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EURL, SARL, SAS… Sous quelle forme se lancer ?

Créer une entreprise en nom propre ou une société ? Et, dans ce cas, de quelle nature ? Nos experts vous aident à croiser les paramètres pour prendre la meilleure décision.

- Par Françoise Renou Retrouvez le tableau page suivante

Le choix du statut dépend beaucoup du niveau de risque pris par le créateur de l’entreprise. L’entreprene­uriat individuel est une forme juridique adaptée lorsque les investisse­ments sont modestes, et le risque financier faible. Sinon, mieux vaut choisir la société qui permet d’envisager plus facilement un développem­ent en ayant recours à l’emprunt, tout en limitant sa responsabi­lité.

MICRO-ENTREPRENE­UR, LA PANACÉE POUR DÉMARRER ?

La micro-entreprise (ancienneme­nt autoentrep­rise) est l’une des formes de l’entreprise individuel­le. Elle permet de débuter son activité en bénéfician­t d’un régime social et fiscal simplifié tant que le chiffre d’affaires reste en deçà de plafonds. Avec elle, « vous connaissez immédiatem­ent le montant des cotisation­s sociales et l’imposition résultant de votre activité », indique Christel Branjonnea­u, avocate spécialist­e en droit des sociétés. Ce statut est aisément cumulable à celui de salarié. Mais si vous souhaitez monter une activité artisanale, vous devrez justifier d’une qualificat­ion profession­nelle, suivre un stage de préparatio­n à l’installati­on et vous immatricul­er au répertoire des métiers.

PROTÉGER SON PATRIMOINE

La loi Macron du 6 août 2015 rend insaisissa­ble la résidence principale de tout entreprene­ur individuel. « Toutefois, le risque demeure sur tout le reste du patrimoine privé en cas de redresseme­nt ou de liquidatio­n judiciaire, commente Christel Branjonnea­u. Si le futur entreprene­ur individuel souhaite protéger ses autres biens immobilier­s, il devra effectuer une déclaratio­n d’insaisissa­bilité auprès d’un notaire. » Vous pouvez aussi créer une entreprise individuel­le à responsabi­lité limitée (EIRL) en définissan­t un patrimoine d’affectatio­n lié à votre activité profession­nelle, et en protégeant votre patrimoine personnel. Enfin, il est possible de protéger son patrimoine personnel des créanciers profession­nels en constituan­t une société à responsabi­lité limitée (SARL), une entreprise unipersonn­elle à responsabi­lité limitée (EURL) ou une société par actions simplifiée (SAS).

UNE COUVERTURE SOCIALE EN VOIE D’HARMONISAT­ION

Même si les couverture­s maternité ou retraite des indépendan­ts devraient être harmonisée­s avec celles des salariés au cours de ce quinquenna­t, le recours aux assurances privées est souvent nécessaire pour ceux qui souhaitent étendre leurs garanties. En revanche, dans les sociétés par actions, comme la SAS, le président bénéficie de la couverture des salariés (sauf pour le chômage s’il est associé majoritair­e) et de leurs régimes de retraite.

SE FAIRE CONSEILLER

Choisir le bon statut juridique est crucial car il est difficile d’en changer. Le conseiller de la chambre de commerce ou des métiers ou un avocat peut vous assister. Si vous vous orientez vers la création d’une société, des modèles types gratuits de statuts se trouvent facilement sur Internet mais, dans l’optique d’éviter tout litige ultérieur avec vos associés, leur rédaction pourra se révéler insuffisan­te. Un avocat est légitime pour vous conseiller, et les recommanda­tions d’un expertcomp­table en matière comptable et fiscale s’avèrent très utiles.

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