Conseils au créateur d’entreprise pour bénéficier de toutes les aides.
FINANCEMENTS GRATUITS, EXONÉRATION DE CHARGES, ALLOCATIONS CHÔMAGE… QUAND ON DEVIENT ENTREPRENEUR, TOUTES LES AIDES SEMBLENT BONNES À PRENDRE. MAIS ATTENTION À LES DEMANDER À BON ESCIENT ET AU BON MOMENT.
1 SE TROMPER DANS LE TIMING
Vous avez commencé à faire le tour des aides auxquelles vous pourriez avoir droit.
« Vérifiez bien à quel moment de votre calendrier vous devez les demander, avertit Katy Leroy, de la chambre de commerce et d’industrie de Troyes et de l’aube. Certains coups de pouce sont réservés aux "créateurs d’entreprise", c’est-à-dire à ceux qui n’ont pas encore immatriculé leur activité. D’autres ne sont accessibles qu’après. » « Si vous êtes salarié, faites d’abord une étude de marché et montez votre business plan avant de quitter l’entreprise, conseille Gildas Cimon, responsable des actions éducatives du BGE du Grand Paris (réseau d’accompagnement à la création d’entreprise). Préférez la rupture conventionnelle pour bénéficier des allocations chômage en attendant la rentabilité. »
À noter : d’après la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, à compter du 1er janvier 2019, la démission pour créer son entreprise donnera accès aux allocations chômage, sous réserve de remplir certaines « conditions d’activité antérieures spécifiques » qu’un décret doit préciser (possiblement, avoir cinq ans d’ancienneté). Mais avant toute démission, le salarié doit demander un conseil en évolution professionnelle (CEP).
3 FAIRE LE MAUVAIS CHOIX ENTRE L’ARE ET L’ARCE
Au chômage indemnisé, vous pouvez bénéficier de deux aides à la création d’entreprise non cumulables: le maintien de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) ou l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE). Avec L’ARE, vous restez inscrit à Pôle emploi et continuez à toucher l’allocation mensuelle, jusqu’au terme de la période d’indemnisation. Avec L’ACRE, vous êtes radié de Pôle emploi et encaissez 45 % du reliquat de vos droits aux allocations chômage (la moitié immédiatement, l’autre moitié six mois après). « Ensuite, c’est sans filet, précise Mohamed Sabri, directeur de l’antenne Positive Planet de Clichy-sous-bois, le réseau de soutien aux entrepreneurs des
quartiers prioritaires. Il faut peser le pour et le contre, car c’est irréversible. » À noter : pour avoir droit à L’ARCE, il faut impérativement avoir déjà obtenu l’accre.
4 DEMANDER L’ACCRE TROP TARD
L’aide au chômeur créateur ou repreneur d’entreprise (Accre) est une exonération partielle de cotisations sociales pendant les
douze premiers mois de l’activité. « Mieux vaut faire la demande d’accre en même temps que l’immatriculation au registre des entreprises, explique Katy Leroy. Le délai est de quarante-cinq jours, mais si vous oubliez, il n’y a pas de deuxième chance. »
5 TOUT MISER SUR LES AIDES
« Les aides sont un coup de pouce au démarrage, sans plus, souligne Gildas Cimon.
Pour se lancer, l’entreprise doit s’appuyer sur des réseaux d'accompagnement (Initiative France, ADIE, France Active) et des ressources solides: investisseurs, crédit bancaire, apport personnel. » Katy Leroy précise : « Vous devez calculer et viser tout de suite votre seuil de rentabilité qui indique le chiffre d’affaires à réaliser pour couvrir les charges et commencer à dégager un bénéfice. »