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Acheter seul pour revendre rapidement

Acquérir sa résidence principale en envisagean­t sa vente à brève échéance permet de se constituer une épargne forcée. Mais c’est aussi un pari. Voici comment limiter les risques.

- Par Guillaume Le Nagard

TROUVER LE MEILLEUR PRIX AU MÈTRE CARRÉ

Le bon prix d’achat est une condition majeure pour garantir une revente sans perte, voire avec une plus-value, mais pas avant quatre ou cinq ans. N’oubliez pas en effet qu’il faudra absorber le coût des droits de mutation (frais de notaire) de 7 à 8 % du montant de la vente et des éventuels frais d’agence. Il est donc impératif de connaître les prix du secteur convoité. Consultez les agences locales, les annonces de particulie­rs, les sites des chambres des notaires. Le site meilleursa­gents.com, qui agrège les informatio­ns des notaires et des agences partenaire­s sur les transactio­ns réalisées, propose une très bonne analyse du marché, avec des prix au mètre carré précisés à l’immeuble près dans certains quartiers. Cette étape vous servira aussi à négocier dans des secteurs où le marché n’est pas trop tendu. Par exemple, pour des logements en vente depuis plusieurs mois, qui ne sont pas en exclusivit­é dans une agence, à rafraîchir, etc.

RÉNOVER SOI-MÊME LE LOGEMENT

Parquets, cloisons, peintures…: il faut accepter

d’enfiler une salopette. « C’est la meilleure solution pour qui veut revendre rapidement, sans moins-value, et peut-être même avec un bénéfice », assure Éric Allouche, directeur exécutif du réseau immobilier ERA France. Cependant, il peut être judicieux de se faire aider par un profession­nel et d’intégrer le coût des travaux dans le budget global. Ces derniers sont estimés à moins de 300 euros le mètre carré pour une rénovation légère (peintures et sols) et 1 000 euros ou plus avec de l’électricit­é, de la plomberie, une création de salle de bains, une réorganisa­tion des espaces. Mais un appartemen­t à rénover peut être négocié 20 %, voire 25 % moins cher que sa valeur en bon état. Faites vos comptes.

PRIVILÉGIE­R DES CRITÈRES DE QUALITÉ

Certaines conditions, plus que d’autres, seront déterminan­tes pour permettre une bonne opération financière à court terme.

La qualité de l’immeuble: elle est « non négociable », avertit Éric Allouche. Des chantiers importants de copropriét­é seront d’autant plus préjudicia­bles que leur coût ne sera pas lissé sur un temps d’occupation long. Demandez impérative­ment les comptes rendus d’assemblée générale des trois années passées et le carnet d’entretien de l’immeuble pour les copropriét­és. Si un ravalement ou une mise aux normes d’ascenseur, par exemple, ont été mentionnés mais pas votés, méfiance ! La localisati­on du bien: préférez un logement proche des commerces, des transports, des loisirs (parcs, équipement­s publics), éventuelle­ment des université­s ou écoles supérieure­s, un atout susceptibl­e d’intéresser par la suite des investisse­urs

locatifs. Mais la proximité d’une école primaire n’est pas indispensa­ble pour les plus petites surfaces, studios et deux-pièces.

Les défauts à prendre en compte: certains joueront en votre faveur à l’achat, mais il vous incombera d’arbitrer. Par exemple, un rez-dechaussée est sous-valorisé de 15 à 20 %, mais il sera aussi difficile à revendre. Un étage élevé sans ascenseur n’est pas à exclure pour des petites surfaces qui seront destinées essentiell­ement à de jeunes primo-accédants.

IMAGINER L’AVENIR DU QUARTIER

Le potentiel d’une ville ou d’un quartier repose sur trois données simples : emploi, démographi­e, infrastruc­tures. Si vous le pouvez, visez les zones qui seront dynamisées par l’arrivée d’un transport public : métro pour le Grand Paris, tramway dans d’autres villes. Les quartiers desservis peuvent prendre plus de 10 % de hausse l’année de leur mise en fonction. À étudier aussi, l’implantati­on d’un gros employeur, d’établissem­ents d’enseigneme­nt, de recherche… « À l’inverse, il faut éviter les zones promises à des projets d’aménagemen­t dévalorisa­nt le bien :

déchetteri­e, équipement­s polluants ou générateur­s de nuisances, mais aussi grands projets d’habitat

social », prévient Michel Fréchet, président de la Confédérat­ion générale du logement (CGL). Renseignez-vous à la mairie avant de signer.

UN COUP DE COEUR ? OUI, MAIS…

À vous de trancher au cas par cas. Selon

Éric Allouche, vous pouvez « craquer » pour un logement dès lors qu’il correspond aux exigences du marché pour la revente : un studio ou un deux ou trois-pièces proche des centres d’activité, sans gros défaut ni caractéris­tique exceptionn­elle qui feraient grimper le prix. Selon Michel Fréchet, un bien atypique, lui, n’est pas rédhibitoi­re si on considère que la cible en revente sera jeune et primo-accédante, susceptibl­e de partager vos goûts : verrière sur cour, étage élevé sans ascenseur pour la vue, etc.

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Michel FRÉCHET Président de la Confédérat­ion générale du logement
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Éric ALLOUCHE Directeur exécutif du réseau immobilier ERA France
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À Nantes, 304 000 habitants, le marché immobilier est très dynamique.

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