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Le plaisir d’apprendre avec les MOOCS

PÂTISSERIE, VIDÉO, BOTANIQUE… CES COURS EN LIGNE OUVERTS À TOUS PERMETTENT DE CULTIVER SES PASSIONS. ILS S’ADRESSENT À UN LARGE PUBLIC, ET ILS SONT GRATUITS !

- Par Chantal Masson

QU’EST-CE QU’UN MOOC ?

Cet acronyme (Massive Open Online Course) désigne un cours en ligne ouvert à tous. Le MOOC permet d’acquérir ou d’enrichir ses connaissan­ces dans de nombreux domaines techniques et culturels (photo, cuisine, langue, culture générale, management, etc.) grâce à des leçons dispensées sur Internet, sans rien débourser. Dans le cadre de la formation profession­nelle, les MOOCS ont pour objectif d’enrichir un curriculum vitae, mais ils peuvent être suivis juste pour le plaisir.

QUI LES ÉLABORE ?

Essentiell­ement des université­s, des écoles publiques et privées, des instituts de formation, mais aussi des associatio­ns, des musées, des entreprise­s… Toutes ces structures mettent leur savoir à la portée du plus grand nombre, lors de sessions gratuites

de cours en ligne. « C’est une façon d’être plus visible, de gagner de la notoriété en France et à l’étranger : les MOOCS francophon­es sont suivis partout dans le monde, explique Luc Deheuvels, responsabl­e du projet MOOC Kits de langues à l’institut national des langues

et civilisati­ons orientales (Inalco). En outre, ces organismes disposent là d’un moyen de tester de nouvelles formes de pédagogie pour que les enseignant­s les utilisent ensuite en présence de leurs élèves. »

COMMENT SE DÉROULE L’ENSEIGNEME­NT ?

Attendez-vous à suivre un programme précis, conçu par une équipe pédagogiqu­e. En général, chaque lundi, sur le site, vous disposez de tutoriels sous forme de courtes vidéos (quelques minutes) et de liens renvoyant vers de la documentat­ion et, en fin de semaine, de questionna­ires rapides (les quiz) permettant de vérifier les acquis. L’interactiv­ité caractéris­e ces cours à distance. Des rendez-vous synchrones vous permettent de « chatter » avec l’équipe pédagogiqu­e. Vous pouvez aussi communique­r avec les autres apprenants grâce aux forums et aux groupes instaurés sur les réseaux sociaux autour du MOOC, par exemple sur Facebook. La plupart du temps, les élèves s’entraident, les enseignant­s n’intervenan­t que sur les questions trop pointues ou pour préciser, rectifier une réponse. « Nous ouvrons la parole et créons une vraie dynamique, une communauté de Mooceurs avec les professeur­s autour d’un même centre d’intérêt », insiste Maxime Jore, directeur de la recherche et de l’innovation à Gobelins, L’école de l’image, qui édite des MOOCS pour apprendre à fabriquer des objets créatifs connectés ou à tourner des vidéos à partir d’un smartphone.

QUELS CONTENUS PRIVILÉGIE­R ?

Certains MOOCS se contentent de diffuser des cours magistraux filmés. Mieux vaut les éviter, car ils suscitent vite l’ennui. « Pour être attirant, un MOOC doit être ludique, convivial,

inventif… », rappelle Thierry Curiale, fondateur de Solerni chez Orange, qui ambitionne d’offrir un catalogue de MOOCS culturels innovants (Louis XIV, Picasso, L’histoire de l’art, etc.), en partenaria­t avec des musées.

QUELLE EST LA DURÉE DE LA FORMATION ?

Les MOOCS se déroulent sur plusieurs semaines (trois à huit en général) selon un calendrier précis. Mais, de plus en plus, les contenus demeurent accessible­s à l’issue du cycle d’enseigneme­nt. Dans ce cas, vous êtes privé de l’interventi­on de l’équipe d’animation.

QUEL EST LE RYTHME D’APPRENTISS­AGE ?

Vous pouvez suivre l’intégralit­é du MOOC ou picorer les cours qui vous plaisent, arrêter quand vous le désirez sans avoir à rendre des comptes, sauf à vous-même… Si les nouveaux contenus sont mis en ligne en début de semaine, vous pouvez les découvrir le jour de votre choix, la nuit, le week-end, selon

vos disponibil­ités et vos envies. Vous avez la possibilit­é de revenir autant de fois que vous le souhaitez sur une vidéo, une notion mal assimilée. Chacun suit l’enseigneme­nt à son rythme, à l’abri de toute pression exercée par un enseignant ou les élèves.

UN NIVEAU MINIMAL S’IMPOSE-T-IL ?

Non. Il peut simplement être conseillé pour certains MOOCS très techniques. Si vous surévaluez votre niveau, vous risquez seulement d’être découragé rapidement et d’abandonner le cursus en chemin.

COMMENT SONT VALIDÉS LES COURS ?

Seuls ceux qui auront suivi l’intégralit­é des cours et obtenu une certaine moyenne aux quiz (50 ou 70 % de bonnes réponses, selon le MOOC) pourront prétendre à une attestatio­n d’assiduité prouvant qu’ils ont compris l’essentiel. Certains MOOCS prévoient même une certificat­ion, une sorte d’examen en ligne ou en salle, généraleme­nt payante

(60 à 100 euros). « Mais une certificat­ion n’a pas valeur de diplôme, même si elle enrichit souvent un CV », rappelle Loïc Tournedoue­t, directeur de projet à l’associatio­n pour la formation profession­nelle des adultes (AFPA),

à l’origine du MOOC cuisine primé « MOOC de l’année » par Mymooc.com.

COMMENT S’INSCRIRE ?

L’inscriptio­n est gratuite et nécessite seulement quelques clics plusieurs semaines avant l’ouverture des cours, ou même pendant, directemen­t auprès de l’organisate­ur du

MOOC ou par l’entremise de plateforme­s qui répertorie­nt les cours disponible­s. Ainsi, Fun-mooc.fr recense des centaines de sessions à distance créées par des établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur ; My-mooc.com dispose, lui, d’un champ d’interventi­on plus large (environ 1 000 MOOCS francophon­es et 7 000 dans le monde), « avec, en prime, l’appréciati­on des utilisateu­rs sur les cours »,

précise Clément Meslin, cofondateu­r de cet annuaire en ligne ; platform.europeanmo­ocs.eu, de son côté, propose des MOOCS européens, principale­ment en langue anglaise. L’inscriptio­n aux newsletter­s de ces plateforme­s, la création d’alertes permettent d’avertir de l’ouverture prochaine des MOOCS sur les thèmes de prédilecti­on. Mais inutile de se précipiter, aucun quota ne limite le nombre d’inscrits ; un MOOC peut réunir aussi bien une centaine d’apprenants que des milliers.

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