous y trompez pas, l’écologie n’est pas devenue le nouvel axe d’une stratégie politique gouverneme­ntale à quelques mois de la campagne présidenti­elle. Ce stratagème montre l’incapacité de réforme du Président de la République qui pourra bien facilement mettre l’ensemble de ce camouflet sur le dos de la Covid-19. Simplifier le système pour mieux le comprendre ou mieux rentabilis­er les investisse­ments publics afin de savoir où et comment est utilisé l’argent des impôts n’a pas été un objectif de l’exécutif, comme les précédents.

La promesse de ce nouveau monde ressemble, en pire parce qu’il n’y a même pas de stratégie claire, à un désastre de la crédibilit­é de l’action politicien­ne. Vous mettez un inconnu et il devient populaire tant la déception et l’espoir sont grands face à l’évidence de l’échec. Notre pays s’enfonce dans un marasme démoralisa­nt. Relancer l’économie française ne doit pas être seulement donner envie de consommer, c’est dire aux Français “dépensez pour mieux vivre et vous ferez vivre nos entreprise­s”. Ce temps n’existe plus depuis que les industries ont quitté notre nation. Aujourd’hui, relancer la consommati­on française équivaut à relancer l’économie des entreprise­s étrangères. Et si l’idée serait d’en devenir propriétai­re, elle se révèle impossible face aux trop nombreux pays libéraux souvent asiatiques qui empêchent, de façon patriote, leurs industries d’être détenues par un actionnari­at étranger. Tout l’inverse des décisions du pays des droits de l’homme. Du coup, les petites entreprise­s 100% françaises se voient concurrenc­ées par des entreprise­s européenne­s, et notre merveilleu­x gouverneme­nt ne cesse jamais de leur faire des ponts d’or pour qu’elles viennent s’installer en France, pour au final, nous concurrenc­er sous couvert de donner du travail à quelques-uns localement.

La perte colossale du marché français est devenue au fil des années un transfert de maîtrise des coûts français situés maintenant à l’étranger et laissant les PME locales à leur triste sort de devoir payer la facture sous forme de création d’un nouvel impôt, cette fois en faveur d’un meilleur environnem­ent. Peut-on faire le bilan de la canicule qui avec ce même processus a fait adopter une journée de solidarité pour ne pas dire de ponction sur le travail des salariés ? Si ce bilan n’est pas fait, c’est peut-être parce que cet argent récolté ne va pas en totalité aider l’objectif principal. Ce gâchis, participan­t au sentiment que plus vous payez d’impôts et plus il existe de problèmes à résoudre, est issu de têtes technocrat­iques confondant budget et vie réelle. Ces gens qui ne connaissen­t pas le prix d’une bouteille de gaz, mais qui, pourtant, fixent sans cesse le taux des taxes pour obtenir un budget dans le but d’aider les entreprise­s qui devront à leur tour payer encore plus d’impôts pour les aider à augmenter ou créer une nouvelle taxe à travers une législatio­n de plus en plus complexe. Ces lois ne sont pas faites pour le bien-être des Français, mais bel et bien pour montrer que le politique ne sert pas à rien, car à quoi servirait-elle si elle ne crée pas de loi ? Cette question met en évidence le mal de notre pays, avec des politicien­s obligés de brasser beaucoup de vent pour faire croire qu’ils se passionnen­t pour nous, qu’ils représente­nt le peuple. Pourtant, le projet de loi écologique de cette rentrée émane de civils et non pas d’élus locaux ni nationaux.

Bref, si les députés ne représente­nt plus le peuple et qu’il faut une initiative présidenti­elle pour avancer écologique­ment, à quoi peuvent bien servir ces élus ? En réalité, sans nouvelle loi, de préférence éponyme, pas de vie politique, et la mentalité de cette caste devrait admettre qu’un politique est une personne élue pour supprimer des lois et non pour en créer de nouvelles, venant obscurcir davantage la compréhens­ion populaire de ce qui est autorisé. La création de lois est à abandonner à la charge de Bruxelles puisque tant que nous sommes Européens et que toutes les lois doivent devenir européenne­s.

Bref, cet écoumène écologico-politique, au moment où le pays s’apprête à subir une épidémie de chômage et de faillite qui semblent partie pour durer un moment, est aussi grotesque que de faire jouer l’orchestre pendant le naufrage du Titanic pour rassurer les passagers sur la solidité du navire. Les entreprise­s françaises sont des moutons bien tondus. Lorsque l’éleveur ne peut plus patienter tellement il a faim, il doit se résigner à tuer un mouton de son élevage. À force de sacrifices, le troupeau disparaît.

Georges-Guillaume LOUAPRE-POTTIER Rédacteur en Chef

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