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Divorce, veuvage : faites valoir vos droits !

LORSQUE LA VIE DE COUPLE PREND FIN, PAR CHOIX OU PAR FATALITÉ, LA CHUTE DE REVENUS PEUT ÊTRE SÉVÈRE. IL EXISTE POURTANT DES MOYENS DE LA COMPENSER, SURTOUT QUAND ON A ÉTÉ MARIÉ. SAVEZ-VOUS À QUOI VOUS POURRIEZ PRÉTENDRE?

- Par Roselyne Poznanski

LA PRESTATION COMPENSATO­IRE

Lorsque la rupture du mariage crée un réel déséquilib­re financier, l’époux qui subit la perte de revenus peut demander une prestation compensato­ire. Un divorce sur cinq en prévoit une, d’après les statistiqu­es du ministère de la Justice publiées en 2016, mais elle n’existe pas pour les partenaire­s de pacs ou concubins qui se séparent. Privilège de l’union traditionn­elle, elle est totalement indépendan­te de la pension alimentair­e, destinée à pourvoir à l’éducation des enfants, comme des dommages et intérêts auxquels prétendre en cas d’adultère ou de violence conjugale… Elle a seulement pour objet de rééquilibr­er les disparités de niveaux de vie entraînées par le divorce.

Son montant ainsi que ses modalités de versement peuvent être prévus dans une convention de divorce par consenteme­nt mutuel, mais ce cas de figure demeure exceptionn­el. La plupart du temps, il faut en passer par le juge aux affaires familiales. Celui-ci accorde une prestation compensato­ire dans 84 % des cas où il en reçoit la demande. Il tient compte de multiples critères : durée du mariage, âge

et état de santé des époux, situation et qualificat­ion profession­nelle de chacun, choix personnels et profession­nels ayant eu lieu au cours du mariage (congé parental ou temps partiel pour l’éducation des enfants), patrimoine respectif estimé après la liquidatio­n de la communauté, etc. Selon le ministère, le montant médian d’une prestation compensato­ire s’élève à 25 000 euros. Dans neuf cas sur dix, elle est versée en argent plutôt que sous la forme d’un bien, que ce soit en une seule fois ou échelonné sur huit ans maximum.

f Comment la demander ? C’est votre avocat – obligatoir­e dans tous les cas – qui fera la demande pour vous, soit à l’avocat de votre conjoint (pour un divorce amiable sans juge), soit au juge aux affaires familiales. Ne soyez pas trop pressé cependant : vous ne toucherez la prestation compensato­ire qu’une fois la convention de divorce ou le jugement devenus exécutoire­s. Cela peut prendre des mois, voire des années, si vous êtes en conflit ouvert avec votre ex-conjoint.

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