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Vélo électrique, c’est moment d’acheter !

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- Par Jean Savary

Habitué des boucles cyclistes de 40 km en Charente-maritime, Michel, 72 ans,

plaisante : « J’ai toujours été un excellent descendeur ! Mais depuis que j’ai eu mon vélo électrique, il y a trois ans, je largue mes amis dans les côtes. Les efforts sont toujours là,

mais ils ne sont plus démesurés. » C’est le signe distinctif des vélos à assistance électrique (VAE) : les déplacemen­ts sont facilités par un moteur de 250 watts maximum, à condition de pédaler, et sans pouvoir dépasser les 25 km/h. La réglementa­tion européenne fixe ces limites. Ensuite, la technique varie selon les modèles.

QUELS CRITÈRES RETENIR ?

f L’emplacemen­t du moteur. À l’avant, à l’arrière ou au centre, à l’intérieur du pédalier sur les vélos haut de gamme, la position du moteur, comme celle de la batterie, influe sur la maniabilit­é : « Le moteur pédalier fournit une assistance plus fluide et régulière, c’est comme pédaler vent dans le dos », commente Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette. Un vélo regroupant tout à l’arrière est pénible à transporte­r dans le train ou dans les escaliers.» f La batterie. Elles sont toutes amovibles

pour la recharge et de type lithium-ion. Leur puissance s’exprime en volts (V), et leur autonomie en ampères heures (Ah). « En roulant à la même vitesse, en fournissan­t le même effort, une batterie 36 V/12 Ah fera plus de kilomètres qu’une 24 V/12 Ah, car on la

solliciter­a moins », note Sébastien Corradini, responsabl­e des éditions chez Vélovert et Vélotaf. Monter en gamme pour une batterie plus puissante sera appréciabl­e pour les fortes montées. Mais attention à l’autonomie annoncée, elle vaut sur terrain plat et sans vent, avec des pneus bien gonflés !

f Le display (ou console de bord). Il regroupe les commandes électrique­s : un bouton on/off, une touche +, une touche –, parfois le mode piéton (ou assistance au démarrage) pour sortir d’une rampe de parking sans effort ou redémarrer en côte sans pédaler. Des diodes indiquent la charge de la batterie et le niveau d’assistance enclenché parmi les trois à cinq proposés. L’idéal, c’est un écran LCD qui donne aussi le kilométrag­e et la vitesse.

f Dérailleur ou moyeu à vitesses ? Le dérailleur a pour lui son coût modéré et sa légèreté, mais impose d’avancer pour changer de rapport. Le moyeu à vitesses permet, lui, de

« rétrograde­r à l’arrêt pour repartir facilement,

et il ne déraille jamais. C’est parfait en ville,

lorsqu’il faut sans cesse s’arrêter », note Céline Forestier du réseau de magasins Cyclable.

Mais il est parfois associé à un freinage par rétropédal­age empêchant de tourner le pédalier à l’arrêt pour repartir pied droit en haut, ce qui peut être très gênant.

Les pneus. Préférez les pneus renforcés contre les crevaisons, car le moteur d’un VAE, lourd à déplacer, complique le démontage de la roue. Mieux vaut négocier cette option dès l’achat (20 à 40 euros le pneu renforcé).

POUR LES COURTS TRAJETS

« Pour faire 10 ou 15 km aller-retour, de jour et par beau temps, tout VAE convient, pour peu qu’il soit équipé de pneus anticrevai­sons », estime Céline Forestier. Pas besoin d’une batterie à fort ampérage, qui alourdit vélo et facture. Pour des trajets plus longs, par tous les temps et de nuit, il faut ajouter un éclairage de type LED alimenté par la batterie ou par moyeu dynamo, mais surtout pas à piles. Prévoir une batterie offrant une autonomie largement supérieure à la longueur du trajet quotidien pour le jour où, fatigué ou avec le vent de face, vous lui demanderez le maximum. Quant aux équipement­s, le grand panier à l’avant avec housse étanche est bien utile pour garder un oeil sur le sac à main ou l’ordinateur, la tige de selle suspendue aide à protéger les vertèbres en amortissan­t les gros cahots, et la sonnette avertira les distraits. Attention, les gros pneus pour pavés, à la mode, adhèrent mal au bitume mouillé.

POUR DES DISTANCES PLUS LONGUES

Côté batterie, sauf à la recharger à l’étape – en comptant deux à trois heures pour récupérer 80 % –, il faut prévoir très largement pour faire face à l’imprévu. «Avec quelques gros dénivelés, un vent de face et un enfant sur le siège, une

autonomie théorique de 50 km peut se réduire à 20 ou 30 km, voire moins après deux ou trois

ans », prévient Sébastien Corradini. Batterie déchargée, le pédalage est pénible en raison du surpoids de 10 à 15 kg. Avec un siège enfant à l’arrière, éviter la batterie sous le portebagag­es qui rehausse celui-ci, rendant le vélo instable en charge. Pour la randonnée, pensez au porte-bidon, aux solides jantes à double paroi, aux sacoches latérales étanches et au chargeur. Éviter le panier de guidon qui alourdit la direction dans les chemins de terre.

OÙ L’ACQUÉRIR ?

Mieux vaut éviter l’achat sur Internet, car il faut pouvoir essayer son vélo. Le service après-vente est déterminan­t : en cas de pépin, qui renverra en garantie un vélo de 25 kg par la poste dans son énorme carton ? Certains vendeurs proposent une location d’une journée, remboursée en cas d’achat. Si le vélo est emporté en vacances, mieux vaut l’acheter auprès d’une chaîne de magasins (Vélo & Oxygen, Cyclable, Culture Vélo, Veloland, Mondovelo, etc.), afin de pouvoir faire jouer la garantie loin de chez soi.

À l’essai, vous pourrez sélectionn­er la taille de cadre adaptée à votre gabarit pour pédaler avec les jambes en extension en vous sentant à l’aise. Une potence de guidon réglable permet de choisir une position droite ou penchée. Veiller à ce que le display soit sous la main : on ne doit pas lâcher la poignée pour le manipuler. Concernant la partie électrique, se fier à ses impression­s plus qu’aux conseils du vendeur : on peut préférer l’assistance « bondissant­e » d’un rustique moteur avant à celle, très subtile, d’un moteur pédalier haut de gamme. Et gare à la surenchère technique : des freins à disques freinent un peu mieux sous la pluie mais sont plus fragiles, une fourche télescopiq­ue n’est indispensa­ble que sur un vélo tout chemin (VTC). Pour un vélo de ville, mieux vaut une tige de selle suspendue toute simple à 30 euros qu’une fourche suspendue, car vous ne serez pas en appui sur les poignets. C’est le bas du dos qui supporte le poids du buste. En revanche, ne mégotez pas sur l’éclairage : un phare LED consomme bien moins d’électricit­é qu’un halogène, permet d’être bien visible le jour et d’y voir correcteme­nt la nuit.

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