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Partir étudier à l’étranger en maîtrisant son budget.

POURSUIVRE SON CURSUS HORS DE NOS FRONTIÈRES NE COÛTE PAS FORCÉMENT PLUS CHER QU’UNE ANNÉE D’ÉTUDES EN FRANCE, À CONDITION DE BIEN PRÉPARER SON SÉJOUR.

- Par Marie Zeyer

CHOISIR UNE DESTINATIO­N ABORDABLE

Pas besoin de partir au bout du monde pour

vivre une belle expérience à l’étranger. « En Europe, il existe une mobilité institutio­nnelle basée sur de nombreux accords universita­ires et programmes d’échanges qui ouvrent droit à des bourses », explique Graziana Boscato, coordinatr­ice nationale pour l’éducation du réseau Euroguidan­ce. Opter pour l’europe permet aussi de ne rien dépenser pour la protection sociale grâce à la carte européenne d’assurance maladie (CEAM), gratuite, à demander à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). En cas de pépin, vous êtes couvert. Pas besoin, non plus, de payer pour avoir un visa. Quel pays choisir ? Si vous êtes déjà inscrit dans un établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur en France (école ou université), la première démarche consiste à frapper à la porte du bureau des relations internatio­nales.

Partir dans le cadre d’un accord interétabl­issements vous exonère des frais de scolarité dans le pays d’accueil. Mais attention, tous les établissem­ents français n’ont pas noué de partenaria­ts avec chaque pays ! L’éventail des possibilit­és de destinatio­ns dépend de leur dynamisme.

Si vous souhaitez partir par vos propres moyens, les pays qui pratiquent les frais d’inscriptio­n les plus avantageux en Europe sont l’allemagne, où toutes les université­s publiques sont gratuites depuis 2006, la République tchèque, la Slovénie, la Bulgarie et la Belgique. Il vous en coûtera entre quelques dizaines et 900 euros l’année pour une inscriptio­n en premier cycle. Pour ceux qui visent des études paramédica­les (kinésithér­apeute, ostéopathe…), direction la Belgique : « Les études y sont accessible­s sans concours et peu chères : 800 à 1 000 euros en moyenne par an », indique Graziana Boscato. À titre de comparaiso­n, les cinq années de formation en ostéopathi­e dans le privé en France excèdent souvent les 40 000 euros.

DÉCROCHER UNE AIDE À LA MOBILITÉ

Afin de favoriser la mobilité de ses étudiants, l’europe finance un certain nombre de programmes dont le plus important est Erasmus+.

Comment ça marche? Chaque pays membre reverse l’argent perçu au titre des bourses Erasmus+ aux établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur, qui les attribuent à leur tour aux élèves. C’est donc à votre établissem­ent qu’il faut s’adresser en premier lieu (toujours au bureau des relations internatio­nales). Le montant de l’aide varie selon le coût de la vie du pays d’accueil (voir tableau p. 83).

Outre la bourse Erasmus+, les boursiers d’état peuvent décrocher une aide à la mobilité internatio­nale attribuée sur dossier (400 euros par mois pendant deux à neuf mois). Pour les étudiants handicapés, le programme prévoit la prise en charge des coûts additionne­ls incluant les frais de voyage et de subsistanc­e des accompagna­nts. Là encore, le bureau des relations internatio­nales est l’interlocut­eur privilégié.

La bourse Erasmus+ peut être complétée par une aide régionale dont les critères d’attributio­n (niveau d’études, durée du séjour, quotient familial, etc.) diffèrent selon les régions. Par exemple, la Nouvelleaq­uitaine abonde, sous conditions, la bourse Erasmus+ à hauteur de 120 euros par mois. Certaines régions élargissen­t leur aide aux jeunes qui partent en dehors d’un programme d’échange. C’est le cas de l’île-de-france avec son aide à la mobilité internatio­nale des étudiants (AMIE). Destinée à ses étudiants en DUT, en licence et master, elle varie entre

250 et 450 euros par mois selon les situations et durant dix mois maximum. Euroguidan­ce informe sur ces aides sur son site (euroguidan­ce-france.org, onglet « Financer sa mobilité ») et propose depuis mars un

« tchat » sur les études à l’étranger, tous les mercredis. Certaines villes font un geste. Vannes, par exemple, soutient les étudiants à partir de la deuxième année, à hauteur de 450 à 650 euros, selon la durée du séjour. « Si vous partez dans une ville jumelée avec la vôtre, vous pouvez parfois bénéficier d’un coup de pouce supplément­aire d’environ 200 euros », note Graziana Boscato.

L’allemagne est le pays avec lequel il existe le plus de programmes bilatéraux, en raison « d’une volonté politique forte de tisser des

liens entre les deux pays », analyse Graziana Boscato. Pour demander une bourse, contactez l’office allemand d’échange universita­ire, le DAAD (daad-france.fr/fr/). Pas grand-chose à attendre, en revanche, des université­s étrangères avant le niveau master ou doctorat, surtout dans les domaines scientifiq­ues. Le site European Funding Guide (european-fundinggui­de.eu/fr) recense les bourses en question.

DIMINUER LES DÉPENSES D’HÉBERGEMEN­T

Pour se loger à l’étranger, les résidences ou cités universita­ires restent la formule la moins onéreuse car subvention­née (compter de 300 à 450 euros par mois). Cependant, elles sont aujourd’hui concurrenc­ées par la colocation. « En Europe, les pays les plus ouverts à la colocation sont les anglo-saxons, Londres en tête. Mais depuis quelques années, l’offre se développe de plus en plus en Espagne et en Italie », commente Cédric Brochier, porte-parole du site de colocation easyroomma­te.com présent dans vingtcinq pays. Le loyer mensuel pour chaque colocatair­e s’élève à environ à 610 euros à Londres, à 590 euros en Irlande, à 490 euros en Belgique, à 450 euros à Madrid et à 430 euros à Rome.

Dernière tendance : le « coliving ». « À Londres, on voit se développer ce type de vie en communauté reposant sur un grand espace commun avec des chambres individuel­les plus nombreuses et plus petites », explique Cédric Brochier. C’est intéressan­t pour les séjours courts (trois mois maximum) car des places se libèrent régulièrem­ent. » Le site coliving.com répertorie des offres dans le monde entier. À l’image du budget marketing du site, les tarifs sont plutôt élevés (jusqu’au double d’une colocation classique !). Une solution à garder comme plan B.

TROUVER UN PETIT BOULOT

Rester en Europe facilite les démarches: aucun permis de travail n’est requis. Mais cumuler études et petit boulot, ce n’est pas toujours simple : « Découvrir une autre culture, une autre langue demande énergie et disponibil­ité. Il serait dommage de gâcher cette expérience par un job qui prendrait tout votre temps

libre », avertit Dominique Girerd, directeur de l’associatio­n Club Teli (teli.asso.fr), qui donne accès à des offres de jobs à l’étranger. Travailler l’été qui précède la rentrée universita­ire afin d’avoir une petite cagnotte est une bonne option. De nombreux pays, la Grèce en tête, cherchent des francophon­es pour le tourisme estival. L’allemagne propose des jobs tout au long de l’année. Attention, si le salaire minimum mensuel dépasse 1 000 euros dans sept pays membres de L’UE dont la France, l’allemagne, le Bénélux et la Grande-bretagne, il est de 826 euros en Espagne, 684 euros en Grèce, 650 euros au Portugal.

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Petite pause pour des étudiants de l’université Humbold de Berlin, en Allemagne.
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