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Congé sabbatique, mode d’emploi

UN SALARIÉ PEUT, SOUS CONDITIONS, S’ARRÊTER DE TRAVAILLER PLUSIEURS MOIS AFIN DE RÉALISER SES PROJETS PERSONNELS OU PROFESSION­NELS. VOICI LES RÈGLES À CONNAÎTRE AVANT DE TENTER L’EXPÉRIENCE.

- Par Yves Deloison

QUI Y A DROIT ?

Les salariés du privé justifiant de six ans d’activité profession­nelle. Les conditions à remplir peuvent être fixées par une convention, un accord d’entreprise ou de branche, depuis la loi travail du 8 août 2016. Si la négociatio­n collective n’a rien prévu, il faut avoir acquis au moins trente-six mois d’activité profession­nelle, consécutif­s ou non, dans l’entreprise au moment du départ. Et, au cours des six années précédente­s, ne pas avoir bénéficié d’un congé sabbatique, d’un congé de création d’entreprise ou d’un congé individuel de formation (CIF) supérieur à six mois. Les salariés du public, eux, peuvent bénéficier d’une mise en disponibil­ité pour convenance personnell­e, sous réserve que leur absence ne perturbe pas le service où ils travaillen­t.

QUELLE EST SA DURÉE ?

De six à onze mois dans le privé, à défaut de dispositio­ns collective­s spécifique­s. Dans le public, il peut être accordé pour trois ans au plus, avec possibilit­é de le renouveler dans la limite de dix ans sur l’ensemble de la carrière.

COMMENT LE DEMANDER ?

Sauf convention ou accord particulie­r dans l’entreprise ou la branche, vous devez vous adresser à l’employeur au moins trois mois

avant l’échéance envisagée, en indiquant la date de départ et la durée du congé souhaitées. La demande écrite doit être remise en main propre contre récépissé, ou envoyée par courriel ou lettre recommandé­e avec avis de réception.

L’EMPLOYEUR PEUT-IL LE REFUSER ?

Non, pas dans une entreprise d’au moins

300 salariés; il peut tout au plus différer le départ de six mois si ce congé entraîne un nombre trop important de salariés absents simultaném­ent. Dans les entreprise­s de moins de 300 salariés, l’employeur est en droit de différer le départ jusqu’à neuf mois, voire de refuser la demande, après avis du comité d’entreprise ou des délégués du personnel (ou du comité social et économique), s’il juge que le congé est préjudicia­ble au bon fonctionne­ment de l’entreprise. Ces règles s’appliquent en l’absence de dispositio­ns collective­s spécifique­s. Dans tous les cas, l’employeur a trente jours pour répondre au salarié.

QUELLES INCIDENCES SUR LE CONTRAT DE TRAVAIL ?

Il est suspendu, comme la rémunérati­on, sauf dispositio­ns convention­nelles, contractue­lles ou usages spécifique­s. Le salarié n’acquiert ni ancienneté ni congés payés. S’il dispose d’un compte épargne-temps, il peut utiliser ses droits lors de son congé.

À QUOI SERT LE CUMUL DE CONGÉS ?

Sauf dispositio­n collective particuliè­re, le salarié peut demander le report des jours de congés payés annuels acquis à compter de la cinquième semaine et les cumuler pendant six ans maximum jusqu’au départ en congé sabbatique. Par exemple, un salarié qui reporte une semaine durant six ans percevra une indemnité compensatr­ice correspond­ant à trente-six jours ouvrables.

PEUT-ON TRAVAILLER PENDANT CETTE PÉRIODE ?

Oui, on peut exercer une activité profession­nelle, salariée ou indépendan­te, à condition qu’elle ne concurrenc­e pas celle de son employeur et qu’elle respecte des obligation­s de loyauté à son égard.

COMMENT SE DÉROULE LE RETOUR DANS L’ENTREPRISE ?

Le salarié retrouve son poste ou un poste similaire et une rémunérati­on au moins équivalent­e au salaire antérieur. À son retour, il bénéficie d’un entretien, afin d’évoquer ses perspectiv­es d’évolution profession­nelle.

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