Bien aménager son logement pour réduire les nuisances sonores.
QUE LES NUISANCES SONORES PROVIENNENT DE LA RUE, DE VOS VOISINS OU DE VOS PROPRES HABITUDES, IL EST TOUJOURS TEMPS D’AMÉNAGER VOTRE LOGEMENT POUR LES RÉDUIRE. TOUR D’HORIZON DES SOLUTIONS, DES PLUS SIMPLES AUX PLUS TECHNIQUES.
Le ressenti du bruit varie d’un individu à l’autre et le confort phonique n’est pas le même selon la date de construction de votre logement.
Pour les bâtiments datant du XIXE siècle, le diagnostic n’est pas simple en raison des nombreuses modifications qui sont intervenues au fil du temps : grands appartements divisés en petites surfaces et séparés par de simples cloisons, portes dissimulées sous plusieurs couches de papier peint, remplacement du revêtement de sol… Pour les constructions réalisées rapidement et à moindre coût après la Seconde Guerre mondiale afin de reloger le plus grand nombre de ménages, l’isolation contre les nuisances sonores, mais aussi contre le froid et le chaud, a généralement été négligée.
Les premières réglementations acoustiques des logements datent en effet de 1969. Leurs exigences étaient bien en deçà de celles imposées en 1994, puis en 1999 (arrêté du 30 juin). Quant aux matériaux, ils continuent d’évoluer, et les normes, elles, sont de plus en plus strictes. En conséquence, les constructions récentes se caractérisent, en général, par une meilleure performance acoustique. Quel que soit le type d’habitat,
le premier réflexe consiste à détecter la provenance des bruits, en gardant à l’esprit deux principes : là où l’air passe, le bruit passe, et plus les matériaux sont épais, plus ils protègent contre les nuisances sonores.
DES PORTES ÉTANCHES
Les portes constituent parfois un maillon faible en matière d’isolation aux bruits
extérieurs et intérieurs. « Pour tester leur étanchéité, la nuit, allumez une lampe torche et demandez à une autre personne placée de l’autre côté de noter là où la lumière filtre »,
conseille le Centre d’information sur le bruit (Cidb). La pose de joints en mousse, en caoutchouc (à partir de 6 euros les 6 mètres), d’un bourrelet en bas de la porte (à partir de 7 euros le mètre) et d’une barre de seuil peut suffire (15 euros environ).
Pour éviter les bruits provenant d’un escalier et améliorer la tranquillité et la sécurité chez vous, faites blinder votre porte palière (environ 1 000 euros) et suspendez devant une lourde tenture ou un rideau antibruit (à partir de 30 euros).
À l’intérieur du logement, les vieilles portes peuvent être remplacées par des blocsportes acoustiques assurant l’étanchéité des feuillures mais aussi entre le dormant et la porte, (à partir de 150 euros le tout). Bien entendu, n’installez pas une porte acoustique lorsqu’une ventilation dans sa partie basse est nécessaire (dans une cuisine qui contient des appareils à gaz, notamment).
Quant au capitonnage d’une porte, il ne sera pas très efficace contre le bruit si celle-ci n’est pas étanche. « C’est alors de la simple
décoration », fait remarque le Cidb.
DES FENÊTRES AUX VITRAGES ÉPAIS
Les fenêtres sont les principaux points d’entrée des bruits extérieurs dans un logement. Avant d’envisager leur rénovation ou leur remplacement, équipez-les de doubles rideaux épais et, à petit prix, améliorez leur étanchéité. Quand les supports (dormants et cadres des fenêtres) sont bien plans, par ordre croissant d’efficacité et de coût, vous avez le choix entre : coller des joints en mousse ou caoutchouc, poser des joints en silicone (environ 7 euros la cartouche et à partir de 10 euros le pistolet), clouer des joints métalliques en V (environ 18 euros les 10 mètres).
Si les fenêtres peuvent supporter un poids plus important, un simple vitrage épais suffit. « Dans tous les cas, mieux vaut un seul verre de 8 mm d’épaisseur plutôt qu’un double vitrage 4/14/2,
rappelle le Cidb. Une épaisseur de 8 mm sera en effet plus efficace que 6 mm de vitres
(4 + 2) séparées par 14 mm d’air. »
Si les fenêtres sont détériorées mais les dormants en bon état (absence de trace d’humidité sur le mur en dessous, notamment), il suffit de remplacer les premières. S’il faut changer dormants et fenêtres, optez pour des nouveaux modèles avec double vitrage haute performance de type « feuilleté acoustique ». Vous renforcerez en prime l’isolation thermique. Lorsque la construction le permet (bonne épaisseur des murs), « les doubles fenêtres offrent plus de confort acoustique, selon le Cidb, car l’épaisseur des verres et le large espace entre les deux fenêtres, au moins 10 cm, assurent une meilleure isolation ». Autre point à examiner, les éventuels coffres de volets roulants placés à l’intérieur d’une pièce. Ils sont aussi parfois source de nuisance sonore et, pour y remédier, à défaut de les changer, il faut poser des joints entre les plaques de fermeture et le plafond, placer des absorbants et des isolants acoustiques à l’intérieur des coffres, voire les renforcer au moyen de plaques en bois ou en plâtre.
DES SOUS-COUCHES SOUS LE REVÊTEMENT DE SOL
« Votre plancher, c’est le plafond de votre voisin », rappelle le Cidb. En conséquence, disposez des tapis sur vos parquets et carrelages. Collez sous les pieds des chaises et autres fauteuils des embouts en feutre ou en caoutchouc (environ 3 euros les quatre) et installez des pieds antivibrations (environ 8 euros les quatre) ou de simples amortisseurs en caoutchouc (environ 4 euros les quatre) sous votre lave-linge ou votre lave-vaisselle. Plus durable (et plus onéreux), optez pour des appareils électroménagers dotés d’une étiquette énergie affichant le niveau sonore le plus faible. Bien entendu, pour la tranquillité de vos voisins, ne les faites pas fonctionner la nuit.
Enfin, n’installez pas les enceintes de votre chaîne hi-fi à même le sol mais plutôt en hauteur, sur des supports ou de petits meubles dont vous aurez équipé les pieds de patins en caoutchouc.
Dans un immeuble en copropriété, avant de remplacer une moquette par un plancher ou un carrelage, reportez-vous au règlement intérieur et informez-en le syndic qui consultera l’architecte de l’immeuble et les autres copropriétaires au sein de l’assemblée générale. La pose d’une souscouche isolante (en liège, en caoutchouc…), entre 2,50 et 9 euros le mètre carré, est obligatoire. « Si vous faites seul les travaux, suivez scrupuleusement les prescriptions des
fabricants et les tutoriels mis en ligne par leurs soins ou par les distributeurs. Soyez vigilant notamment sur la pose des plinthes qui doivent être légèrement désolidarisées du sol », recommande le Cidb.
DES FAUX-PLAFONDS
Bruits de pas, de talons, crissements de pieds de chaise… Quand le bruit vient du dessus, la solution la plus simple consiste à obtenir de vos voisins un changement de comportement ou la réalisation de travaux d’amélioration acoustique chez eux… De votre côté, si vos murs ne sont pas très hauts, optez pour des sous-plafonds collés, en plaques ou en rouleaux, disponibles dans les grandes surfaces, à partir de quelques euros le mètre carré. Mais leur efficacité est limitée. À l’occasion d’une rénovation, si vous disposez d’assez de volume, l’idéal est d’installer un faux-plafond suspendu. Il sera fabriqué à partir d’une ossature métallique désolidarisée du plafond existant, ou fixée à celui-ci avec des suspentes antivibratiles entre lesquelles on intègre des isolants (laine de verre, laine de roche, etc.). Le coût : à partir de 10 euros le mètre carré, hors pose et finitions.
DES MURS DOUBLÉS
Parce qu’un simple trou de quelques centimètres carrés ou une fissure suffisent à dégrader l’isolation de l’ensemble d’une façade, il convient de les colmater sans tarder. Pour atténuer la propagation du bruit chez vos voisins ou dans une chambre mitoyenne, il est recommandé de placer une grande bibliothèque ouverte avec des étagères de tailles différentes et des objets variés contre le mur de séparation. Autres conseils : ne pas coller des enceintes contre une cloison et tendre sur les murs du tissu posé sur une couche de molleton ou de l’isolant phonique (à partir de 25 euros le rouleau de 2,50 m x 0,50 m sur 5,5 mm d’épaisseur)… « Mais, même si elle se fait au détriment de la surface habitable, lors d’une rénovation, la solution la plus efficace reste le doublage isolant des murs avec, entre les deux parois, un vide de 7 à 10 cm où est déposée de la laine minérale, par exemple. Pas besoin de faire appel à un spécialiste, tout artisan connaît ces techniques », précise le Cidb. Coût de l’opération : 5 euros à 20 euros le mètre carré, hors pose et finitions.