Passer au régime micro présente peu d’intérêt
Les plafonds de chiffres d’affaires de la microentreprise sont portés à 70 000 euros pour les prestations de services et les activités non commerciales et à 170 000 euros pour la vente de marchandises et les prestations de logement en 2018. Les micro-entrepreneurs pourront développer leur activité jusqu’à concurrence de ces seuils. En allant au-delà de leur doublement, le gouvernement permet à ceux qui ne satisfont pas aux plafonds actuels de rejoindre ce régime. Il y aura pourtant peu d’intérêt à le faire. Premier inconvénient : le manque à gagner sur la TVA qui ne sera plus remboursée à partir du premier euro, mais uniquement au-delà des seuils actuels du régime micro (33 300 et 82 200 euros). Au passage, cela va compliquer le traitement comptable. Pourra-t-on espérer une économie de cotisations sociales ? De ce point de vue, rien n’indique que le passage au régime micro soit une opération gagnante. Si les taux de cotisations paraissent avantageux sur le papier (de 13,1 à 22,5 %, contre 43,5 % environ pour les autres indépendants), ils sont assis sur le chiffre d’affaires, non sur les bénéfices. Ce qui relativise considérablement l’écart. Enfin, le passage au régime micro priverait les entrepreneurs d’un certain nombre d’avantages, comme la possibilité de déduire de leur bénéfice imposable les cotisations versées au titre des contrats Madelin.