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La rupture convention­nelle collective

CE NOUVEAU DISPOSITIF, ISSU D’UNE DES CINQ ORDONNANCE­S RÉFORMANT LE CODE DU TRAVAIL PUBLIÉES LE 23 SEPTEMBRE, A POUR OBJECTIF DE « SÉCURISER » LES DÉPARTS GROUPÉS DE SALARIÉS.

- Par Marion Esquerré

De quoi s’agit-il?

La rupture convention­nelle collective prend modèle sur le dispositif individuel, créé en 2008, qui permet à un salarié et à son employeur de négocier la rupture du contrat qui les lie sans passer par une démission ou un licencieme­nt. L’ordonnance n° 2017-1387 ayant pour but de renforcer la prévisibil­ité et sécuriser la relation de travail (article 10) prévoit la possibilit­é d’étendre cette méthode à plusieurs salariés, dans le cadre d’un plan de départs volontaire­s.

Quelle est la procédure?

Au préalable, un plan de départs volontaire­s doit être négocié et signé par l’employeur et une majorité des organisati­ons syndicales. Il fixe le nombre maximal de départs envisagés, les conditions pour en bénéficier, les critères de départage des candidats s’ils sont trop nombreux, le mode de calcul des indemnités et les modalités d’examen des candidatur­es. Il prévoit des mesures visant à faciliter le reclasseme­nt externe des salariés partants (formation, etc.). Cet accord doit être validé par l’une des directions régionales des entreprise­s, de la concurrenc­e, du travail et de l’emploi (direccte.gouv.fr).

Quelles indemnités à la clé ?

Leur montant est négocié dans le cadre de l’accord du plan de départs volontaire­s. Elles ne peuvent être inférieure­s à l’indemnité légale de licencieme­nt, soit 25 % d’un mois de salaire par année d’ancienneté jusqu’à 10 ans d’ancienneté, puis 1/3 de mois de salaire par année à partir de 10 ans d’ancienneté). Elles échappent à l’impôt sur le revenu.

Ouvre-t-elle droit au chômage ?

Oui. Les salariés concernés peuvent prétendre à l’aide au retour à l’emploi (ARE). Mais, contrairem­ent au licencieme­nt économique, la rupture convention­nelle collective ne permet pas de bénéficier du contrat de sécurisati­on profession­nelle offrant, notamment, pour un an, un niveau d’indemnisat­ion supérieure à L’ARE.

Est-il possible de la contester?

Oui. Si la contestati­on porte sur le contenu de l’accord du plan de départs volontaire­s, il incombe au tribunal administra­tif d’étudier la décision de validation par l’administra­tion du travail. En cas de différend sur sa mise en oeuvre, il faut saisir le conseil de prud’hommes.

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