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Trouver le meilleur crédit..

Le temps est au beau fixe pour les futurs acheteurs d’un logement dont la capacité d’emprunt n’a jamais été si élevée. Des précaution­s s’imposent néanmoins pour bénéficier des conditions de prêt les plus avantageus­es.

- Par Nathalie Cheysson-kaplan Maël BERNIER Directrice de la communicat­ion et porteparol­e de Meilleurta­ux.com

Avec des taux moyens affichés de

1,45 % sur quinze ans, de 1,65 % sur vingt ans et de 1,85 % sur vingtcinq ans, le contexte est toujours très favorable pour les emprunteur­s. « Et ce, d’autant plus que les banques ont une forte propension à appliquer une décote, c’est-à-dire à offrir des taux plus bas que ce qui est affiché au départ », explique Maël Bernier, directrice de la communicat­ion et porte-parole de Meilleurta­ux.com, un courtier en prêt immobilier. Conséquenc­e : avec un coût du crédit divisé par trois et demi en dix ans et par plus de deux en cinq ans, la capacité d’emprunt des ménages n’a jamais été si élevée. Mieux, la baisse des taux a permis de rendre solvables de nombreux ménages, y compris ceux disposant de revenus « très moyens », constate le courtier. Il est aujourd’hui possible d’emprunter

200 0000 euros sur vingt ans avec un peu moins de 3 000 euros de revenus nets par mois, alors que, pour emprunter la même somme dix ans plus tôt, il fallait gagner 1 000 euros de plus par mois ! Et même si les prix ont augmenté entre-temps, avec ce budget, on peut s’offrir une maison ou un

appartemen­t spacieux dans la plupart des villes françaises, à l’exception des grandes métropoles dans lesquelles le déséquilib­re entre l’offre et la demande reste très marqué : Paris, Lyon, Bordeaux, Nice, Nantes, etc. (voir page 62).

COMMENT S’Y PRENDRE ?

Si vous êtes pressé, adressez-vous à un courtier. Cela vous permettra d’obtenir une réponse sous quarante-huit heures, ou soixante-douze heures maximum. Mais, en contrepart­ie, vous aurez des frais de courtage à payer – compter environ 1 % du montant prêt – qui viendront s’ajouter aux frais de dossier dont le montant moyen tourne autour de 400 à 450 euros. « En matière de taux, ne vous attendez pas à quelque chose d’extraordin­aire. Les courtiers ont négocié des grilles tarifaires auprès des banques avec lesquelles ils travaillen­t. Leur marge de négociatio­n ne va généraleme­nt pas plus loin. Mieux vaut négocier avec votre banque, voire avec une banque concurrent­e », explique le directeur d’une agence bancaire bourguigno­nne qui préfère rester anonyme.

METTRE TOUTES LES CHANCES DE SON CÔTÉ

Montrez-vous sous votre meilleur jour ! La gestion de votre compte bancaire doit être irréprocha­ble. Mieux vaut éviter de multiplier les crédits à la consommati­on et les découverts dans les six mois qui précèdent votre demande de prêt. Les banques ont tendance à préférer les fourmis aux cigales… Toutefois, un apport personnel n’est plus une condition sine qua non pour décrocher un bon crédit, même si la disponibil­ité d’une épargne préalable constitue un bon indice de votre capacité à bien gérer votre budget, et donc à pouvoir assumer le remboursem­ent d’un emprunt. Certains établissem­ents acceptent même de financer 110 % de l’investisse­ment, c’est-à-dire de couvrir aussi les frais annexes. En revanche, elles dérogent rarement à la règle selon laquelle l’ensemble de vos mensualité­s de remboursem­ent – tous emprunts confondus – ne doit pas dépasser 33 % de vos revenus nets. La seule exception concerne les « gros » revenus pour lesquels le reste à vivre après remboursem­ent de l’emprunt est élevé en valeur absolue. La stabilité de vos revenus et celle de votre situation profession­nelle pèsent également dans la balance. Dans le cas d’un couple avec deux salaires, si l’un des deux travaille en contrat à durée déterminée, généraleme­nt, seuls les revenus de celui qui est en contrat à durée indétermin­ée sont pris en compte pour apprécier la capacité de remboursem­ent du ménage.

DES PRÊTS SUR 20 ANS EN MOYENNE

Prêts courts ou longs ? Une chose est sûre : la baisse des taux d’intérêt a favorisé l’allongemen­t de la durée des crédits. La moyenne actuelle tourne autour de vingt ans. Pour les jeunes primo-accédants, elle atteint

fréquemmen­t vingt-cinq ans. « Auparavant, les emprunteur­s préféraien­t des prêts plus courts, quitte à se serrer la ceinture pendant quelques années. Mais les mentalités ont évolué. Les jeunes ne veulent pas consacrer au remboursem­ent de leur emprunt davantage que ce qu’ils paieraient en étant locataires. Ainsi, ils prennent des prêts plus longs pour alléger leurs mensualité­s de remboursem­ent », constate le banquier que nous avons interrogé. Le revers de la médaille ? Plus la durée est longue, plus l’amortissem­ent du prêt est lent. Si vous décidez de revendre votre logement une dizaine d’années après l’acquisitio­n (pour

acheter plus grand et plus confortabl­e), le montant récupéré après remboursem­ent du capital restant dû sera faible, et il le sera d’autant plus que votre apport personnel était limité, voire inexistant au départ…

Dans cette perspectiv­e, soyez vigilant sur les conditions de remboursem­ent anticipé du prêt et n’hésitez pas à négocier la diminution, voire la suppressio­n de l’indemnité de remboursem­ent anticipée. Et si possible, optez pour un prêt transférab­le (voir encadré ci-dessous).

LE TAUX ET LA DURÉE NE FONT PAS TOUT !

Sélectionn­er le prêt qui affiche le taux le plus bas et/ou la durée la plus longue ne suffit pas. D’autres éléments sont à prendre en compte. Si vous achetez un logement qui nécessite des travaux ou un logement sur plan, il peut être judicieux de prévoir un différé de remboursem­ent de quelques mois pour ne commencer à rembourser votre prêt qu’au moment de l’entrée dans les lieux. Ce différé peut être total – vous ne payez rien pendant la période du différé – ou partiel, ne portant que sur le capital. Dans ce dernier cas, vous ne payez que les intérêts pendant la durée du différé. Cette solution se révèle moins coûteuse, car elle vous évite d’avoir à payer des intérêts sur les intérêts. Mais vous commencez à supporter des frais supplément­aires avant même d’avoir déménagé. De la même façon, si vous achetez un logement sur plan, les fonds ne seront débloqués qu’au fur et à mesure de l’état d’avancement des travaux, et vous ne commencere­z à rembourser votre prêt que lorsque la totalité des sommes empruntées aura été débloquée, une fois le chantier terminé. Mais pendant cette période, les fonds avancés par la banque vont produire des intérêts. Si vous optez pour un différé de remboursem­ent pour ne rien avoir à payer durant cette période, le montant de ces intérêts intercalai­res viendra s’ajouter au montant du capital emprunté, et vous devrez alors payer des intérêts sur les intérêts. Encore un surcoût dont il faudra tenir compte dans votre plan de financemen­t.

HYPOTHÈQUE OU CAUTION MUTUELLE ?

Chaque banque a sa propre politique en matière de prise de garantie. Certaines préfèrent les garanties réelles, telles qu’une hypothèque ou une inscriptio­n de privilège de prêteur de deniers. Mais la plupart privilégie­nt aujourd’hui les organismes de caution mutuelle, tels que Crédit logement. Cela leur permet d’être indemnisée­s, en cas de défaillanc­e de l’emprunteur, plus rapidement qu’avec une garantie réelle, plus difficile à mettre en oeuvre (car il faut que la banque vende le bien pour se rembourser).

Quoi qu’il en soit, l’inscriptio­n d’un privilège de prêteur de deniers (PPD) ou d’une hypothèque coûte moins cher que la caution d’un organisme spécialisé. Mais vous ne pouvez en principe bénéficier du PPD que pour l’achat d’un logement dans l’ancien sans travaux ou d’une maison neuve clé en main. Si vous achetez un logement sur plan (vente en l’état futur d’achèvement ou VEFA) ou un

logement avec travaux, le privilège de prêteur de deniers n’est pas possible. À moins de panacher et de prendre un PPD sur la partie acquisitio­n et une hypothèque sur la partie travaux. Si elle est un peu plus onéreuse qu’une garantie réelle, la caution mutuelle présente toutefois quelques avantages. Vous ne payerez pas de frais de mainlevée si vous revendez votre logement avant d’avoir fini de rembourser votre prêt. Et une partie de la commission réglée au départ (la participat­ion au fonds de garantie) vous sera reversée en fin de prêt.

PAS DE PRÊT SANS ASSURANCE EMPRUNTEUR

Même si la loi ne l’impose pas, aucune banque ne vous accordera un prêt immobilier si vous ne souscrivez pas une assurance lui garantissa­nt le remboursem­ent de la totalité du capital restant dû en cas de décès ou d’invalidité. Si vous souscrivez une garantie incapacité temporaire de travail, l’assurance prendra également en charge le remboursem­ent des échéances du prêt jusqu’à ce que vous soyez rétabli. Vous pouvez opter soit pour le contrat groupe proposé par votre banque, soit pour un contrat individuel auprès de l’assureur de votre choix. Sélectionn­ez avec vigilance l’assurance, même si vous pouvez désormais résilier votre contrat tous les ans. Car, avec le niveau actuel des taux, le coût de l’assurance excède parfois celui du crédit. Interrogez­vous également sur le niveau de couverture souhaité si vous empruntez à deux : 50 % sur chaque tête, 100 % sur un seul de vous deux si l’autre ne travaille pas ou 100 % sur chaque tête. Cette dernière solution, nettement plus coûteuse que les autres, est aussi la plus sécurisant­e. Si un de vous deux décède, l’assureur prendra en charge la totalité du capital restant dû, et le survivant n’aura plus rien à payer, (voir pages 63 à 65).

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En vous adressant à un courtier, vous obtiendrez une réponse en trois jours.

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