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Bien revendre sa voiture

POUR QUE L’OPÉRATION SOIT RENTABLE, ADRESSEZ-VOUS AUX PARTICULIE­RS PLUTÔT QU’AUX PROFESSION­NELS EN UTILISANT LES FACILITÉS D’INTERNET. CONDUITE À SUIVRE.

- Par Jean Savary

CHOISIR LE SITE DE VENTE

Avec sa gratuité et sa simplicité, Leboncoin.fr est devenu incontourn­able. « Sur nos vingtsix millions de petites annonces, près de neuf cent mille concernent des voitures, dont un peu plus de la moitié émanent de particulie­rs, se réjouit Antoine Jouteau, directeur général du site. À l’année, six millions d’annonces transitent chez nous, soit un million de plus que le nombre

de transactio­ns de voitures d’occasion.» Le principal concurrent, Lacentrale.fr, en propose presque trois fois moins et leur challenger, Ouestfranc­e-auto.com, cinq fois moins.

Les profession­nels sont majoritair­es sur les deux derniers, considérés comme plus sécurisés et mieux fréquentés. Mais les vendeurs particulie­rs peuvent également profiter du paiement sécurisé (service payant) ou du serveur téléphoniq­ue, qui évite d’afficher son numéro de téléphone, proposés par La Centrale. L’annonce y est gratuite jusqu’à un prix de vente de 10 000 euros. Au-delà, elle est facturée 29,90 euros. « Pour certains modèles peu courants, de la Citroën Pluriel au vieux break Volvo en passant par un 4×4 ancien, il peut être intéressan­t de poster une annonce sur un site, un forum ou un groupe Facebook de passionnés de la marque. On valorisera mieux la rareté du véhicule », conseille Nicolas Briouze, journalist­e automobile. Mais il faut au préalable s’inscrire, se présenter et faire un peu connaissan­ce avant de poster son annonce...

FIXER LE BON PRIX

La cote de l’argus, fournie pour 6,99 euros, peut être vue comme un prix plancher dans les ventes entre particulie­rs. Gratuites, les cotes de La Centrale, d’auto Plus ou de Turbo donnent des montants plus élevés, parfois optimistes. Mieux vaut faire la moyenne des prix pratiqués par les particulie­rs dans les régions voisines, pour un modèle en tous points identique (finition, âge, motorisati­on, kilométrag­e, équipement, etc.), en excluant les annonces datant de plus d’un mois, synonymes d’un tarif surévalué. Pour vendre vite, diminuez ce prix moyen de 5 à 10 % (la marge de négociatio­n que s’accordent les autres vendeurs).

« Certains particulie­rs s’alignent sur les tarifs de revente des profession­nels. Mais nous vendons des véhicules entièremen­t révisés

et garantis six ou douze mois », commente Gérard, vendeur chez un marchand d’occasion à Lorient. Il est préférable d’afficher un prix plus bas que d’écrire « prix négociable ». Inversemen­t, la mention « prix ferme » tue la vente, sauf tarif ultracompé­titif.

Enfin, pensez aux tranches de prix du site : à 7 600 euros, votre annonce ne sera pas vue par ceux qui cherchent une affaire en dessous de 7 500 euros.

PRÉPARER LA VOITURE ET SES PAPIERS

Le fait d’indiquer que vous disposez du dossier regroupant carnet d’entretien, factures de révision et anciens rapports de contrôle technique constitue un bon argument de vente. L’ensemble de ces documents datés attestera du kilométrag­e réel de la voiture.

Avant d’être photograph­ié, le véhicule doit retrouver l’éclat du neuf : commencez par un lavage et un grand dépoussiér­age de l’habitacle. Avec des lingettes nettoyante­s pour tableau de bord, achetées en station-service, vous redonnerez un bel aspect aux plastiques intérieurs. Si les tapis de sol amovibles sont sales ou usés, optez pour un lavage à froid en machine ou jetez-les. Pour ôter tous les autocollan­ts et leurs traces, munissez-vous d’un spray spécial vendu en pharmacie.

Enfin, mieux vaut corriger les petits défauts qui rebuteront l’éventuel acheteur : freins ou courroie qui grincent, joint décollé, vibration dans le hayon, etc. «J’ai raté la vente d’une voiture dont le pare-chocs arrière baillait sur un côté, raconte Julien, instituteu­r

à Amiens. On me faisait des offres avec des rabais de 500 ou 1 000 euros, prétextant son remplaceme­nt. Un carrossier a reclipsé la pièce pour 60 euros. À la parution d’une nouvelle annonce accompagné­e de photos, la voiture est partie dans la semaine au prix demandé.»

PRENDRE DE BONNES PHOTOS

Il vous faut un appareil numérique ou un smartphone de bonne qualité. Leboncoin permet d’insérer gratuiteme­nt trois photos. Cela permet de montrer les quatre côtés du véhicule en deux clichés pris de trois quarts et, sur la troisième, le tableau de bord ou les sièges avant (voir L’avis d’expert). Ne lésinez pas sur le nombre de photos pour les envoyer à un acheteur potentiel (gros plans des petits défauts, vue du moteur capot levé, du coffre, etc.). Pensez à régler la taille de l’image. « Nous acceptons des clichés de 20 Mo maximum, rappelle Antoine Jouteau.

Mais, sachant que 65 % des consultati­ons se font sur smartphone ou tablette, mieux vaut des images pas trop lourdes qui s’affichent rapidement. » Des photos de 1 Mo suffisent, quitte à en faire de plus lourdes à envoyer aux intéressés par la suite.

BIEN RÉDIGER SON ANNONCE

La Centrale et Ouestfranc­e-auto préremplis­sent automatiqu­ement l’annonce à partir de l’immatricul­ation. Reste à saisir le kilométrag­e, à cocher la bonne version et les éventuelle­s options. Ces sites suggèrent même un prix de vente issu de leur cote. On peut ajouter un petit texte décrivant le véhicule, son état, les éventuelle­s réfections. Sur Leboncoin, le vendeur est livré à lui-même. Le titre de l’annonce doit indiquer le modèle exact, par exemple Renault Mégane 1,5 dci

110 Energy Expression Éco 2. Après une descriptio­n succincte, l’idéal est de faire trois petits paragraphe­s : équipement­s, interventi­ons récentes et petits défauts, ces précisions témoignant de la transparen­ce du vendeur. Inutile d’ajouter des mentions invérifiab­les telles que « aucun choc ». Mais on pourra préciser « non fumeur », « parquée en garage », ou « entretenue exclusivem­ent dans le réseau ». Ensuite, mieux vaut afficher son numéro de téléphone. Indiquez éventuelle­ment la plage horaire à laquelle vous serez joignable, sachant que vous perdrez des occasions de vente si vous êtes peu disponible.

À savoir : le vendredi après-midi est le meilleur moment pour toucher les chercheurs du weekend. Comptez une à douze heures de délai avant publicatio­n de votre annonce.

SUIVRE LA VENTE

Dès l’annonce publiée, il faut réagir vite.

Sur Internet, l’acheteur est habitué à une réponse dans l’heure. Passé une demijourné­e, il jette l’éponge. Si, après une semaine, vous n’avez aucune touche sérieuse, revoyez l’annonce : autres photos, détails supplément­aires, et surtout prix en baisse. Le seul fait de la modifier (2,50 euros sur Leboncoin) la fait remonter en première page. Pour les rendez-vous, soyez disponible en soirée, et particuliè­rement le week-end qui suit la parution. Méfiez-vous des escroqueri­es. Même pour décliner une offre, ne répondez jamais à un texto vous demandant de poster votre réponse à un autre numéro de téléphone ou une adresse mail différente. Ce numéro est toujours surtaxé et le mail vous expose au piratage. Il peut aussi s’agir d’une propositio­n d’achat depuis l’étranger, de paiement par mandat cash, voire, pour d’obscures raisons fiscales ou douanières, de règlement du véhicule plus élevé que le prix affiché à condition que vous remboursie­z d’abord une partie de la différence.

SÉCURISER L’ESSAI

Mieux vaut fixer le rendez-vous d’essai dans un lieu fréquenté plutôt que chez vous.

Pour avoir un recours si l’acheteur potentiel se fait flasher au volant, demandez à

photograph­ier ses papiers d’identité et son permis. Pendant l’essai, montez en voiture et ne perdez jamais de vue la clé de contact. Des vols ont lieu ainsi : un petit choc, le propriétai­re descend examiner les dégâts et le conducteur file avec l’automobile.

ÉVITER LES ARNAQUES AU PAIEMENT

Faux billets et chèques en bois étant légion, exigez a minima un chèque de banque. Avant de l’accepter, « appelez l’établissem­ent émetteur pour vérifier son authentici­té en vous procurant vous-même le numéro de la banque, met en garde Françoise Hébert-wimart, juriste à l’institut national de la consommati­on (INC).

Celui inscrit sur un faux chèque de banque débouche toujours sur un complice.»

Pour éviter les paiements frauduleux, les grands sites d’annonces ont développé des solutions sécurisées par Internet : Paycar ou Depopass. Ils fonctionne­nt sur le principe d’un compte séquestre alimenté par l’acheteur. Depuis son smartphone, il peut payer à qui

il veut, y compris le soir et le week-end, le montant convenu à condition que le vendeur se soit préalablem­ent inscrit sur le site. Celui-ci est informé par mail ou texto de la validité du paiement, et dans ce cas, paie

29 euros de frais. « Un virement bancaire de compte à compte est une solution sûre qui ne demande ni inscriptio­n ni frais pour celui qui le reçoit, reprend Françoise Hébert-wimart.

Contrairem­ent à une idée reçue, il n’y a aucun risque à communique­r un RIB, car il ne permet que de créditer, jamais de débiter. Le transfert prend généraleme­nt moins de vingt-quatre heures, il faut juste s’assurer auprès de sa banque que la somme a été bien été versée. Paypal est également un moyen fiable, à condition de ne pas faire uniquement confiance au mail annonçant le virement : il peut être faux. Il faut consulter son compte pour vérifier que le montant a été validé. »

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