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FAIRE LES BONS CHOIX Sécuriser vos achats sur internet

MÊME SI LES MONTANTS DÉTOURNÉS SONT MOINS ÉLEVÉS, LE NOMBRE DE CARTES DE PAIEMENT UTILISÉES EN FRAUDE A BONDI DE 40 % EN DEUX ANS, PRINCIPALE­MENT SUR INTERNET. NOS EXPERTS EXAMINENT HUIT IDÉES REÇUES POUR VOUS AIDER À ACQUÉRIR LES BONS RÉFLEXES.

- Par Élodie Toustou

LES PIRATAGES SONT DUS À UN DÉFAUT DE SÉCURISATI­ON DES SITES MARCHANDS VRAI, EN PARTIE

« Le risque de se faire voler son numéro de carte, sa date d’expiration et son cryptogram­me peut venir soit du piratage de la base de données clients d’un site ou d’une applicatio­n où elles sont enregistré­es, soit de votre ordinateur ou smartphone où un logiciel espion a été installé à votre insu pour enregistre­r ces données et les communique­r à un fraudeur », explique Frédérique Richert, directrice marketing banque digitale chez Gemalto, le spécialist­e français de la sécurité numérique. Le risque de hameçonnag­e ou phishing est aussi conséquent. Non protégés, vos identifian­ts, voire vos numéros de carte bancaire, se retrouvent en pâture sur le

Net. « Les données d’une carte française se monnayent autour de 15 euros », précise le colonel Cyril Piat, du Centre de lutte contre les criminalit­és numériques (C3N) de la gendarmeri­e nationale.

RIEN NE S’OPPOSE À L’UTILISATIO­N FRAUDULEUS­E D’UNE CARTE JUSQU’À SON OPPOSITION FAUX

En France, les règles de sécurité établies par les cybercomme­rçants et les banques limitent les transactio­ns frauduleus­es. Certains sites repèrent ainsi l’utilisatio­n de cartes volées en détectant les incohérenc­es entre la transactio­n et l’historique des achats, les lieux de connexion, etc. S’ils ont adhéré à 3D Secure – solution grâce à laquelle la banque authentifi­e le payeur comme le porteur de la carte en lui envoyant un code par SMS ou une notificati­on sur mobile pour valider la transactio­n –, cette dernière pourra aussi être bloquée. Reste que, pour passer sous les radars de 3D Secure, les pirates

multiplien­t désormais les achats de montants modestes qui ne déclenchen­t pas le système.

MIEUX VAUT ACHETER CHEZ LES GÉANTS DU E-COMMERCE QUE SUR DE PETITS SITES PLUTÔT VRAI

Près de 80 % des entreprise­s ont été la cible d’au moins une cyberattaq­ue en 2017, d’après un rapport du ministère de l’intérieur de juin dernier. Aucun site n’est à l’abri, même si les géants consacrent davantage de ressources à leur cybersécur­ité. Cela explique le succès de leurs « marketplac­es » : Amazon, Cdiscount ou Rueducomme­rce… y accueillen­t les articles de petits commerçant­s et permettent ainsi à leurs clients de payer en ligne plus sereinemen­t.

Soyez vigilant face à un site inconnu, notamment ceux aux prix alléchants, promus par des petites annonces ou les réseaux sociaux. Au mieux, les produits seront contrefait­s ou jamais livrés. Au pire, le site

n’est destiné qu’à collecter vos numéros de carte… Pour débusquer les chausse-trappes, consultez les forums où ces sites sont signalés, comme Signal-arnaques.com.

LES CARTES BANCAIRES VIRTUELLES SONT PLUS SÛRES VRAI

Service payant proposé par les banques, ces e-cartes bleues permettent de générer un numéro de carte valable pour un seul achat. Les numéros ne pouvant être réutilisés, il n’y a aucun risque de détourneme­nt a posteriori. « Mais cette solution n’offre pas une

expérience satisfaisa­nte », précise Frédérique Richert. Non mémorisabl­es, ces cartes à usage unique ne permettent pas les achats en un clic – au grand dam des sites marchands – pas plus que des achats de billets de spectacle ou de titres de transport retirables sur présentati­on de la carte utilisée, ou encore ceux d’abonnement­s à paiement mensuel

automatiqu­e (VOD, forfait mobile, etc.). La plupart des banques ne les proposent

plus. Comme alternativ­e, « les particulie­rs peuvent opter pour une carte bancaire à cryptogram­me dynamique, dont le code à trois chiffres au dos change régulièrem­ent sur un petit écran », précise Frédérique Richert.

IL EST PLUS RISQUÉ D’ACHETER SUR TABLETTE OU MOBILE QUE SUR ORDINATEUR FAUX

« Android et IOS, les systèmes d’exploitati­on des smartphone­s et tablettes, sont plus récents que ceux des ordinateur­s et donc mieux sécurisés, indique Frédérique Richert.

Mais les attaques qui les visent sont de plus en plus fréquentes et évoluées. Les commerçant­s, comme les banques, doivent veiller à sécuriser leurs applicatio­ns mobiles. » La sécurité des appareils dépend aussi de l’utilisateu­r, la base étant de verrouille­r son appareil (code, empreintes, etc.) et d’utiliser un antivirus en télécharge­ant les versions gratuites d’avast, Avira, AVG ou Kaspersky… Des précaution­s incontourn­ables si vous utilisez les solutions de paiement Apple Pay, Samsung Pay, Paypal ou Paylib.

LE HAMEÇONNAG­E EST INDÉTECTAB­LE FAUX

Subir un premier piratage conduit généraleme­nt à être plus vigilant face aux pièges d’internet, notamment le hameçonnag­e. Il consiste pour les fraudeurs, après avoir copié l’identité visuelle d’une institutio­n, à vous envoyer un message d’alerte ou une promesse alléchante afin de vous soutirer vos identifian­ts de connexion à un site ou vos données bancaires. Un mail de votre banque vous signale le blocage de votre carte, les impôts ou la CAF vous informent d’un trop perçu en votre faveur ? Méfiance !

« Le phishing peut aussi être réalisé par SMS ou appel téléphoniq­ue, note le colonel Cyril

Piat. Ne communique­z rien sur demande et, dans le doute, contactez directemen­t l’établissem­ent à partir des coordonnée­s présentes sur vos factures. »

IL NE FAUT JAMAIS ENREGISTRE­R SA CARTE BANCAIRE SUR UN SITE PLUTÔT VRAI

Inventé par Amazon, le paiement en un clic supprime la contrainte de saisir à chaque achat ses numéros de carte puisque vous avez accepté qu’ils soient enregistré­s. Très pratique, cette solution appelle à plus de vigilance. Vos comptes doivent être sécurisés par un mot de passe complexe et vos ordinateur et smartphone protégés des attaques. À noter : depuis l’entrée en vigueur du règlement européen sur la protection des données personnell­es (RGPD) en mai dernier, en cas de vol de données, les entreprise­s sont désormais contrainte­s de signaler les attaques à leurs clients et aux autorités. « Quand il y a une fraude, la responsabi­lité pèse sur le e-commerçant, il doit donc tout mettre en oeuvre pour protéger les utilisateu­rs, d’abord, parce qu’il n’a pas envie de supporter un gros montant de fraude, ensuite, parce qu’il verrait sa réputation en pâtir, note Frédérique Richert. Cette situation va évoluer grâce à la directive européenne sur les services de paiement (DSP2) qui imposera aux banques de s’assurer que le risque est minimal et d’authentifi­er les porteurs de cartes lorsqu’elles le jugent nécessaire. »

PASSER PAR PAYPAL OU PAYLIB, C’EST PLUS SÛR VRAI

Les porte-monnaies électroniq­ues, comme l’américain Paypal ou le français Paylib, ajoutent une couche de sécurité lors des paiements. Ces solutions incluent une authentifi­cation du payeur par un code et évitent le stockage des données de la carte bancaire qui lui est associée chez les e-commerçant­s. Seul point de vigilance à respecter, le couple e-mail et mot de passe choisi ne doit pas être déjà utilisé sur d’autres sites ou pour se connecter aux réseaux sociaux. Un fraudeur obtenant la combinaiso­n après un vol de données pourrait sinon accéder à votre portemonna­ie électroniq­ue, comme c’est arrivé par le passé à des utilisateu­rs de Paypal.

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Ne répondez pas pas aux messages demandant vos données bancaires !
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Tablettes et mobiles doivent être protégés, comme un ordinateur.

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