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Dépanneur, garagiste : quel est le juste prix ?

- Par Jean Savary

SEULS 37 % DES AUTOMOBILI­STES FRANÇAIS ONT UNE BONNE OPINION DES GARAGISTES… MAIS 77 % SONT SATISFAITS DU LEUR(1). EN PANNE SUR L’AUTOROUTE, LOIN DE CHEZ VOUS, TRAITEZ AVEC LE PROFESSION­NEL EN TOUTE CONNAISSAN­CE DE CAUSE.

VOUS DEVEZ APPELER UN DÉPANNEUR

La majorité des contrats d’assurance auto prévoient une assistance directemen­t payée par la compagnie. Mais certains excluent toute prise en charge à moins de 25 ou 50 km du domicile. Mieux vaut alors tomber en panne sur l’autoroute, une voie express ou une rocade, où les tarifs sont encadrés. Ailleurs, les prix sont libres et peuvent atteindre des sommets à force de supplément­s (voir encadré). Et il est difficile de faire jouer la concurrenc­e, car peu de dépanneurs communique­nt leurs tarifs au téléphone ou sur leur site. Leurs seules obligation­s : remettre une facture et afficher leurs prix dans leurs locaux et sur le camion. Une fois sur place, le déplacemen­t est dû, même si on renonce au remorquage. Les arnaques ont plus souvent lieu à la réparation dans l’atelier du dépanneur. Méfiance s’il s’agit d’un garagiste indépendan­t non affilié à un réseau ou d’un épaviste. Quitte à payer quelques kilomètres de plus, mieux vaut faire conduire sa voiture chez son garagiste ou chez un agent du constructe­ur.

VOUS FAITES APPEL À UN GARAGISTE

Si vous ne connaissez pas de profession­nel fiable, préférez un concession­naire ou un garagiste affilié à un réseau franchisé (AD garage, Euro Repar, First Garage, Bosch, etc.). En cas de problème, le recours sera plus facile

auprès du siège de l’entreprise (voir ci-contre). Pour éviter les réparation­s inutiles, faites établir un ordre de réparation qui détaille les manifestat­ions de la panne. « Toute opération sans rapport avec elle ne pourra vous être facturée qu’après un nouvel accord de votre part », précise Philippe Debouzy du Conseil national des profession­s de l’automobile (CNPA). Sur ce document, cochez la case « Récupérer les pièces remplacées » pour signifier qu’en cas de doute, vous les ferez expertiser. « Si les travaux sont importants, demandez un devis détaillé avec engagement sur le délai », afin de faire jouer la concurrenc­e. Rappelez si besoin qu’un garagiste se doit d’informer par écrit son client de l’usure ou de la défaillanc­e d’un élément de sécurité, mais qu’il ne peut pas effectuer la réparation sans son accord formel.

Au premier rang des facturatio­ns abusives figure l’essai routier. Il ne se justifie pas pour une vidange, un changement de pneu ou de freins. Pour pouvoir vérifier qu’il aura bien été réalisé lorsque c’est nécessaire, « relevez ostensible­ment le kilométrag­e au moment de

confier la voiture », conseille Vincent Designolle de la DGCCRF. Dans tous les cas, il ne doit pas excéder 0,30 Mo (unité de main-d’oeuvre), soit quinze minutes. Toute interventi­on obéit en effet à un barème de temps établi par le constructe­ur, exprimé en centièmes d’heure : 0,45 correspond à 45/100e d’heure, soit vingt-sept minutes. Le client n’a pas à payer pour une recherche de panne infructueu­se. Par exemple, si le garagiste passe trois heures pour trouver qu’un fusible à 20 centimes fissuré doit être changé, le client ne doit payer que le temps « utile », soit quinze minutes au maximum. En revanche, l’utilisatio­n de la valise diagnostic, même pour cinq minutes, est facturée au forfait. Le garagiste a obligation de résultat. Si vous estimez la panne mal réparée, il faut payer pour récupérer le véhicule et signaler le dysfonctio­nnement sur la facture et son double. Le garagiste est alors tenu de mettre la voiture en état à ses frais. Si la facture est extravagan­te et qu’il retient le véhicule en attente du paiement, rendez-vous la police ou la gendarmeri­e pour porter plainte.

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