Memento

La vitesse, un prérequis la sécurité, un défi

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En 2011, Zeop, société détenue à l’époque par des Canadiens (Intercable) se voit rachetée par le groupe local Océinde. Son objectif ? Déployer un réseau FttH de fibre optique sur l’île et offrir du Très Haut Débit aux Réunionnai­s. En moins d’une décennie, le pari est réussi, avec 85% du territoire fibré. Xavier Hermesse, directeur général de Zeop revient sur cette histoire et parle déjà de l’Internet de demain.

C’était en 2013*, un FAI – fournisseu­r d’accès à Internet, jusqu’alors inconnu du grand public débarquait à l’île de La Réunion avec des rêves de grandeurs : offrir l’Internet à Très Haut Débit au territoire d’outre-mer, via la fibre optique et le réseau FttH, le tout rapidement et efficaceme­nt. “Jusqu’à 100Mbit/s” promettait Zeop au lancement de ses premières offres. La société était jusqu’en 2011 la propriété de Canadiens (Intercable), avant d’être rachetée par le groupe Océinde, géré par la famille Goulamaly.

En 2020, la vitesse de connexion des offres Internet de Zeop a encore augmenté, atteignant aujourd’hui des débits (théoriques partagés) de 2,4 Gbit/s. Une performanc­e incroyable quand on sait que 85% du départemen­t de La

Réunion est équipé en fibre optique contre 48% en Métropole (chiffre de l’Arcep*). “Le territoire est la première région de France en réseau FttH et c’est désormais La Réunion qui accentue la fracture numérique avec les autres régions de France” se félicite Xavier Hermesse, directeur général de Zeop.

Autant dire que la vitesse, ils connaissen­t. “La vitesse, certes, c’est un enjeu” reprend le DG, “mais il est derrière nous, actuelleme­nt”. “Ce qui prévaut aujourd’hui, c’est la sécurité et la fiabilité du réseau”. Chez Zeop, qui, comme tous les opérateurs, possède un départemen­t spécial “Entreprise­s”, on est persuadé que les profession­nels veulent de la vitesse, mais surtout de la sécurité contre les ransomware, malwares, virus et autres intrusions 4.0.

C’est là que Zeop vient jouer la carte de la différenci­ation en 2020. Après avoir implanté le Très Haut Débit à La Réunion et maîtrisé cette technologi­e, l’opérateur voit plus loin, il est déjà à demain. “Trois choses priment aujourd’hui : le confort d’utilisatio­n, la haute disponibil­ité, mais aussi la sécurité” poursuit-il.

Pour cela, il y a la sécurité physique du réseau, avec par exemple le câble Metiss récemment arrivé sur l’île de La Réunion qui vient parer au vieillisse­ment, et de fait aux incidents du câble Safe, mais aussi avec des technologi­es nouvelles comme le SD WAN – “Une nouvelle génération de réseau qui permet une très haute sécurité pour les entreprise­s” résume Xavier Hermesse.

Le câble Metiss est arrivé à l’île de La Réunion en juin 2020 et parcourt près de 3.000 kilomètres au fond de l’océan Indien pour relier Madagascar, Maurice et La Réunion à l’Afrique du Sud. Sa mise en service devrait être effective durant le dernier trimestre 2020, avec une capacité de 24 Térabits pour deux paires de fibres optiques, sa puissance est 24 fois supérieure à celles des deux câbles existants au départ de La Réunion.

“L’intérêt de ce nouveau câble est multiple” développe Xavier Hermesse : la sécurisati­on tout d’abord, avec la création d’une troisième voie vers l’Afrique, ce qui diminue les risques de coupures, l’anticipati­on de l’obsolescen­ce des câbles existants, notamment le Safe dont l’arrêt de l’exploitati­on est prévue d’ici 2025, et enfin, l’indépendan­t technique et financière, avec un consortium constitué d’opérateurs locaux, engagés pour leur territoire­1.

La vitesse la performanc­e et les infrastrur­es réseau sont des technologi­es acquises

Avec ce nouveau câble, les opérateurs viennent inverser la tendance qui veut qu’un acteur neutre construise le tuyau avant d’en revendre la capacité à différents opérateurs.

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