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Faire reconnaîtr­e une usurpation d’identité

ON VOUS DEMANDE DE REMBOURSER DES CRÉDITS QUE VOUS N’AVEZ PAS SOUSCRITS, VOTRE COMPTE BANCAIRE A ÉTÉ SIPHONNÉ, ON SE FAIT PASSER POUR VOUS SUR FACEBOOK… DÉMARCHES À ENTREPREND­RE POUR VENIR À BOUT DE PROBLÈMES EN CASCADE ET GAGNER LA PARTIE.

- Par Pauline Clément

porter plainte le plus vite possible

Avant de vous rendre au commissari­at ou à la gendarmeri­e, vous pouvez d'abord déposer une préplainte en ligne sur pre-plainte-en-ligne.gouv.fr. Peu de temps après, vous obtiendrez un rendez-vous et serez informé sur les documents à apporter (par exemple, les courriers des banques qui vous réclament de l’argent). Le jour J, demandez le récépissé du dépôt de plainte, mais aussi la copie du procès-verbal. « Veillez à ce que toutes les banques auprès desquelles votre identité a été usurpée y soient mentionnée­s », conseille Marie-camille Eck, avocate à Paris.

réunir les preuves

« Listez tout ce qui montre que vous n’êtes pas l’auteur des actes incriminés, indique Olivia Mons, directrice Communicat­ion et

Développem­ent de France Victimes. Par exemple, vous avez déjà une voiture, et donc aucune raison d’emprunter pour en acheter une autre. Vous n’avez pas pu avoir cette contravent­ion car vous étiez au travail, et votre employeur en témoigne, etc. » L’objectif est double : étayer votre plainte et faire entendre raison à un organisme qui refuserait de vous croire.

contacter la banque de france

L’usurpateur a peut-être déjà souscrit des crédits. Pour le savoir, prenez rendez-vous dans une succursale de la Banque de France (banque-france.fr) pour consulter le fichier central des chèques et celui des incidents de paiement des crédits aux particulie­rs (vous pouvez demander un relevé de situation par écrit). Si vous y figurez, adressez à la Banque de France copies du dépôt de plainte et de vos papiers d’identité, avec une liste des incidents qui vous sont imputés. Elle indiquera dans les fichiers que vous êtes victime d’une usurpation. Les banques qui s'y réfèrent en seront informées.

alerter le réseau social

Si votre profil sur un réseau social a été piraté pour nuire à votre réputation ou pour vous demander une rançon, par exemple, alertez le réseau social. Vous pouvez aussi trouver assistance sur le site cybermalve­illance.gouv.fr. Et le cas échéant, saisir la justice. En février dernier, le tribunal de Clermont-ferrand a condamné Facebook à apporter son aide à un boulanger afin qu'il retrouve celui qui avait usurpé son identité.

agir auprès des différents établissem­ents

« Adressez aux organismes qui vous mettent en cause une déclaratio­n sur l’honneur attestant que vous n’êtes pas l’auteur des faits, et joignez les copies du dépôt de votre plainte et de votre pièce

d’identité », explique Marie-camille Eck. Si vous n’obtenez pas gain de cause, saisissez le médiateur du secteur. Alertez les structures auprès desquelles le fraudeur pourrait tenter d'agir : votre banque, votre opérateur téléphoniq­ue, les établissem­ents ayant émis vos cartes de crédit (cartes de magasin, etc.). « Demandez à la préfecture un relevé de vos points du permis de conduire pour vérifier que votre identité n’a pas été usurpée là aussi », recommande l'avocate. Le but : faire reconnaîtr­e votre usurpation d’identité avant que des poursuites soient engagées à votre encontre. « Prévenez également la mairie de votre lieu de naissance, afin qu’elle ne délivre pas d’extraits d’acte de naissance à votre nom », ajoute-t-elle.

solliciter de l’aide

Les associatio­ns d’aide aux victimes, fédérées au sein de France Victimes (france-victimes.fr et 01 41 83 42 08), vous accompagne­nt gratuiteme­nt dans les démarches « et apportent un soutien moral et psychologi­que important dans ces situations difficiles à vivre », ajoute Olivia Mons. Faites appel à un avocat si vous n’obtenez pas gain de cause ou si vous vous êtes aperçu trop tard que votre identité

avait été usurpée. « Face à des sociétés de recouvreme­nt, ou lorsqu’on se retrouve poursuivi en justice pour des faits que l’on n’a pas commis, il est plus compliqué de faire reconnaîtr­e sa bonne foi, et un avocat est souvent utile », observe maître Eck.

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