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Effacer les données numériques personnell­es après un décès

COURRIELS, PHOTOS, VIDÉOS, TWEETS OU POSTS SURVIVENT À LA MORT DE LEURS AUTEURS, SANS LIMITE DE TEMPS. IL EXISTE CEPENDANT DES MOYENS POUR CONTRÔLER L’IDENTITÉ ET LA MÉMOIRE NUMÉRIQUES.

- Par Katia Vilarasau – Illustrati­ons : Ed/lilapik

1 Faire appliquer les directives du « testament » numérique du défunt Tout internaute a le droit, de son vivant, d’organiser sa vie numérique après son décès, conforméme­nt à la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016. Il peut donc donner des consignes concernant la conservati­on, l’effacement et la communicat­ion de ses données personnell­es. Et désigner une personne pour en prendre connaissan­ce et les exécuter. Sur Facebook par exemple, il est possible de nommer un proche ou un ami comme « contact légataire ». Il suffit de cliquer sur « Paramètres/gérer le compte », puis de saisir son nom et son adresse électroniq­ue : un courriel lui sera envoyé pour solliciter son accord. Il pourra alors gérer le compte ou décider de le supprimer après le décès de son propriétai­re. Sur Google, la fonction « Gestionnai­re de compte inactif » permet de définir le délai (trois, six, neuf ou douze mois) au bout duquel le compte Google et ses services (Gmail, Youtube, Googledriv­e, etc.) seront considérés comme inactifs, de sélectionn­er la ou les personnes à prévenir, d’actionner le partage éventuel de données avec elles ou la suppressio­n du compte inactif.

2 Identifier tous les supports numériques où l’internaute était actif

Si votre proche n’a laissé aucune instructio­n claire, il vous incombe d’abord de recenser les comptes Google, Facebook, Twitter… sans oublier les forums et messagerie­s où il a été actif. Puis de signaler son décès à tous ces sites et réseaux sociaux. Si les droits d’accès, de modificati­on et de suppressio­n prévus par la loi se ferment à la mort de la personne concernée, la loi autorise toutefois les héritiers à entreprend­re des démarches pour mettre à jour les informatio­ns la concernant, comme enregistre­r son décès. La demande s’effectue par courrier postal ou en ligne, selon les indication­s données par le site.

3 Envoyer les justificat­ifs

On vous demandera généraleme­nt un certificat de décès et un acte de notoriété afin de prouver respective­ment l’identité du défunt et la vôtre en tant qu’héritier. La transmissi­on de ces justificat­ifs est indispensa­ble pour demander au responsabl­e d’un site le verrouilla­ge du compte ou sa transforma­tion en compte de commémorat­ion, visible seulement des « amis », comme le proposent certains acteurs, à l'instar de Facebook et Instagram. En revanche, vous ne pourrez pas obtenir l’effacement des données si votre proche n’a pas exprimé cette volonté dans son « testament » numérique.

4 Entamer un recours

Si un héritier estime que le traitement des données du défunt n’a pas été respecté ou que sa mémoire, sa réputation ou son honneur est atteint, il est en droit de saisir la justice pour demander réparation du préjudice subi. La démarche consiste à déposer une plainte à l’adresse Cnil.fr/fr/plaintes/internet sur le site de la Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés (CNIL). Et, en parallèle, à entamer un recours auprès du tribunal de grande instance (TGI), en demandant, le cas échéant, une procédure de référé afin de régler rapidement la situation.

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