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Comment favoriser un héritier ?

Avantager un enfant de votre vivant ou à votre décès est autorisé, à condition de respecter la part minimale d’héritage qui revient aux autres enfants.

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VOTRE OBJECTIF : AIDER UN ENFANT PLUS QUE LES AUTRES DE VOTRE VIVANT

Un de vos enfants rencontre des difficulté­s financière­s récurrente­s après un divorce ou un licencieme­nt, par exemple, et vous souhaitez l’aider durablemen­t.

LA SOLUTION

Consentir une donation « hors part successora­le » ou préciputai­re. Vous avez le droit de favoriser un de vos enfants par rapport aux autres. Mais lui consentir une donation, sans autre précision, ou lui donner de l’argent de la main à la main, ne suffit pas.

« À défaut de précision, un don manuel ou une donation ne sont qu’une avance sur sa part d’héritage “normale” », rappelle Jean-françois Humbert, notaire à Paris.

« Pour avantager cet enfant, l’acte notarié doit indiquer que vous consentez une donation hors part successora­le, ou préciputai­re », explique Pierre Lemée, notaire à Pont-l’evêque. Dans ce cas, le bien donné est attribué à l’enfant en plus de sa part normale d’héritage. Lors de votre succession, il pourra recueillir autant que ses frères et soeurs sur les biens laissés à votre décès (même s’il a déjà été favorisé auparavant). Seule limite : cela ne doit pas les priver de leur « réserve ».

En effet, chaque enfant a droit à une part minimale de vos biens, à savoir la réserve héréditair­e. Au décès, il faut donc vérifier que cette règle est respectée. La réserve correspond à un tiers des biens pour chaque enfant s’ils sont deux, ou aux trois quarts (à se partager) s’ils sont trois ou plus.

LES PIÈGES À ÉVITER

Trop donner. Si votre donation est trop importante ou si vous affrontez des revers de fortune en fin de vie, votre succession peut s’en trouver compliquée. S’il reste à ce moment-là trop peu pour que les frères et soeurs perçoivent leur réserve, ils peuvent exiger que l’enfant gratifié restitue le trop-perçu et, s’il refuse, demander au tribunal de remettre en question la donation passée. « En général, il n’est pas nécessaire d’aller en justice, l’enfant qui a trop reçu sait bien qu’il doit rembourser et le fait », observe Nathalie Couzigou-suhas, notaire à Paris. S’il n’a pas l’argent nécessaire, ses frères et soeurs peuvent exiger la restitutio­n du bien. Difficile de vendre sans l’accord des frères et soeurs. Si l’enfant avantagé veut revendre le bien qui lui a été donné, il devra recueillir l’accord de ses frères et soeurs. « Pour un bien immobilier, par exemple, le notaire qui signe la vente demandera à la fratrie de cosigner l’acte de vente », explique Nathalie Couzigou-suhas. Car s’il s’avérait, au décès du donateur, que la donation consentie dans le passé les a finalement privés de leur réserve et qu’elle était annulée par

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