Merci pour l info

2018, c’est toujours le moment d’acheter

Les taux des crédits demeurent bas, même s’ils ne suffisent plus totalement à compenser la légère hausse du prix de la pierre. Il n’en demeure pas moins que les conditions d’achat et de financemen­t sont encore favorables pour franchir le pas et devenir pr

- Jean-marc TORROLION Président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) Antoine DEJOIE Membre du bureau du Conseil supérieur du notariat Par Laurence Boccara

On n’achète pas sa résidence principale en fonction de l’état du marché immobilier. C’est plutôt une embauche, une promotion, une installati­on à deux ou la naissance d’un enfant qui invitent à franchir le pas. Il n’en demeure pas moins que l’environnem­ent actuel est favorable. D’abord, parce que le marché de l’immobilier est actif et fluide. Si 2017 a battu un record en nombre de transactio­ns (958 000 ventes, soit 10 % de plus qu’en 2016), l’année 2018 s’annonce encore de bon augure.

PROFITER DE L’EMBELLIE ET DES TAUX BAS

« La croissance économique est là, les

embauches progressen­t, le moral et la confiance des ménages et des entreprise­s s’améliorent et, depuis peu, le chômage a tendance à reculer. Tous ces paramètres participen­t à la mobilité résidentie­lle et animent la demande », explique Jean-marc Torrolion, le nouveau président de la Fnaim. Toutes les régions profitent de cette embellie avec, ici et là, des disparités. « L’activité est plus porteuse dans les villes profitant d’un dynamisme économique et démographi­que que dans des communes plus périphériq­ues ou rurales », commente Thomas Lefebvre, directeur scientifiq­ue de meilleursa­gents.com.

En ce qui concerne les prix, la tendance reste haussière « sans être pour autant une flambée », souligne Antoine Dejoie, membre du bureau du Conseil supérieur du notariat. Cette année devrait, selon les profession­nels, afficher une progressio­n « raisonnabl­e », « sans excès », de l’ordre de 2 à 3 %. « La dynamique ascendante devrait perdurer, mais avec moins de vigueur que l’an passé », avance Jean-marc Torrolion.

DES TAUX ENCORE SOUS LA BARRE DES 2 %

Autre élément incitatif : les taux de crédit sont encore bon marché. « Si l’économie et la croissance se poursuiven­t, les taux d’emprunt pourraient remonter. Mais pas de quoi s’inquiéter, ils devraient rester sous la barre des 2 % pendant encore quelques mois », explique Maël Bernier, porte-parole de meilleurta­ux.com. Même si la stabilité est annoncée dans les prochains mois, les taux pourraient augmenter légèrement dans la seconde moitié de l’année.

PREMIÈRES DÉGRADATIO­NS POUR LES MOINS AISÉS

À y regarder de près, ces taux actuelleme­nt attractifs sont en trompe-l’oeil. « Pour rester compétitif­s face à une tension des taux sur les marchés, les établissem­ents bancaires ne relèvent pas leurs tarifs. Mais ils réservent les meilleures conditions aux excellents dossiers (apport personnel important, faible taux d’endettemen­t), tandis que les autres profils reçoivent des propositio­ns moins alléchante­s, avec des frais de dossier plus élevés », constate Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. Ce courtier en prêts immobilier­s relève les premiers signes d’un recul de la solvabilit­é des primo-accédants qui disposent d’un faible apport personnel. Entre janvier et février, la part de cette clientèle chez ce courtier est passée de

60 à 47 %. « La réforme du prêt à taux zéro (PTZ) et la quasi-suppressio­n de L’APL accession (aide personnali­sée au logement), deux mesures entrées en vigueur le 1er janvier dernier, commencent à montrer leurs effets pervers sur cette catégorie d’acheteurs », commente Philippe Taboret. Il faut dire que ces deux types de prêts aidés avaient contribué à financer en partie 70 % des dossiers des primo-accédants dans le neuf en 2016, d’après l’insee.

LÉGÈRE ÉROSION DU POUVOIR D’ACHAT IMMOBILIER

L’effet conjugué de la hausse modérée des prix et de la quasi-stabilité des taux commence à éroder le pouvoir d’achat immobilier, c’est-à-dire la surface qu’il est possible d’acheter à budget constant. Alors qu’il était à son plus haut niveau début 2017, selon la Fnaim, il s’est contracté de 5 mètres carrés en un an. Ce repli pourrait se poursuivre si les taux venaient à remonter. Jusqu’à présent, il a été partiellem­ent compensé par un allongemen­t de la durée des crédits. Selon Crédit Logement, la durée moyenne s’est élevée à 219 mois (18,2 ans) en 2017 contre 213 mois en 2016. Ce début de réduction du pouvoir d’achat immobilier reste à relativise­r. Au cours des huit dernières années, il s’était apprécié de 30 % !

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France