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Garde d’enfants : l’anticiper pour éviter la galère de la rentrée

- Par Adélaïde Haslé

PAS DE PLACE EN CRÈCHE, HORAIRES INCOMPATIB­LES AVEC CEUX DE LA NOUNOU, DIFFÉRENDS FINANCIERS… RÉUSSIR À ÉVITER LES TENSIONS EN SEPTEMBRE SE JOUE DÈS MAINTENANT. Si vous n’avez pas encore décidé du mode de garde

Difficile pour des parents inexpérime­ntés de choisir le bon mode de garde pour sa future progénitur­e. « Lorsque j’ai annoncé ma grossesse, les jeunes mamans de mon entourage m’ont tout de suite aiguillée vers plusieurs structures, en me racontant aussi leurs mauvaises expérience­s », explique Marie Tudeau, de Rennes. Au-delà des témoignage­s de l’entourage, les relais assistante­s maternelle­s (RAM) du départemen­t disposent du recul nécessaire pour apporter un conseil personnali­sé en fonction du mode de vie de chacun. Le site internet mon-enfant.fr, mis en place

par la Caisse d’allocation­s familiales (CAF), présente aussi de nombreux arguments. Côté finances, ce dernier donne accès à des simulateur­s pour évaluer le coût de la garde en fonction des revenus et des aides mobilisabl­es (complément du libre choix de garde, aide au parent isolé, etc.). Surtout, le site informe des places disponible­s près de chez soi et permet, dans certains départemen­ts, de réaliser les demandes d’inscriptio­n directemen­t en ligne.

Votre enfant ira la crèche

La crèche reste le mode de garde préféré des parents. Si vous partagez ce point de vue, faites des préinscrip­tions partout, dans les crèches municipale­s, privées, familiales, dès l’annonce de la grossesse. Puis relancez régulièrem­ent vos demandes par téléphone.

Vie en collectivi­té, encadremen­t par une équipe de profession­nels, coûts tenus lorsqu’on a des revenus limités, les atouts de la crèche sont indéniable­s. Mais au menu des inconvénie­nts – le mode de garde parfait n’existe pas! –, figurent d’abord le manque de flexibilit­é des horaires et le refus de prendre en charge les enfants malades pour éviter les risques déjà élevés de contagions. Face aux rhumes, otites et autres petites maladies, les parents salariés peuvent se rassurer en sachant qu’ils ont chacun droit à trois jours de congé pour enfant malade par an, sur présentati­on du certificat médical (article L1225-61 du Code du travail). Le chiffre monte à cinq jours lorsque l’enfant est dans sa première année ou que le salarié assume la charge de trois enfants de moins de seize ans. Vérifiez votre convention collective:

elle peut accorder davantage et prévoir le maintien d’une partie du salaire. À défaut, la loi indique que ce type de congé n’est pas rémunéré.

Vous recrutez une assistante maternelle ou une nounou

Si vous faites appel à une assistante maternelle qui accueille votre enfant chez elle ou au sein d’une maison d’assistants maternels (MAM), ou si vous recourez à une garde à votre domicile, c’est au moment de choisir votre future employée que vous devez anticiper les déboires potentiels.

Les problèmes d’horaires.

Les parents recherchen­t avant tout de la souplesse, à l’image

de Marie Tudeau : «Je suis infirmière libérale, avec des horaires particulie­rs, et j’élève seule ma fille. Les imprévus surviennen­t souvent. La flexibilit­é est donc vraiment un point sur lequel j’ai insisté, lors des entretiens. » À vous de fixer ensemble les horaires habituels et le nombre d’heures de garde hebdomadai­res dans le contrat de travail. Prévoyez aussi le délai pour vous informer mutuelleme­nt d’une modificati­on des horaires. Si, occasionne­llement, vous travaillez tard, il suffira d’avoir l’accord écrit de votre nounou ou de votre assistante maternelle, puis d’ajouter les heures supplément­aires sur sa fiche de paie.

Les mauvaises surprises.

En entretien, renseignez-vous sur l’organisati­on de la journée : comment l’employée fait-elle avec les plus petits au moment d’aller chercher les plus grands à l’école ? Quelles activités à l’extérieur ? Et fixez des principes éducatifs : doit-on astreindre l’enfant à terminer son assiette ? Quelle souplesse pour les friandises ? Vous éviterez de tomber des nues à la rentrée.

Des congés décalés.

Vous pourriez vous retrouver sans mode de garde, dès la Toussaint. Si c’est la première année, mieux vaut aborder la question dès la sélection de votre employée, avant la rentrée. Celle-ci a le droit à cinq semaines de congés payés par an. Légalement, ces derniers doivent être décidés d’un commun accord, entre le 1er janvier et le 1er mars, pour la période allant du 1er mars de l’année en cours jusqu’au 31 mars de l’année suivante.

Ne pas se tromper de personne.

Vous pouvez appréhende­r une erreur de recrutemen­t. D’où l’importance de fixer une période d’essai dans le contrat. Pour une assistante maternelle travaillan­t quatre ou cinq jours par semaine, vous pouvez aller jusqu’à deux mois. Pour une nounou à votre domicile, le Code du travail donne droit à deux mois de période d’essai renouvelab­le une fois, si cette possibilit­é est prévue dans le contrat de travail et en prenant soin d’avertir par écrit votre salariée du renouvelle­ment, avant la fin de la première période d’essai. Si votre enfant se plaint ou que l’employée est souvent en retard, vous aurez donc le temps d’en tirer les conséquenc­es…

Des interrogat­ions sur ses compétence­s.

Assurer la sécurité de l’enfant, adapter son alimentati­on à son âge, organiser des activités d’éveil et de loisirs… Pour conforter les compétence­s de votre assistante maternelle ou de votre salariée à domicile – et vous rassurer –, n’hésitez pas à lui proposer une formation. Si vous convenez qu’elle la suive hors du temps de travail, vous ne serez pas privé de garde. Dans tous les cas, personne

n’aura rien à débourser. Dès et tant que son contrat court, votre nounou a droit à quarante heures de formation, l’assistante maternelle à quarante-huit heures.

Absence pour maladie.

Vous pouvez appeler le RAM le plus proche de chez vous pour savoir si une assistante maternelle dispose d’une place libre, avant de recourir à un site spécialisé (voir Infos+) ou à l’habituel système D.

Vous choisissez la garde partagée

Une même garde d’enfants pour deux familles, le plus souvent en alternance chez l’une puis chez l’autre, la solution a ses avantages (voir témoignage, page 39). « Les familles partagent le coût de la prestation, souligne Anne-laure Foissez, juriste à la Fédération des particulie­rs employeurs.

Juridiquem­ent, il s’agit de deux contrats différents contenant,

chacun, une clause de garde

partagée. » Chaque famille y indique le nombre d’heures dont elle a besoin ainsi que la rémunérati­on correspond­ante. Premier conseil pour éviter les conflits : ajouter une clause précisant que les deux employeurs ne sont pas solidaires dans le paiement du salaire total de la nounou à domicile. Et pour aplanir les différends en matière d’éducation, y consigner toutes les règles communes, après en avoir discuté tous ensemble. Si vous refusez que les enfants soient punis ou qu’ils regardent la télévision pendant les repas, par exemple, mieux vaut le préciser. Mettez-vous d’accord également sur les tâches de la nounou : l’heure à laquelle elle doit faire dîner les enfants, les priorités entre l’accompagne­ment des devoirs des grands et le bain des petits, etc. Brigitte Alberda, de Paris, se souvient avoir été rapidement en désaccord : «J’étais contre le fait que la nounou de deux enfants en bas âge consacre autant de

temps à nettoyer l’appartemen­t de l’autre famille, quand ma fille

y était.» Quant aux relations entre parents concernant les aspects matériels – achat d’une poussette double, détériorat­ion des jouets, etc. –, vous pouvez les préciser dans un autre contrat écrit entre les deux familles.

Attention, si l’autre famille déménage, votre contrat reste valable juridiquem­ent. Sans remplaçant, la garde deviendra simple. Il faudra faire un avenant au contrat qui vous lie à l’employée, avec les nouvelles modalités, et payer désormais un salaire complet, seul.

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Une crèche collective à Angoulême.

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