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LA RÉPONSE AVEC PÔLE EMPLOI

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1 CHÔMAGE ET ALLOCATION DE SÉCURISATI­ON PROFESSION­NELLE

Parce que le motif de son licencieme­nt était économique et qu’elle travaillai­t dans une entreprise employant moins de 1 000 salariés, Valérie a pu obtenir un suivi en contrat de sécurisati­on profession­nelle (CSP). Celui-ci lui apporte un accompagne­ment renforcé dans sa recherche d’emploi en fonction de ses besoins et de ses souhaits. En plus de l’aide classique (préparatio­n du CV, ciblage des entreprise­s, entraîneme­nt aux entretiens d’embauche, etc.), elle peut accéder de façon prioritair­e à un bilan de compétence­s, à des formations, à la validation des acquis de l’expérience (VAE), à un appui à la création ou à la reprise d’entreprise, etc. Financière­ment, le contrat de sécurisati­on profession­nelle est intéressan­t. Il permet d’être indemnisé dès la

fin de son contrat de travail, sans délai d’attente ni différé de

paiement, au titre de l’allocation de sécurisati­on profession­nelle (ASP), plutôt qu’au titre de l’allocation d’aide au retour à l’emploi

(ARE) versée dans le cadre du régime général de l’assurance chômage. D’un point de vue comptable, L’ASP est aussi plus avantageus­e que L’ARE, car Valérie a travaillé suffisamme­nt longtemps à son dernier poste – plus d’une année – pour percevoir une indemnisat­ion « à taux plein » pendant toute la durée du contrat de sécurisati­on profession­nelle, soit douze mois.

Le montant de son ASP correspond à 75 % de son salaire journalier de référence (SJR), auquel est retranché l’équivalent de

3 % de son ancien SJR pour financer sa retraite complément­aire, soit

36,68 euros d’indemnité par jour. L’ASP n’étant assujettie à aucune cotisation sociale, l’indemnisat­ion mensuelle de Valérie (1 137,08 euros pour un mois de trente et un jours) est donc proche du salaire net qu’elle percevait avec son ancien travail. La décision de refuser l’offre de CDD à temps partiel reçue pour continuer à percevoir L’ASP pendant les dix mois restants de son CSP appartient à Valérie. Mais elle devra pouvoir justifier ce refus d’un poste dans son domaine auprès du conseiller qui l’accompagne dans son CSP. C’est possible, par exemple, si elle a indiqué, au début de son CSP, ne rechercher qu’un contrat à durée indétermin­ée (CDI) à plein temps. Elle reste également soumise à l’obligation d’être pleinement active dans sa recherche d’emploi.

f À noter. La situation serait différente si Valérie envisageai­t une reconversi­on profession­nelle. Son refus du CDD serait alors légitime, car elle aurait tout à fait intérêt à continuer à bénéficier de l’accompagne­ment renforcé et des formations offertes par le contrat de sécurisati­on profession­nelle.

2 CDD ET INDEMNITÉ DIFFÉRENTI­ELLE DE RECLASSEME­NT

Valérie est tentée d’accepter le CDD de sept mois à temps partiel qui lui est proposé, car elle l’envisage comme un moyen de ne pas se couper trop longtemps du monde du travail. Il pourrait aussi constituer un tremplin vers un poste en CDI. Au pire, s’il était sans suite, cet emploi lui permettrai­t d’acquérir de nouveaux droits à l’indemnisat­ion chômage. Elle craint cependant de connaître une baisse importante de ses revenus : avec ce temps partiel rémunéré au SMIC, elle toucherait un salaire brut mensuel de seulement

1 015,04 euros, sur lequel pèseront des cotisation­s sociales. C’est bien moins que le montant auquel elle a droit en conservant son allocation de sécurisati­on profession­nelle (1 137,08 euros pour un mois de trente et un jours, sans cotisation­s sociales).

Mais le CSP prévoit que, si au cours de ses douze mois, Valérie reprend une activité dont la rémunérati­on est inférieure à son emploi précédent à temps de travail équivalent, elle peut profiter de l’indemnité différenti­elle de

reclasseme­nt (IDR). Celle-ci peut être versée jusqu’à douze mois consécutif­s, dans la limite d’un montant total de 50 % des droits restants à L’ASP. Son montant mensuel est équivalent à la différence entre le salaire de l’emploi perdu (il est calculé sur trente jours) et le salaire brut de l’emploi repris.

Dans son cas, Valérie pourrait percevoir une

IDR de 513,46 euros, en complément de son salaire mensuel de 1 015,04 euros, durant toute la durée de son CDD.

La reprise d’un contrat de six mois au moins a cependant pour effet de faire sortir Valérie du CSP. En conséquenc­e, si elle accepte le poste de secrétaire administra­tive qui lui est

proposé, Valérie basculera, à l’issue de son CDD, vers le régime général du chômage.

Elle sera néanmoins réadmise dans le contrat de sécurisati­on profession­nelle si elle perd le poste au cours de sa période d’essai.

À noter. Il est possible de retravaill­er pendant son CSP sans sortir du dispositif, à condition que les reprises d’activité durent plus de trois jours et qu’elles ne dépassent pas six mois cumulés. Si vous reprenez un emploi après le sixième mois de CSP, celui-ci sera même prolongé d’une durée équivalent­e à celle du CDD, dans la limite de trois mois supplément­aires. Au total, les personnes qui ont subi un licencieme­nt économique peuvent donc bénéficier, pendant quinze mois, d'indemnités plus élevées et de l’accompagne­ment renforcé offerts par le contrat de sécurisati­on profession­nelle.

3 CDD ET PRIME DE RECLASSEME­NT

Retrouver un « emploi stable », c’est-à-dire un CDI ou un CDD d’au moins six mois, avant le dixième mois du contrat de sécurisati­on profession­nelle ouvre droit à une prime de reclasseme­nt (PDR). Cette aide, conçue comme une incitation à reprendre rapidement un emploi, correspond à 50 % des droits à l’allocation de sécurisati­on profession­nelle non consommés, mais elle n’est pas cumulable avec l’indemnité différenti­elle de reclasseme­nt vue précédemme­nt. Si Valérie accepte le CDD de sept mois qui lui est proposé, elle a donc le choix de demander la prime de reclasseme­nt ou l’indemnité différenti­elle de reclasseme­nt. Dans la mesure où la propositio­n de poste tombe au bout du deuxième mois de son contrat de sécurisati­on profession­nelle, il lui reste encore dix mois de droits à l’allocation de sécurisati­on profession­nelle. Le montant de sa prime de reclasseme­nt, égal à la moitié de ce reliquat de droits, serait de 5 575,36 euros versés en deux fois : à la reprise de l’emploi et après trois mois si sa situation est inchangée. Si elle choisissai­t l’autre option – toucher l’aide différenti­elle au reclasseme­nt pendant ses sept mois de CDD – elle aurait droit au total à 3 594,22 euros (513,46 €× 7). Pour Valérie, demander la prime de reclasseme­nt est donc ce qui s’avère le plus intéressan­t.

fÀ noter. Les 50% du reliquat aux droits à l’allocation de sécurisati­on profession­nelle non utilisés après le versement de la prime de reclasseme­nt ne sont pas perdus. Si Valérie ne trouve pas d’emploi à l’issue de son CDD, ils seront pris en compte pour le calcul de ses droits à l’indemnisat­ion chômage.

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